Le propre d’un bon
serviteur est de devancer les désirs de son maître.
On ne peut pas parler
d’élève et de maître, quand l’ « élève » se montre plus
radical que le « maître », demande des zones d’occupation
que le deuxième refuse. Et sur l’affaire des attaques chimiques sous
faux drapeau, les français étaient bien de ceux qui ont tenté de
forcer la main à Obama, et il se peut en effet qu’ils n’aient pas
été loin de réussir.
Par ailleurs, tout le
monde ici se réfère à De Gaulle, voire Chirac, mais quelle aurait
été leur politique ? Leurs sentiments anti-syriens sont connus,
tous les deux étaient des néo-colonialistes, De Gaulle avait
organisé la répression en Syrie au sortir de la guerre et Chirac
avait participé à la déstabilisation de Bachar-al-Assad avec le
probable montage de l’assassinat de Rafic Hariri. Il n’est donc
nullement évident qu’ils n’auraient pas participé à la
déstabilisation actuelle de la Syrie.
Quant au CRIF, son
influence est en effet disproportionnée sur la politique étrangère
française, et il a sa part dans l’orientation de celle-ci en Syrie.
Mais il n’est pas le représentant du sionisme américain, mais du
sionisme tout court ! Il n’y a pas de sionisme américain ou français
ou allemand, mais uniquement le sionisme.
Pour le Mali, il
paraît peu vraisemblable, au vu des événements, que l’action
française ait été coordonnée avec les « anglo-saxons ».
Les tensions avec ces derniers étaient palpables dans les semaines
qui ont suivi, remarque qui vaut aussi pour les algériens (l’assaut
sanglant lors de la prise d’otages de la raffinerie algérienne
était sans doute un avertissement à l’égard de l’OTAN). Il est
probable qu’une intervention de l’OTAN était planifiée pour la fin
de l’année, une fois que les islamistes auraient envahi tout le
Mali, ce qui aurait permis l’établissement de bases et d’un régime
satellite. Hollande a bousillé leurs plans, sachant que les
états-uniens étaient bien obligés de s’aligner sur son opération
(car comment auraient-ils pu justifier de ne pas le faire ?). Les
maliens sont évidemment les perdants de tout ça, ils sont libérés
des djihadistes mais à nouveau sous la coupe de la Françafrique à
défaut de l’être sous celle de l’OTAN, cela alors qu’ils avaient
commencé à s’émanciper de la France. Tout cela monte combien les
pays africains restent vulnérables.