Et vous, vous comptez sur Sarkozy, Macron, Valls ou Le Pen pour sortir de l’UE ?
Ou alors, croyez-vous aux chances d’Asselineau ?
Je crois qu’une idée qui sait attendre son heure peut tout changer. Contrairement à un homme, qu’on abat facilement.
Questions. Si nos institutions actuelles, légitimées par l’élection, étaient bonnes : en serions-nous là ? Alors pourquoi craindre d’en changer ?
Je pense simplement que la démarche que je défends, dans le sillon de Chouard, si elle émanait d’un large spectre de la population, réglerait beaucoup plus de choses que la sortie de l’UE. Je pense qu’il y a une cause première à la majorité des grands problèmes actuels : la fausse légitimité populaire du monde « libre et démocratique ». Quand nous serons beaucoup à nous en rendre compte, nous voudrons réécrire le contrat social de A à Z.
Certes nous pourrions améliorer la Constitution actuelle point par point pour lutter, par exemple, contre l’évasion fiscale. Mais pourquoi n’y parvient-on pas ? Parce que justement les lobbies sont toujours plus forts que le bon sens, quand les assemblées sont pleines d’hommes politiques de carrière et de femmes de parti. Il faut donc changer, à la racine des textes, ce qui empêche le bon sens de triompher.
Mais une Constitution qui doit nous libérer des corrompus ne peut être bonne pour le peuple si elle émane précisément des corrompus. Le peuple doit donc l’écrire lui-même. Le tirage-au-sort est un moyen commode de réunir une fraction représentative du peuple, qui pourra travailler sereinement, avec des moyens importants (en étant rétribuée, en convoquant des experts). Les tirés-au-sort arrivent bien à travailler intelligemment pour les questions d’éthique liées à la science (voir Jacques Testart), pourquoi pas pour écrire une Constitution ?
Au-delà de l’aspect textuel de la Constitution, ce qui compte c’est le « moment constitutionnel » qui verra se transformer les systèmes légitimant l’édifice des pouvoirs. Aujourd’hui le vote est entouré d’un halo de religiosité. Avec ce « moment constitutionnel », nous devrions apprendre à être plus vigilants, à nous méfier des détenteurs de pouvoirs, à leur demander des comptes et à participer directement aux affaires publiques. Nous ne pourrions plus considérer la politique comme une catégorie socio-professionnelle à part.