Il me semble que c’est la notion historiquement assez récente (XVI° siècle) « d’instinct », du lat.instinctus « instigation, impulsion », qui a beaucoup dévalué la relation de l’homme à l’animal. Ne pouvant parler « d’intelligence » pour les animaux, telle que l’homme la conçoit pour lui-même avec ses facultés humaines dont la raison, le concept d’instinct s’y est substitué, leurs intelligences supposées ne pouvant dépasser leurs impulsions naturelles propres à leurs espèces, comme il s’est substitué à la qualité « d’intellection » dont le sens antique est de très loin beaucoup plus riche. Les animaux étaient reconnus doués d’une forme d’intellect ...
Le positivisme achèvera de les « objetiser » pour les expérimentations de la science sur les animaux, et au profit aussi un peu après de l’élevage intensif et de son industrialisation
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intellection : n. f. XIIIe siècle. Emprunté du bas latin intellectio, sens, signification. Philo. Acte, fonction de l’intellect, qui consiste à comprendre et à concevoir, ou du latin intellectus, (participe passé de intelligere, comprendre) Perception par les sens ; intelligence, entendement. Philo. Faculté de connaître, de comprendre, de former des concepts. Intellect « agent » ou intellect « actif », c’est l’intellect qui « voit », qui « entend ».
Selon Porphyre de Tyr (philosophe néo-platonicien du III° s.) « Tous les êtres qui possèdent la sensation, nécessairement possèdent aussi l’intellection. » (De l’abstinence).