La mort est un marché juteux
entièrement privatisé. Votre enterrement est livré clefs en main, toute
l’organisation des funérailles est prise en charge avec des options
pour toutes les bourses et toutes les douleurs : le prix final perpétue
ainsi, dans la mort, les inégalités sociales. Au delà de la mort, c’est
l’amour que l’on portait au défunt qu’on évalue par la magnificence de
ses funérailles. Et l’on culpabilise de ne pas faire le maximum pour ce
cher disparu. Le marché de la mort n’a comme but ultime que le profit,
bâti une fois encore sur le malheur des plus vulnérables. La cérémonie
devient une manifestation commerciale : venez vous faire enterrer chez
nous, satisfait ou remboursé !
Dans une république où l’on nous parle
souvent d’égalité, il serait bon, à défaut de l’avoir trouvée durant sa
vie, de la trouver à sa mort. Le service mortuaire devrait être un
service public. Que chacun, quelle que soit sa condition et la grosseur
de sa bourse, puisse faire son deuil dans la dignité ; la mort ne doit
pas être un marché. Mais la peur de la mort fait de nous des esclaves
anesthésiés !
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voir :LA MORT A TOUT PRIX