Je parlais de production de pétrole de schistes aux USA.
En étant large on se situe à 1 million de barils par jour, alors que le plafond de la production de pétrole de l’OPEP est à 30 millions de barils par jour.
Ce que l’on peut constater aussi est que les USA ont promis leur gaz de schiste à tout le monde : Japon, pays européens de la zone des traités... et qu’il va se passer beaucoup de temps avant que cela soit concrétisé, si cette exportation de gaz non conventionnels voit jamais le jour.
Entre les bluffs habituels sur les productions de pétrole [ dans la réalité la production de l’Arabie saoudite semble saturée, peak oil, alors que l’on dit que cette royauté l’augmente pour casser les prix du pétrole) et la complexité de la structure des prix du pétrole, il est très difficile de s’y retrouver.
C’’est ainsi que l’on peut trouver actuellement plusieurs explications à la baisse du pétrole, parfois antinomiques :
* Jacques Sapir émet l’hypothèse que c’est une opération de la Russie et de l’Arabie saoudite
* il est plus couramment admis que cela vient des USA et de l’Arabie saoudite pour provoquer des problèmes économiques et des mouvements de protestations en Russie et en Iran, mais aussi en Algérie et au Venezuela ;
* mais on remarque que la production de pétrole de schiste aux USA a un seuil de rentabilité à 50 dollar le baril. Le pétrole en dessous de ce prix plancher marquerait donc une attaque contre les USA [où l’Arabie saoudite serait impliquée ce qui apparait comme peu vraisemblable]
* on constate que le prix du pétrole se stabilise en ce moment autour de 60 dollars le baril.
Dans ce cas cela confirmerait bien qu’il s’agit d’une attaque contre la Russie et l’Iran principalement.
* Mais les pertes de revenus et les pertes boursières de l’Arabie saoudite sont considérables.
A la valeur actuelle du baril cela se chiffre en centaines de milliards de dollars.
Par quels mécanismes cette baisse est-elle produite ?
1) le premier facteur majeur est la baisse de la demande conséquente et constante, due essentiellement à la récession mondiale, qui joue sur les marchés Spot et à terme.
2) si les pays producteurs ne baissent pas leur production, le prix du pétrole a tendance à baisser
3) un facteur amplificateur est constitué par la spéculation sur le pétrole qui implique vente et revente des cargaisons. A ce niveau la baisse de la demande se fait aussi sentir.
Est ce que l’on peut contrôler tout cela pour en faire une arme économique ?
On l’a vu, le levier d’action le plus clair est la production. Ce qui place l’Arabie saoudite au centre du jeu, mais aussi à ses risques et périls.
Imaginons que l’Arabie saoudite et l’OPEP baissent leur production pour s’adapter à la baisse de la demande. Si les autres producteurs refusent de le faire, cela maintient leurs gains, tandis que ces producteurs majeurs voient les leurs plonger.
Mon avis n’a évidemment aucune valeur, mais je vois plutôt cela comme une conséquence du chaos économique mondial qui s’amorce.
