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Commentaire de bakerstreet

sur Quand la Shoah catalyse le creuset de la diversité


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bakerstreet bakerstreet 25 décembre 2014 04:01

Robert Branche



Vous avez le génie pour partir en allumant une allumette dans un dépôt d’essence,
 tout en disant « Bon Noel bande des cons, je vous aime quand même » avec un sourire..


D’abord je vais être franc, votre papier est mauvais, insuffisant. Vous êtes sans doute enthousiaste, et votre mission est elle positive dans l’idée, mais dans les faits, on ne donne pas aux gens envie d’aller voir un film en sautant seulement comme un cabri.
 Il aurait fallu que votre argumentation soit multiple, étayée, et tout de même un peu plus critique, au lieu de jouer les aficionados éblouis. 

A soulever tout de même les insuffisances et les partis pris d’un film, ses limites, on ne perd pas en crédit, bien au contraire même. Les gens ne vous perçoivent plus en tout cas comme un représentant de commerce. Peut être qu’avant de jouer l’air des bas du front, et vous de vous draper dans votre toge romaine, il faut vous interroger sur l’origine des réactions. Le respect des autres, c’est l’argumentation, et le plan large, en tenant compte de l’histoire contemporaine aussi. 

Vos propos derniers n’arrangent pas les choses, en prenant une pose affectée d’incompris, en taxant les autres d’extrémistes. 
Comment vous attendez vous à être reçu ? 

Je vous ai part quant à moi de ma grande réticence devant ce genre de film projet pédagogique , bourré de bonnes intentions, utilisant un cocktail un peu trop prévisible pour arriver à des fins tout à fait programmées attendues....Le méchant s’en va en mangeant sa barbe, les gentils se tiennent par la main. En vous disant que pour moi ça n’est pas du cinéma, quel que soit le sujet.....

Et en argumentant sur le film Annah Arendt, qui un exemple dans les péchés du genre.La cinéaste utilise l’information et l’histoire où elle veut, tout en faisant dans l’émotionnel. Si ce n’est pas un film de propagande, c’est un film révisionniste, cachant des pans entiers d’histoire derrière le rideau, et les partis pris d’Arendt voulant exonérer en gros les allemands de l’horreur, en faisant de Eichman un simple rouage, un type qui faisait son boulot..

Peut être aurait il bon de partir de ce genre d’exemple pour multiplier les mises en garde, invitez les gens à augmenter leur bagage historique, se faire justement critique. 

Larme à l’oeil, l’arme au pied, même combat !

Il y a la forme, et puis le fond...
Il est évident que le sujet qui fâche, c’est la Shoah, et son éternel traitement garde à vous mémoriel 
A tort ou a raison tout un tas de gens ne supportent plus la politique d’Israël à l’heure actuelle et sont arc boutés devant les sujets d’histoire qui a-priori n’ont rien à voir, mais systématisent. 
L’utilisation politique de cette horreur est une évidence pour justifier maintenant d’autres prédations. 

Si on veut l’expliciter et la désamorcer, il faut la mettre à coté des autres, et non au dessus. De même que l’antisémitisme, qui est une forme de racisme, mais pas un racisme pire que les autres, plus intolérable. Le racisme est intolérable, point barre. Il n’y a pas de forme mineure ou majeure de cette chose. 

Si vous prenez le film reportage de Lanzman sur l’holocauste, ce film avait été à l’époque très bien reçu, de même que plus loin dans le temps « Nuit et brouillard ». Ce qui a changé c’est le décor politique. 

Autant dans les années 60 et même 70, les gens voyaient en Israël le bon coté du pays qui avait réussi à donner une chance aux exclus de l’humanité, autant cette image s’est dégradée, au fur et à mesure des exactions, Sabra et Chatila, l’invasion du Liban étant les dates déterminantes de ce revirement. 

Alors qu’on le veule ou non, même si on peut le déplorer, tout cela presse sur le ressenti, et explique pourquoi les gens refusent ce garde à vous devant les grandes figures de la mémoire, qu’ils perçoivent comme des justifications pour continuer une politique de discrimination. 

Enfin, en cette nuit de noël, ou je me suis éveillé, si tard,si tôt, paix tout de même aux hommes de bonne volonté.


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