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Commentaire de Emmanuel Aguéra

sur Pénibilité ou encouragement aux travaux pénibles ?


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Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 28 décembre 2014 13:43

« qu’il laisse donc sa place à un ouvrier »... plus con tu meurs.
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Bonjour,
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Cohérent, Foufouille, comme l’article de Spartacus, mais on passe à côté de ce qu’il présente pourtant clairement. 
- « A partir de 2015 le compte pénibilité encouragera donc le recours aux travaux pénibles. »
Oui. Comme les couloirs humanitaires, méfions-nous de la normalisation de situations anormales. Admettre, même pour la rétribuer, la pénibilité, est dans l’absolu une régression. Il faut combattre la pénibilité, ne l’oublions pas : l’éradiquer. La nécessité, pourtant, d’un employé dans certains jobs à s’exposer à un danger ou à effectuer des tâches doit évidemment être consentie et justement indemnisée. A titre d’exception seulement. D’où nécessité d’une norme.

Aucun scandale à priori, mais la part des choses à faire entre le « choix » (l’auteur parle de volontariat ????) que sa condition impose à l’employé face à un gain supplémentaire possible, et l’obligation où se sentira un travailleur de se « porter volontaire » par peur de se faire mal voir ou de perdre son emploi, là c’est une pression supplémentaire.
Le choix est clair :
« t’as besoin de fric, tu peux et tu sais ce qui te reste à faire »
« t’as pas besoin de fric, y’a du monde au portillon ».

En clair, donc, pas de choix.
Le voilà la normalisation « anormale » qui nous pend au nez : Un chantage ordinaire et quotidien de plus à noyer dans la pression générale.
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Et même dans le premier cas, celui du choix « volontaire » (la faim rend les gens assez facilement volontaires), ce plus au salaire, ou plus tard à la retraite, deviendra très vite un complément indispensable qui disparaitra vite dans le flou du gouffre sans fin où, traversant en un éclair nos compte-en-banque percés, disparaissent nos euros. Tu parles, on voit bien que le problème n’est pas limité à la retraite, ou la pénibilité, mais aux conjonctures d’un côté et au sens du partage et de la vie en société de l’autre...
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- « En 2016 se sera 10 critères a relever quotidiennement » :
Rien à dire, mais j’en profite pour glisser un petit commentaire, car j’ai entendu la droite scandalisée vilipender et chanter en chœur le refrain de la complication de cette harassante démarche leur incombant (tiens, pénibilité ?) alors que d’une part, c’est le cnpf lui-même qui l’a téléguidée, cette liste, et que d’autre part, elle ne me semble en rien compliquée ni à comprendre ni à mettre en œuvre. Que les patrons ne se fasse pas de bile, leurs secrétariats manient Excell ou OpenCalc mieux qu’eux et ça leur coûtera toujours moins cher au final que les pointeuses qui n’ont pas tant fait polémique à l’époque, si je ne m’abuse.
Qu’on me fasse pas le coup de je ne sais pas de quoi je parle, je fus (pardon) patron, pas longtemps, mais en tous cas sans secrétaire, et je m’en excuse platement.
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- « L’état, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. ». Oui. Bastiat réduisait le rôle de l’état au strict minimum : "Veiller à la sécurité publique, administrer le domaine commun, percevoir les contributions, tel est, je crois, le cercle rationnel dans lequel doivent être circonscrites ou ramenées les attributions gouvernementales« .
Quand on voit comment sont aujourd’hui reçues les réformes désespérées de l’état en question (comprendre le Gouvernement plus que l’institution) pour se renflouer, on peut se demander si beaucoup partagent cette vision pourtant excessivement minimaliste. Elles (les réformes) sont quasi-systématiquement refusées (le Guardian se marrait il y a quelques jours :  »les Frenchies veulent des réformes, mais que surtout rien ne change« ). La phrase de cet inventeur du libéralisme et défenseur du libre-échange maximal devient aujourd’hui presque socialiste, un comble ! Autant dans cette notion de »domaine commun’ que de celle de « contribution ».
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Je soumets une question à la sagacité de tous :
Qui, de l’état ou du citoyen contribue à l’autre ?
La retraite, les conditions de travail, les règles sociales ? Ne font-elles pas partie du « domaine commun » ?
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Je soutiens cette réforme. Ou en tous cas son cadre et sa logique. On verra bien ; des ajustements seront probablement nécessaires, mais ça va dans un sens qui tombe sous le sens. Reste, concrètement à faire accepter des trucs comme la réforme territoriale, l’éco-taxe, etc... comme partie intégrante du « domaine commun » de ce dangereux révolutionnaire de Bastiat...


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