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Accueil du site > Tribune Libre > Pénibilité ou encouragement aux travaux pénibles ?

Pénibilité ou encouragement aux travaux pénibles ?

Quel noble objectif social qui consiste à réduire l’écart de mortalité qui serait voisin de sept ans, entre les travailleurs manuels du bas de l’échelle et les employés administratifs assurés de condition de travail plus confortables. 

La pénibilité institutionnalisée. Le diable dans les détails.

Il semblait logique pour le quidam, qu'il était plus important de s'attaquer à la « pénibilité » que de l'encourager. Le compte pénibilité dans son principe c'est tout le contraire. Aucun pays au monde ne pratique de la sorte, on comprend pourquoi. Un peu comme le riche cherche naturellement les niches fiscales et l'optimisation, lors de nouveaux impôts, lors de nouvelles mesures sociales, le travailleur va chercher à en bénéficier comme le patron à les optimiser.

A partir de 2015 le compte pénibilité encouragera donc le recours aux travaux pénibles. On imagine au niveau micro-économique à partir de 2015, que le travailleur préférera les travaux pénibles générateurs de points que des emplois moins pénibles qui ne généreront pas de points.

Le travailleur proche de la retraite qui devrait au contraire pour sa santé laisser à des plus jeunes plus solides, la partie pénible de son travail, mais regardera son intérêt pour bénéficier de points et se portera volontaire systématiquement pour les pires travaux.....

Plus son travail sera pénible, plus le travailleur partira tôt. Si ça c'est pas un encouragement, qu'est-ce que c'est ? De l'autre coté l'employeur, pourquoi s’embêterait-il à rechercher pour ses salariés des marchés à faible pénibilité, puisque au contraire ses salariés vont maintenant être demandeurs ? Organiser la comptabilité méthodique de la pénibilité. C’est la considérer comme une fatalité. C'est une curieuse façon de voir, l'inverse de la prévention.

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Le compte pénibilité c'est quoi ?

A compter de 2015, un livret « pénibilité » est ouvert par l'employeur pour tous les travailleurs affiliés au régime général, qui peuvent exercer une activité censée réduire leur espérance de vie, quelle que soit la taille de l’entreprise. En conséquence le travailleur exposé pourra recevoir jusque 4 points pénibilité par an.

Pour les travailleurs de plus de 50 ans, c'est doublé, ils pourraient recevoir 8 points. Chaque employeur quelle que soit la taille de l’entreprise, chaque fois qu’il impose au travail une activité jugée pénible selon des critères du code du travail, devra administrer les comptes personnels de pénibilité sur le site Internet de la CNAV. Chaque travailleur recevra un « livret pénibilité » qui collationnera les points de son compte pénibilité. Avec les points obtenus, les travailleurs pourront « acheter » des mois de retraites et partir plus tôt.

C'est exactement le principe de la carte de fidélité du supermarché. Plus il y aura du travail pénible, plus vous avez des points et plus à la fin votre cadeau sera gros. C'est en marketing le moyen le plus efficace pour pousser les gens à consommer. Toutes les enseignes ont adopté se mode de motivation consumériste puissant. 

Sauf que pousser et fidéliser les gens à faire des travaux pénible est ubuesque pour une assurance dite "sociale". Voire certainement l'inverse de ce qui nous est expliqué sans objections critiques de la part des médias.

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Pour qui ?

Logiquement chacun pense qu'un compte pénibilité se dirige directement vers les travailleurs manuels et effectuant les travaux pénibles. Maçons, couvreurs, terrassiers à leur compte font certainement partie du top 5 de vos premières pensées ?

Vous avez tout faux  ! Le Maçon, le couvreur, le terrassier indépendant n'y aura absolument pas droit. Il lui sera même interdit d'y adhérer. Le législateur (de gauche) cyniquement a volontairement mis de coté l'artisan à son compte.

L'artisan, le plus exposé est celui qui est le plus exclus de fait de tous les systèmes sociaux de pénibilité, et il ne peut adhérer au compte pénibilité même volontairement. Le compte pénibilité est sélectif. Le gouvernement a estimé que les indépendants sont des hommes et des femmes d'un groupe social qui n'est pas touché par la pénibilité comme les autres salariés. Peut-être que les artisans sont nés avec des chromosomes en plus pour supporter mieux que les autres la pénibilité ?

En fait se faire gouverner par des gens qui croient encore à la lutte des classes, la ségrégation volontaire de catégories sociales complètes existe matériellement encore. Par contre pour jouer le rôle de percepteur gratuit de ces cotisations, les artisans ne seront pas oubliés.

 

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Ce qui existe déjà : 

En France la pénibilité est déjà prise en compte pour les professions protégées des régimes spéciaux. Les régimes spéciaux des sociétés publiques permettent de partir à leurs agents plus tôt, à 54,3 ans de moyenne à EDF, 54,4 ans de moyenne à la RATP, à 55,1 ans à la SNCF, contre 62 ans en moyenne pour l'ensemble des salariés du privé. Les fonctionnaires eux bénéficient à ce titre de « bonifications ». l'âge légal de départ légal est à 55 ans. Pour les policiers, douaniers, forces pénitentiaires soit 25 ans cotisation = 30 ans. Les fonctionnaires hors Europe sont exonérés de 6 ans de cotisation. Pour les militaires, 1 an =3 ans ou 1 an = 2 ans ou 1 an =18 mois selon les interventions sur le terrain. La retraite passe de 75% à 80% pour les contrôleurs aériens.

Pour le privé, l'ancien ministre Fillon avait déjà réalisé en son temps un dispositif pour les travailleurs du privé basé sur une invalidité supérieure à 20% constatée médicalement.

En réalité, le dispositif Fillon n'a concerné que 6360 bénéficiaires au denier pointage de fin août 2013. C'est a dire très peu de monde, mais le dispositif avait l'avantage d'être simple.

Public-privé les différences :

La grande différence entre la pénibilité entre le public et le privé c'est que pour toutes les entreprises privées, la pénibilité devient une obligation réglementaire alors que dans le secteur public elle est d'ordre conventionnelle. Dans tous les régimes spéciaux pour les agents de l'état, le calcul de l'état employeur est simple, c'est conventionnel. Pour les uns c'est le contribuable qui paie, et de l'autre c'est une charge qui doit être « provisionnée » et gérée par le paritarisme.

 

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Combien de charges sociales en plus ? 

La pénibilité engendrera pour l'ensemble des salariés une cotisation supplémentaire de départ à 0,2%, et une cotisation supplémentaire de 0,3 à 0,8% pour les professions qui génèrent habituellement des métiers pénibles, comme le bâtiment ou la restauration. La ponction sociale sur le travail de cette nouvelle contribution demandée aux entreprises est évaluée à 2 milliards d’euros. L'estimation relève du doigt mouillé, car même par le rapport Moreau initiateur du compte pénibilité indique que ce ne sera pas équilibré.

A partir de sa mise en place en 2015 un salarié dans le bâtiment coûtera 1,1% minimum de plus qu'en 2014 avec ces cotisations en plus. Dans le rapport Moreau qui a prône ce dispositif, il est écrit clairement que les cotisations ne couvriront pas la montée en charge de ce dispositif et que l'état (le contribuable) devra obligatoirement abonder ce compte pénibilité car il ne sera pas auto-suffisant. Le compte pénibilité est un compte qui dès le départ est assuré de créer des déficits à compenser par le contribuable et les générations futures.

En déséquilibre budgétaire dès le départ, il ouvre la voie à des majorations conséquentes et récurrentes dans le futur de taux de cotisations pour essayer d’équilibrer un compte qui dès le départ est conçu pour être déficitaire chronique.

Combien pour le contribuable et le hors bilan ?

Nous savons déjà que la cotisation pénibilité est sous-évaluée, par le rapport Moreau. Elle est confirmée par la projection de quelques mauvais coucheurs qui ont refait les calculs, et qui indiquent que le rapport Moreau est malgrès des estimations déficitaires, en deçà du coût réel et qu'en pleine charge le déficit sera supérieur à 5 fois les prévisions. 2 milliards de cotisations provisionnées un coût réel calculé à plus de 11 milliards par les économistes des associations de contribuables.

Mais d'ici là, les décideurs du livret pénibilité en place d'aujourd'hui ne seront plus là quand les augmentations de cotisations et les taxes arriveront.

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Les conséquences administratives : 

Il faut bien voir que les modalités de gestion seront très complexes à organiser. Il faudra pour l'employeur tenir un décompte journalier des travaux pénibles. A partir du 1er janvier 2015 chaque employeur devra statuer sur 4 critères de pénibilité quotidien. En 2016 se sera 10 critères a relever quotidiennement de cases à cocher pour l'ensemble des personnels.....

L'employeur qui n'a pas une caméra pour suivre en permanence son travailleur, fera forcement une déclaration de pénibilité subjective. Les déclarations de l'employeur seront exposées à un risque élevé pour l'entreprise de contestation. Avec le risque social, l'employeur cochera des points pénibilité pour sa secrétaire au chaud à coté du radiateur autant que son salarié exposé aux produits dangereux. Voire l'employeur utilisera des accords systémiques de points comme avantage en nature pour attirer des talents, comme le font déjà les employeurs avec les mutuelles collectives.

Les employeurs vont subir une paperasserie interminable et cela a un coût administratif et expose à risque juridique élevé. Aucun pays au monde n'applique et n'appliquera jamais cette une telle usine à gaz bureaucratique. Cela ne fait aucun doute. Quelques pays ou le système est contraint comme la France, il y a des aménagements pour abaisser l’âge de départ à la retraite de certaines professions. Mais cela ne va pas dans l'inquisition individuelle au détail des cases quotidiennes à cocher comme le compte pénibilité Français.

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Pourquoi pas plus simple et universel ?

Pourquoi ne pas utiliser des solutions évidentes et logiques comme une prise en compte conventionnelle comme pour les agents de l'état ? Ou un barème basé sur la durée de l'espérance de vie des différentes catégories sociales de Français ? Pourquoi ne pas jouer pour réduire le temps quotidien pour les postes pénibles ? Pourquoi ne pas leur interdire de tenir des postes pénibles au delà d'un certain temps ? Pourquoi exclure les catégories sociales les plus exposées ? Pourquoi imposer à tous les employeurs de France une paperasserie interminable ?

La réponse est simple. Le compte pénibilité est doctrinaire. Il obéit à des schémas d'opacité et de mentalité socialisante. Baser sur le bon sens c'est aussi reconnaître l'inégalité devant la mort entre statutaire et non non statutaire, entre privé et public de plusieurs années. C'est aussi prendre en compte le fait incontestable que le patron meure avant ses ouvriers. C'est dévoiler au public les statistiques opaques de l'INSEE qui démontrent que l'agent EDF et l'enseignant sont les recordmans de la durée de vie et qu'ils sont aussi de l'autre les premiers à travailler le moins longtemps.....

C'est aussi dire que l’espérance de vie la plus faible est en effet celle des inactifs, de ceux qui ne travaillent pas. Que faire travailler même pour de faibles revenus fait vieillir moins vite que laisser les gens chez eux. Idéologiquement ces idées ne sont pas acceptables intellectuellement pour les gauchistes des corps intermédiaires.

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Conclusion

Le compte pénibilité en 2014 a été institué pour des politiciens et des corps intermédiaires irresponsables, pour acheter des votes de gauche. Le compte pénibilité fait croire à une mesure sociale. Son nom sous entendrait qu'il lutte contre la pénibilité alors qu'in-finé il l’encourage. Il fait peser avant même qu'il apparaisse une nouvelle source de dette massive sur la société et se projette déjà comme une charge fiscale lourde sur les générations suivantes

En fait le compte pénibilité exclut ceux qui en ont le plus besoin, les artisans, parce qu'il a été décidé par des corps intermédiaires politisés. Initié par des gens qui ont de manière volontaire et arbitraire, par idéologie de haine du secteur privé et des indépendants, empêché les moins structurés, les artisans les plus concernés à profiter de droits sociaux. Une incitation au travail pénible qui en plus ne sera jamais à l’équilibre financier ni l’équilibre social. Un mépris des générations future et un sacrifice forcé et obligatoire des enfants pour payer au présent une vulgaire posture sociale. Ce n’est en rien un système d’intérêt collectif, mais de l'effet d'annonce social qui va nous coûter cher sur plusieurs générations.

 

Frédéric Bastiat écrivait que «  L’état, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. ». Cette phrase garde aujourd'hui encore son actualité.

Pour en savoir plus sur le compte pénibilité :

http://www.ifrap.org/Le-compte-penibilite-sera-tres-penible-pour-les-entreprises,13776.html

http://www.eric-verhaeghe.fr/penibilite-petits-mensonges-officiels-et-patronaux/

http://lequidampost.fr/penibilite-fidelisee-ou-faire-lapologie-du-travail-penible/

 

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Définition de la pénibilité
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Facteurs de pénibilité

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28 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 27 décembre 2014 15:26

    « la partie pénible de son travail, mais regardera son intérêt pour bénéficier de points et se portera volontaire systématiquement pour les pires travaux..... »
    remarque typique de la feignasse qui ne s’est jamais fatigué.
    arriver à 40 ans un ouvrier viticole continuera de travailler dans les vignes malgré son mal de dos et si il a pas le choix.
    le vigneron sera sur le « tracteur » et rarement au travail manuel avec le même âge.
    crassus n’a jamais eu mal au dos, on le voit


    • philippe913 27 décembre 2014 16:59

      on voit bien que tu n’as jamais travaillé du côte du patron... moi oui, et je peux te garantir que ça n’est pas lui qui a la partie la plus facile, tout l’inverse, mais ça...


    • foufouille foufouille 27 décembre 2014 18:50

      si justement, je connais mais le patron a ce choix justement.
      arrivé à 40 ans, il se calme si il est pas stupide car il a bossé comme un malade étant jeune.


    • Ariane54 Ariane54 28 décembre 2014 08:07

      « que ça n’est pas lui qui a la partie la plus facile.. »

      Ben, si c’est si pénible, qu’il laisse donc sa place à un ouvrier, je suis sûre qu’il trouvera une bonne âme pour le soulager ...


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 28 décembre 2014 13:43

      « qu’il laisse donc sa place à un ouvrier »... plus con tu meurs.
      ...
      Bonjour,
      .
      Cohérent, Foufouille, comme l’article de Spartacus, mais on passe à côté de ce qu’il présente pourtant clairement. 
      - « A partir de 2015 le compte pénibilité encouragera donc le recours aux travaux pénibles. »
      Oui. Comme les couloirs humanitaires, méfions-nous de la normalisation de situations anormales. Admettre, même pour la rétribuer, la pénibilité, est dans l’absolu une régression. Il faut combattre la pénibilité, ne l’oublions pas : l’éradiquer. La nécessité, pourtant, d’un employé dans certains jobs à s’exposer à un danger ou à effectuer des tâches doit évidemment être consentie et justement indemnisée. A titre d’exception seulement. D’où nécessité d’une norme.

      Aucun scandale à priori, mais la part des choses à faire entre le « choix » (l’auteur parle de volontariat ????) que sa condition impose à l’employé face à un gain supplémentaire possible, et l’obligation où se sentira un travailleur de se « porter volontaire » par peur de se faire mal voir ou de perdre son emploi, là c’est une pression supplémentaire.
      Le choix est clair :
      « t’as besoin de fric, tu peux et tu sais ce qui te reste à faire »
      « t’as pas besoin de fric, y’a du monde au portillon ».

      En clair, donc, pas de choix.
      Le voilà la normalisation « anormale » qui nous pend au nez : Un chantage ordinaire et quotidien de plus à noyer dans la pression générale.
      .
      Et même dans le premier cas, celui du choix « volontaire » (la faim rend les gens assez facilement volontaires), ce plus au salaire, ou plus tard à la retraite, deviendra très vite un complément indispensable qui disparaitra vite dans le flou du gouffre sans fin où, traversant en un éclair nos compte-en-banque percés, disparaissent nos euros. Tu parles, on voit bien que le problème n’est pas limité à la retraite, ou la pénibilité, mais aux conjonctures d’un côté et au sens du partage et de la vie en société de l’autre...
      .
      - « En 2016 se sera 10 critères a relever quotidiennement » :
      Rien à dire, mais j’en profite pour glisser un petit commentaire, car j’ai entendu la droite scandalisée vilipender et chanter en chœur le refrain de la complication de cette harassante démarche leur incombant (tiens, pénibilité ?) alors que d’une part, c’est le cnpf lui-même qui l’a téléguidée, cette liste, et que d’autre part, elle ne me semble en rien compliquée ni à comprendre ni à mettre en œuvre. Que les patrons ne se fasse pas de bile, leurs secrétariats manient Excell ou OpenCalc mieux qu’eux et ça leur coûtera toujours moins cher au final que les pointeuses qui n’ont pas tant fait polémique à l’époque, si je ne m’abuse.
      Qu’on me fasse pas le coup de je ne sais pas de quoi je parle, je fus (pardon) patron, pas longtemps, mais en tous cas sans secrétaire, et je m’en excuse platement.
      .
      - « L’état, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. ». Oui. Bastiat réduisait le rôle de l’état au strict minimum : "Veiller à la sécurité publique, administrer le domaine commun, percevoir les contributions, tel est, je crois, le cercle rationnel dans lequel doivent être circonscrites ou ramenées les attributions gouvernementales« .
      Quand on voit comment sont aujourd’hui reçues les réformes désespérées de l’état en question (comprendre le Gouvernement plus que l’institution) pour se renflouer, on peut se demander si beaucoup partagent cette vision pourtant excessivement minimaliste. Elles (les réformes) sont quasi-systématiquement refusées (le Guardian se marrait il y a quelques jours :  »les Frenchies veulent des réformes, mais que surtout rien ne change« ). La phrase de cet inventeur du libéralisme et défenseur du libre-échange maximal devient aujourd’hui presque socialiste, un comble ! Autant dans cette notion de »domaine commun’ que de celle de « contribution ».
      .
      Je soumets une question à la sagacité de tous :
      Qui, de l’état ou du citoyen contribue à l’autre ?
      La retraite, les conditions de travail, les règles sociales ? Ne font-elles pas partie du « domaine commun » ?
      .
      Je soutiens cette réforme. Ou en tous cas son cadre et sa logique. On verra bien ; des ajustements seront probablement nécessaires, mais ça va dans un sens qui tombe sous le sens. Reste, concrètement à faire accepter des trucs comme la réforme territoriale, l’éco-taxe, etc... comme partie intégrante du « domaine commun » de ce dangereux révolutionnaire de Bastiat...


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 28 décembre 2014 13:55

      Sparta :
      On encourage forcément ce qu’on encadre ?
      C’est sur qu’il y a reconnaissance (image des couloirs humanitaires citée plus haut), donc quelque part institutionnalisation, mais tout-de-même...
      Ca mérite un article en soi, cette seule réflexion !


    • L'enfoiré L’enfoiré 27 décembre 2014 16:44

      Bonsoir Sparta,

       En fait, ce n’est pas l’âge qui compte, mais le nombre d’années d’activité qui devrait correspondre à une quarantaine d’années..
       Il est évident que celui qui commence tôt sans beaucoup d’instruction de haut niveau aura à trouver un travail dont la pénibilité sera plus importante.
       Quand à la sortie les études supérieures vers l’âge de 25 à 30 ans, terminer entre 65 et 70 ans, me parait tout à fait logique.
       Maintenant, il y au moins deux autres manières de faire carrière : faire comme Antoine. Bourlinguer le monde et écrire un bouquin au retour juste avant les fêtes de réveillons. Ca marche toujours.
       Mais lui, a aussi un background d’ingénieur.
       Si c’est trop long, il y a le sport. Le foot, par exemple.
       On termine très tôt, mais on ne sait plus quoi faire pour passer le temps.
       Bonnes fêtes à la lecture d’Antoine... évidemment. smiley 

      • L'enfoiré L’enfoiré 27 décembre 2014 17:37

        J’ai oublié la chanson, le show-biz.... C’est aussi un bon débouché.



      • dithercarmar dithercarmar 27 décembre 2014 18:37

        "Le gouvernement sème des fonctionnaires et le contribuable récolte des impôts." Pour payer leurs retraites.

        « La France a toujours cru qu’une chose dite était une chose faite. » IL SUFFIRAIT DE PEU POUR ENVOYER CHIER CES 2 CITATIONS. UN PEU DE RÉVOLTE !

        LA MERDE N’EST PAS UNE FATALITÉ, À MOINS D’Y METTRE DE LA VOLONTÉ.

        En 2015, ce serait une gageure de se battre comme en 1789 pour l’abolition des privilèges.
        Et de ne pas rater son coup cette fois !

        Ne plus jamais parler de République (5 ça suffit).

        • dithercarmar dithercarmar 27 décembre 2014 18:38

          Et Merci pour l’article...


          • Pyrathome Pyrathome 27 décembre 2014 18:44

            Lire un nartic de spartaclaque, c’est la pénibilité maximum.....smiley


            • Jeff84 28 décembre 2014 19:55

              Ca dépend pour qui. Il est évident que pour vous, vu le niveau de cette intervention, le foulage du neurone n’est pas loin.


            • Jean Keim Jean Keim 27 décembre 2014 19:21

              Toutes ces dispositions et bien d’autres ne sont que le reflet de notre société, il y a d’un côté des tâches éprouvantes ou rébarbatives mais indispensables, pas encore mécanisées et de l’autre des gens valides pour le faire et bien on partage le pénible et le confortable sans distinction de naissance, de parents riches, de talent et de piston, à cause de considérations de classes sociales, un portefaix le restera toute sa vie jusqu’à l’invalidité et un fils de notaire sera notaire, ils sont désignés, assignés une fois pour toute et tout le monde est content (surtout le fils de notaire), c’est insensé ; quand on est jeune et plein de vigueur, on participe aux travaux pénibles qq. années et ensuite on change, chacun s’oriente vers ce que lui dicte son inclination, il y a tant à dire, à faire et à changer, en commençant par les consciences, il faudra bien commencer un jour ! 


              • Gasty Gasty 27 décembre 2014 19:41

                « l est écrit clairement que les cotisations ne couvriront pas la montée en charge de ce dispositif et que l’état (le contribuable) devra obligatoirement abonder ce compte pénibilité car il ne sera pas auto-suffisant. Le compte pénibilité est un compte qui dès le départ est assuré de créer des déficits à compenser par le contribuable et les générations futures. »

                Salauds du bâtiment qui viennent saigner le contribuable, avant il y avait ses fainéants de cheminots maintenant c’est ces salauds de bosseurs du bâtiment.


                • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 27 décembre 2014 21:40

                  « Pénibilité », c’est de la foutaise ! Une excuse, pour tous ces fainéants de gauchistes qui ne veulent pas travailler !


                  • A. Nonyme A. Nonyme 27 décembre 2014 22:25

                    Ce qui est pénible, c’est de devoir bosser ! :) (Paroles d’un feignant contrarié)

                    Merci pour l’article Sparta, n’en déplaise à ceux qui ne veulent pas comprendre ce qu’ils lisent. Que ceux qui en chient le plus soient exclus de cette loi montre bien l’état d’esprit du législateur.


                    • Le printemps arrive Le printemps arrive 28 décembre 2014 07:35

                      Il n’y a pas plus subjectif que la mesure de la pénibilité d’une tâche accomplie.

                      Encore une usine à gaz des « élus » qui créera de nouvelles inégalités...pour mieux manipuler le troupeaux !

                      Les professions indépendantes ne sont pas concernées : normal. Il faut permettre aux grosses structures de monopoliser et diriger l’activité humaine...

                      Spartacus, j’ai bien apprécier cet article car les jugements de valeurs à l’emporte pièce (gauchiste etc) étaient presque absents.


                      • Ariane54 Ariane54 28 décembre 2014 08:05

                        @l’auteur

                        Vos calculs mesquins sur les choix de carrière pourraient s’avérer intéressant si le plein emploi existait. Vous oubliez un peu vite que pour une grande majorité des travailleurs, le choix n’existe plus depuis longtemps.

                        « Combien pour le contribuable et le hors bilan ? »

                        Résoudre les humains à un simple calcul comptable démontre que le retour à l’esclavage clairement assumé ne vous gênerait pas plus que ça.

                        Ceci dit, je suppose que vous n’avez pas dû trop vous épuiser durant votre carrière pour tenir de tels propos.


                        • Gugu Gugu 28 décembre 2014 08:13

                          Ou l’art d’interpréter les choses pour les faire coller à sa doctrine...

                          « et se portera volontaire systématiquement pour les pires travaux..... »

                          Un jeune peut etre, mais passé 35ans, ça n’est plus vrai. A l’aune de cette réflexion, on voit bien que vous n’avez JAMAIS effectué un travail qui vous casse, qui vous envoie au lit à 21h parce que trop fourbu pour faire durer la soirée au delà du diner, ou un travail dans un milieu trop bruyant (chaine de production ou gros engins de chantier), où malgré les protections auditives, vous vous retrouvez complètement abruti par l’assourdissement que vous subissez pendant la journée.
                          Je ne parle même pas de la lombalgie qui se déclare entre 35 et 40 ans, et qui se rappelle à votre bon souvenir à chaque fois que vous prenez vos enfants dans les bras ou que vous portez un cabas de courses...
                          Évidemment, j’ai croisé des « vieux » qui acceptaient certaines tâches ou heures en plus, pour toucher une prime ou autre avantage, mais, croyez moi, ils ne le faisaient jamais de gaité de cœur, juste par nécessité pour boucler la fin du mois, ou payer une réparation sur leur véhicule.
                          J’ai fait des 70h par semaine, dont plus de la moitié à remplir et vider une bétonnière (70 sacs de 35kg de ciment dans la journée, 30 pelletés de sable par sac, et 140 brouettes pleines de mortier à faire passer sur des madriers), mais après 3 mois de ce rythme là, le repos dominical ne suffit plus pour récupérer, vous commencez vos journée complètement cassé de la veille.

                          « C’est une curieuse façon de voir, l’inverse de la prévention. »

                          Il n’y a pas de prévention possible quand on doit passer une journée sur un marteau piqueur ou devant une bétonnière... Il est certaines tâches qui nécessitent que le corps du travailleur soit soumis à rude épreuve, et la répétition de ces tâches entraine une dégradation physique irréversible. Alors, à l’aune de ce constat, on ne peut qu’abonder dans le sens d’un départ plus tôt à la retraite pour ceux qui se « cassent » au travail.

                          Si vous saviez le nombre de collègues que j’ai croisé qui partaient à la retraite et décédaient dans les 2 ans qui suivent, voir dans les 6 mois... Bien sûr, certains cyniques argueront que c’est bon pour les finances publiques, mais ces mêmes cyniques seraient bien démunis si tous les gens qui exercent des métiers « pénibles » décidaient de s’arrêter. Il n’est qu’à voir le secteur du bâtiment qui se plaint depuis des années (décennies) de manquer de manœuvres.

                          J’apprécie par contre votre volet sur les « oubliés » de la pénibilité, et sur les abus que l’on peut voir dans certaines entreprises type SNCF ou autres EDF.
                          Je vous rejoint sur le fait que ce compte pénibilité est mal fait, qu’il a été abordé de manière idéologique et électoraliste.
                          Mais non, personne n’acceptera de faire des taches encore plus difficiles sous prétexte qu’il partira à la retraite plus tôt, ou aura des crédits de formation, penser cela c’est aborder de manière idéologique et théorique le sujet, soit faire preuve du même aveuglement idéologique que ceux qui ont rédigé cette loi en oubliant volontairement des pans entiers de l’économie.


                          • aimable 28 décembre 2014 14:11

                            bien résumé !
                            moi pour avoir travaillé très jeune , aujourd’hui physiquement je paye la facture et c’est très très douloureux , de tant en temps j’ai besoin de morphine c’est tout dire !!!!


                          • aimable 28 décembre 2014 14:15

                            de temps en temps , c’est mieux !


                          • eric 28 décembre 2014 08:33

                            Très intéressant.
                            Deux remarques : oui, sur le papier, il est posible que ces mesures soient « incitatives », mais l’habilité du PS dans l’usage du marketing fait que si cela ressemble bien à des cartes de fidélité, il n’est pas sur pour autant que cela fonctionne bien dans ce sens...Les bénéficiaires ne comprenant pas nécessairement plus facilement que les entreprises chargées d’administrer, de quoi il retourne...
                            Comme d’hab, plus de moinceurs que d’arguments précis cherchant à établir que ce texte législatif constituerait un progrès. Cela donne l’impression que les lecteurs hostiles à votre article sont en réalité plutôt d’accord sur le fond, mais considèrent que du moment que cela perturbe le fonctionnement des entreprises et déséquilibre les comptes sociaux, le plus important est acquis.


                            • Jeff84 28 décembre 2014 16:17
                              Pas tout à fait.

                              Ce dispositif ne va pas encourager les gens à faire des travaux pénibles ; il va encourager les gens à prendre des emplois qui permettent de cumuler ces points. Différence cruciale.

                              Plusieurs conséquences :

                              1. Vu la différence ridicule entre le coût en cotisations (pour l’instant, car elles vont forcément exploser) et le bénéfice du bousin, je vois déjà les deals du genre : oui tu gagnes un peu moins que la concurrence, mais regarde, je te coche les croix qui vont bien même si en fait tu le fais pas, et comme ca tu pars plus tôt à la retraite ! Ou pareil, proposé par le salarié.

                              2. Les salariés essaieront d’être pile au-dessus de la limite légale (et les patrons pile en dessous) : je vois déjà le contentieux marrant qui va fleurir !

                              3. Les situations donnant lieu au cumul de ces points va exploser. Dans dix ans, ce ne seront pas 10 cas, mais 149, parce que tout le monde aura une bonne raison. Et donc, on aura une cotisation de plusieurs %.

                              • Le421... Refuznik !! Le421 28 décembre 2014 16:59

                                J’ai travaillé 5 ans dans une boîte sans jamais voir le moindre médecin du travail...
                                Alors, cette histoire de pénibilité...
                                Même pas 60 ans et cassé de partout !!
                                Y’a un truc formidable, maintenant. Le chlorhydrate de tramadol.Plus de bobo et en plus, je fais partie des personnes que ça « speed » !!
                                5ème année à avaler cette merde.


                                • Jean 29 décembre 2014 19:01

                                  bof tu sais 421, la visite médicale et rien c’est pareil, juste une sorte d’entretien entre deux personnes, exemple : vous travaillez sur écran plus de deux heures par jour ? ( je suis informaticien et il le sait) , oui environ 10heures, ah je vois votre vue est mauvaise , faudrait baisser ....


                                • armand 28 décembre 2014 17:06

                                  Voir là dedans un encouragement au travail pénible faut être vraiment pervers ou liberal ou les deux ? on dirait mon banquier qui veut me fourguer une assurance « risques de la vie »....


                                  • Rmanal 28 décembre 2014 18:23

                                    Si vous ne restiez pas dans un débat stupide du XXe siècle entre la gauche et la droite, il pourrait presque y avoir de l intéressant dans votre article. Hélas votre fanatisme idéologique rend vos quelques idées, confusent et peu consistantes.



                                    • COVADONGA722 COVADONGA722 29 décembre 2014 09:18

                                      trop de fonctionnaires de feignants d’impots heu probablement quoique !

                                      sauf que hier aux infos les « infortunés » vacanciers vers les stations de skis qui au vu des véhicules et du prix des stations vers lesquelles ils se dirigeaient . Font probablement partis globalement des vainqueurs économiques de l’époque fournissant le gros des bataillons votant pour moins d’impots. Avez vous entendu ce qu’ils demandaient ? et ou sont les dé-neigeuses ?
                                      et ou sont les sableuses et ou sont les services de circulations et la dde et ou sont les gendarmes et météo france « en voie de privatisations » et les autoroutes ils sont privés z’ont mis personnes ? 
                                      bref les mêmes qui votent « spartacus » ils proclament
                                      ne plus vouloir sponsoriser les services mais veulent qu’on les torchent et leur essuient les pneus alors que cela fait 5 jours qu’on leur expliques qu’il faudrait patienter un jour ou deux avant de prendre la route de leurs sacros saintes vacances de neiges .Des veaux égoïstes consumeristes
                                      et surtout très très cons .yep je suis foutremet incapable de descendre une noire moi mais quand il neige je m’aventure pas en bagnole sur une route juste pour le fun des wacaaances !

                                      asinus

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