La remise en question est facile quand on va bien, collègue (expression locale pouvant se traduire par cher ami). Vous avez raison en ce sens que la dépendance à la médecine est à son paroxisme et qu’une reconsidération du rapport patient/soignant moins hiérarchisée, moins administrée, est souhaitable. La relation d’assistanat est forte et interactive : la déresponsabilisation par rapport à son corps, pour le patient, comme la déresponsabilisation éthique chez le soignant sont flagrantes. Il y a moult autres voies possibles. Les chinois en bonne santé, par exemple, rémunèrent leur médecin, chez nous c’est le contraire. Les médecines parallèles/douces/naturelles/etc ouvrent aussi de nouveaux horizons. La recherche vient de sortir un dépistage du cancer du poumon. Nous vivons de plus en plus longtemps, bref, des contextes existent et des options existent.

Vous avez donc raison d’appeler à une remise en question. Elle ne peut-être que collective, nous parlons de santé publique. Et après la prise de conscience, nous pourront discuter et « passer à autre chose ». Vos idées, toutes les idées, seront les bienvenues.

En attendant la situation est là, et comme à son habitude et avec son simple bon sens, CHALOT s’insurge contre les récriminations indécentes d’une profession qui semble rechigner à payer son écot à la société. La crise c’est pour les patients, et de la part de ceux qui ne risquent déjà pas le chômage technique, et qui s’inventent ainsi un chômage économique, cela revêt des allures de prise en otage d’un système imparfait, certes, mais qui les nourrit, pas trop mal en général, la fourchette est large, l’investissement aussi.
Aussi ce mouvement me semble associer une manip de médecins surchargés, au sacerdoce social inattaquable, par une foule d’abatteurs à la chaîne de consultations phamaco-rentables, sans plus de considération pour la personne du patient que pour un système de protection sociale qu’ils dénigrent de fait en demandant un « plus ». Je suis désolé, je connais 2 types de médecins et il n’y a pas photo sur la proportion, pas dans le bon sens. Je précise que je mets dans le même sac la surmédication à gogo sur le dos des gogos et les divers écarts de rémunérations pratiquement systématiquement observables.
Pardon aux fidèles au serment, vous existez, je sais.
En ceci ce mouvement corporatiste d’un autre âge est éminemment réac, car le dépassement d’honoraire et la dépense publique injustiufiée sont une insulte à la notion de protection sociale. On ne peut pas faire plus réac.

Ces médecins coûtent plus qu’ils ne rapportent. Ou alors il faut qu’ils nous payent quand on va bien, si ça leurs coute tant de consulter. Qu’ils commencent par moins prescrire et on verra si on pourra leur reverser des dividendes sur les milliards économisés ! Milliards qu’ils puisent aujourd’hui au fond du trou de la Sécu... pour les reverser en toute ingénuité aux actionnaires du cac40.

Un système de médecine libérale n’est concevable et contrôlable que si les labos sont nationalisés ou au moins surveillés comme il faudrait. Cette grève de libéraux est un plaidoyer pour la finance véreuse.