Je suis désolé de refroidir quelque peu votre enthousiasme, et je sais que je vais me faire mal voir, mais je ne peux pas laisser dire tant de choses inexactes. C’est à mon grand regret, car beaucoup de lecteurs ont l’air passionnés par ce sujet, vu le score obtenu par l’article.
Pour justifier mes soupçons, il faut parler un peu de la fusion.
Revenons sur la « fusion chaude ». A haute température, l’état de la matière est un gaz ionisé, dit « plasma », dans lequel les ions positifs sont séparés des électrons. Les forces nucléaires attractives qui permettent à deux atomes de fusionner et de produire de l’énergie sont à très courte portée (de l’ordre du Fermi, c’est à dire de l’ordre de la taille des noyaux légers). Pour pouvoir se rapprocher dans le champ d’action de ces forces, les ions, qui ont tendance à se repousser, doivent franchir la barrière coulombienne (potentiel électrique positif). Pour franchir cette barrière, ils doivent avoir une énergie cinétique qui, traduite en termes de température (loi d’équipartition) correspond à environ 100 millions de degrés. C’est la température atteinte au centre des étoiles. Dans les étoiles, cette température est atteinte par compression gravitationnelle. Une fois l’allumage thermonucléaire réalisé, l’étoile se maintient en température par l’équilibre entre la puissance produite par les réactions de fusion et la puissance rayonnée dans l’espace. En fin de vie, l’abondance des éléments légers (hydrogène, Hélium) diminue et leur concentration décroit du fait de la détente. C’est le physicien Edward Teller qui a le premier expliqué le fonctionnement des étoiles, dans les années 1950.
Pour réaliser la fusion contrôlée sur terre, il faut pouvoir confiner un plasma à une température de 100 millions de degrés (que les écolo-hystériques se rassurent, ce sont de très petites quantités et il n’y aura pas non plus de « trou noir » comme celui qu’ils avaient prévu au CERN).
Il y a deux méthodes de confinement : 1)par un système de champs magnétiques (configuration tokomak), c’est le cas du réacteur ITER. 2) par « confinement inertiel ». On fait imploser à l’aide d’un laser très puissant un micro ballon de 50 microns de diamètre contenant un mélange deutérium tritium. Il y a une phase d’implosion, une phase d’allumage, et une phase de détente. Donc, ça fonctionne comme une micro-étoile. C’est l’onde de choc produite par le laser qui joue le rôle de la gravitation pour une vraie étoile.
Le challenge, dans un cas est de récupérer plus d’énergie que ce qu’on a investi dans le champ magnétique pendant le temps de confinement et dans le chauffage du plasma. Le challenge, dans l’autre méthode, est de récupérer plus d’énergie que ce qu’on a investi dans le laser.
Dans les deux cas, on est encore très loin d’y arriver, à cause de limitations principalement liées à la physique, notamment l’instabilité des plasmas à haute température. Je ne peux pas m’étendre sur ce point. Disons qu’on arrive à confiner assez longtemps un plasma relativement froid, mais qu’on ne sait pas le confiner suffisamment longtemps et à des températures suffisantes.
Ce problème sur lequel l’humanité piétine depuis 60 ans, fait que de temps à autre le serpent de mer de la « fusion froide » ressurgit et donne lieu quelquefois à des péripéties rocambolesques.
14/02 12:27 - Rémi André
Il y a des radiations observées : en l’occurrence des rayonnements infrarouges. Oui je (...)
05/01 19:12 - JL
’’ une centrale nucléaire n’a un rendement que de 1/3’’ Doume65, (...)
05/01 12:03 - Doume65
« tous les tokamaks, même les plus petits, ont explosés. » D’où sors-tu ça ? Cela (...)
05/01 11:54 - Doume65
@popov « Le moteur de stirling, que je connais pour en avoir construit, a un rendement qui (...)
05/01 11:50 - Doume65
@ raymond 2 On est d’accord : j’ai commencé par « Si ce truc fonctionne réellement (...)
05/01 11:50 - Uncommon
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération