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Commentaire de bakerstreet

sur Mythes ou réalités bibliques ? À MM. les 40 signataires de l'appel pour la réforme de l'archéologie préventive


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bakerstreet bakerstreet 6 janvier 2015 18:28

Je ne comprend pas pourquoi vous donnez un crédit quelconque à la bible ; ce livre ne donne qu’un amalgame de récits prosélytiques dénaturant les faits, et les arrangeant à leur manière. 


Il suffit de la lire pour se rendre compte de l’exagération totale des chiffres, qui est vraiment évidente quand elle parle des héros : 

Moïse, Abraham, qui atteignent tous des ages canoniques. Sarah qui a presque cent ans donne naissance à un enfant, exagération des chiffres dans les batailles, quand Samson armée de mâchoire d’’ane, fout une raclée à mille philistins....

Des multiples errements du peuple juif, en dehors de ce minuscule pays, on aura du mal à certifier ces mythes, celui de l’exil, vers l’egypte, vers babylone, puis celui tout aussi mytthique de la dispersion. Aucune source historique pour les étayer. 

Au niveau de la faisabilité, ils n’étaient tout simplement pas possible, et pour quelle ambition ?
Il a été calculé que cet exil, en dehors de la terre promise, aurait nécessite une flotte supérieure à celle des anglo américains pour le débarquement de Normandie...

"La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire  ? Les premiers historiens juifs modernes, comme Isaak Markus Jost ou Leopold Zunz, dans la première moitié du XIXe siècle, ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du même siècle pour trouver des historiens, en premier lieu Heinrich Graetz, porteurs d’une vision «  nationale  » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces «  vérités bibliques  », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale.

Mais voilà qu’au cours des années 1980 la terre tremble, ébranlant ces mythes fondateurs. Les découvertes de la «  nouvelle archéologie  » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la «  terre promise  » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci... était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

Il n’existe pas non plus de signe ou de souvenir du somptueux royaume de David et de Salomon. Les découvertes de la décennie écoulée montrent l’existence, à l’époque, de deux petits royaumes : Israël, le plus puissant, et Juda, la future Judée. Les habitants de cette dernière ne subirent pas non plus d’exil au VIe siècle avant notre ère : seules ses élites politiques et intellectuelles durent s’installer à Babylone. De cette rencontre décisive avec les cultes perses naîtra le monothéisme juif.

L’exil de l’an 70 de notre ère a-t-il, lui, effectivement eu lieu  ? Paradoxalement, cet «  événement fondateur  » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple.

Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle. La plupart des penseurs sionistes n’en ignoraient rien : ainsi, Yitzhak Ben Zvi, futur président de l’Etat d’Israël, tout comme David Ben Gourion, fondateur de l’Etat, l’ont-ils écrit jusqu’en 1929, année de la grande révolte palestinienne. Tous deux mentionnent à plusieurs reprises le fait que les paysans de Palestine sont les descendants des habitants de l’antique Judée (2)."

Shlomo sand, le monde diplo, aout 2008


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