Très bon article et je vous en remercie.
(...) J’aurais aimé que les dizaines de milliers de français qui sont sortis comme des moutons qu’on pourrait amener à l’abattoir portent chacun les caricatures de héros de Charlie Hebdo, et les caricatures de Mahomet. (...)
Je me suis faite la même réflexion et j’aurais aimé également que toutes les unes de la presse française (et même européenne) du 8 janvier arbore en pleine page une caricature de Mahomet.
Personnellement ; je n’ai pas été au rassemblement tel un mouton irait se faire égorger et j’ose espérer que la plupart de ceux qui affichaient comme moi le slogan « Je suis Charlie » le portait comme un étendard combatif et non comme le stigmate d’une victime potentielle.
C’est ainsi que moi je le portais.
Je suis Charlie car je refuse le diktat de ces fanatiques dangereux, et je me battrai pour conserver ma liberté de parler et de caricaturer qui je veux et comme je veux. Je ne m’agenouillerai pas, je ne baisserai pas les yeux, la soumission ne passera pas par moi.
Et entendre certains se réjouir ou clamer que les auteurs l’avaient bien cherché et méritaient leur fatal destin me donne la nausée et une furieuse envie de me battre.
Ni de gauche, ni de droite, je n’appartiens à rien ni à personne, je déteste tout fanatisme et idéologie quelle qu’elle soit, je vomis sur toute les récupérations politiques, et comme Colère, mon cerveau n’est ni malléable, ni lavable, ni affecté par l’émotion à en perdre sa capacité de réflexion.
Je suis en colère, mais c’est une colère froide, et elle ne date pas du 7 janvier, date tragique qui ne fait que conforter la perception que j’’ai de ce pays qui se fait bouffer petit à petit. Le ver est dans le fruit.
Pour tout ça, JE SUIS CHARLIE
Parmi les quelques 3000 personnes réunies dans ma petite ville lors de ce rassemblement citoyen, apolitique et spontané, nous étions peu, à mon grand regret, à porter en plus du slogan, les caricatures qui ont coûté la vie à ses créateurs.
Le Charlie-Hebdo du 2 novembre 2011, sous-titré charia-hebdo avec Allah comme rédac’chef, je l’ai brandi durant tout le temps du rassemblement, et j’ai cru apercevoir dans les yeux de certains autour de moi, une sorte de surprise parfois même teintée d’effroi. Comme si cette « provocation » n’avait pas lieu d’être. J’ai alors pensé que mes concitoyens n’étaient pas du bois dont on fait les combattants résistants, et effectivement ressemblaient plus à des moutons tremblants sur leur pattes ou des autruches qui continuaient i à enfouir leur tête dans le sable du déni par crainte de ce foutu risque d’amalgame dont on nous rebat les oreilles, qu’à des braves prêts à défendre leur liberté... Et ce malgré la preuve flagrante du danger dans lequel s’enfonce peu à peu notre pays.
Pour cette raison, la réflexion de l’auteur me parait tout à fait bien raisonnée.
Par contre, ils ont été plusieurs à me demander si je ne voulais pas leur donner ce fameux numéro
