Je suis tout à fait d’accords avec
vous. Et, j’aimerai vous suggérer, pour enrichir à ma modeste
mesure votre analyse, un point qui me semble vous avoir échappé.
Ou, tout au moins que vous ne citez que très partiellement. J’évoque
ici, ce qui me semble être la source fondamentale, et le support, si
ce n’est la justification de cette violence de l’être humain envers
ses semblables. Je parle d’une effroyable violence, perpétrée
quotidiennement de manières soigneusement dissimulées et on ne peut
plus sournoises.
Au delà des modalités de civilisation, des
hiérarchies contraignantes, des croyances adaptatives et autres
artifices que vous pointez avec subtilité, l’humain pour subir et
supporter sa condition, pratique ou tout au moins participe
quotidiennement à une expérience d’ultra-violence et de mort
quotidienne, qu’il ne perçoit même plus. Je veux parler ici du fait
d’utiliser et de se nourrir d’êtres sensibles et faibles, exploités,
torturés, sacrifiés, à des fins totalement inutiles, les
animaux.
Sous des prétextes d’apparentes infériorités,
entretenues d’ailleurs par la plus part des croyances religieuses,
nous nous donnons le droit à toutes les tortures envers ces êtres
totalement impuissants face à notre aveuglement, face à notre
violence. Comment alors, ne pas faire de même avec nos semblables
qui, dès que nous ne les comprenons plus, nous paraissent
inférieurs, intellectuellement, culturellement, religieusement,
moralement, voir physiquement.
Lorsque l’humain ne considérera
plus l’animal comme un être inférieur, corvéable et contraignable
jusqu’à la mort. C’est à dire, comme une matière, au mieux un
objet, dont il peut user sous toutes les formes imaginables, et
jusque dans les pires et atroces conditions qu’il sait si bien
inventer. Comment alors, pourrait-il encore traiter ses semblables
comme il ne se permettrait plus de traiter les animaux ?