Je me suis souvent posé la question de savoir ce qui pourrait m’amener à trucider mon prochain.
Le meurtre d’un de mes enfants ou proches ?
Instinctivement, je me suis souvent dit oui.
Et puis un jour, je ne sais pas pourquoi, je suis allé dans la représentation chimérique de la chose, essayant de m’imaginer tuant l’assassin.
Définitivement, je crois, non, je n’en serais pas capable.
Et c’est précisément là que se trouve le problème.
Le danger de la religion est quelle permet l’abolition de tout discernement chez le croyant.
C’est aussi pourquoi il ne faut pas inverser les choses et refuser aux terroristes le statut de musulman parce que « ce serait faire un amalgame » et que cela « entraînerait le rejet du vrai musulman ».
Au contraire.
Il faut accepter cette dimension religieuse et combattre son entrée dans la sphère publique, que ce soit par le fait divers ou par le plus innocent quotidien.
Il n’y a pas d’innocent quotidien avec le religieux.
Cet innocent quotidien qui questionne sur le voile ou sur toute autre revendication religieuse.
La religion, c’est à la maison ou dans un lieu de culte.
Il ne s’agit pas de se demander si nous pouvons vivre avec tel ou tel.
La réponse est oui, en tout cas pour ce qui me concerne.
Il s’agit de se demander si l’on peut accepter que ce qui relève de la sphère privée peut empiéter sur « nos parties communes ».
Les musulmans ne seront jamais un problème en soi.
L’islam en est un et le restera tant que nous (collectivement) n’aurons pas fixé clairement les limites de l’acceptable.