Cet article ressort
tous les clichés de la pensée « gauchiste »
« anti-complotiste » selon laquelle "ce qui compte,
c’est le grand système de domination capitaliste et on n’a pas
besoin de s’intéresser aux petites cabales de quelques services
secrets ou autres pour le combattre". Ce qui est mettre
complètement à côté de la cible. Bien sûr, l’auteur n’est pas
assez bête pour prétendre que les manipulations des pouvoirs
occidentaux n’existent pas, mais il prétend qu’elles ne seraient que
des épiphénomènes. Perdant de vue que le pouvoir, qu’il soit
capitaliste ou autre, ne peut pas maintenir une structure de pouvoir,
justement, sans une fabrique de consentement, pour reprendre une
formule célèbre d’un gauchiste (Noam Chomsky) qui est souvent
considéré comme s’inscrivant dans cette pensée précitée, mais
qui pourtant reconnaît l’existence de manipulations perpétuelles et
parfois admet être considéré comme un conspirationniste.
Donc, nos communistes
aux idées un peu simplistes sont incapables de percevoir que les
diverses machinations des pouvoirs capitalistes servent un appareil
de propagande indispensable pour faciliter l’asservissement continu
des masses. Ainsi, loin de combattre le capitalisme "de manière
plus efficace« en s’en prenant aux »complotistes", les
communistes qui tombent dans ce discours facile se privent d’outils
essentiels pour comprendre comment le système fonctionne et assure
sa perpétuation, et ainsi pour le combattre. Dénoncer un vaste
complot interne pour le 11-9 n’est pas du tout incompatible avec une
critique des structures de domination du capitalismes. D’autres bords
idéologique peuvent aussi voir là une illustration de leurs propres
conceptions, mais ce n’est pas important. Car au final, ce qui
compte, c’est la réalité des faits, qui n’a pas à se plier aux
préjugés idéologiques. Toute lecture du monde sur la base de elles
préconceptions est vouée à de graves déconvenues.
Entre parenthèses,
si Joseph McCarthy, par exemple, était effectivement un
conspirationniste délirant et paranoïaque, il existait bien à
l’époque d’une part un nombre conséquent d’espions soviétiques aux
USA et dans tous les pays du bloc capitaliste, et d’autre part une
vaste conspiration communiste pour s’emparer du pouvoir à l’échelle
mondiale. Une autre leçon enseignée par cette réalité historique
est que les communistes eux mêmes sont fort mal placés pour tirer
les leçons de l’histoire en la matière.