Merci de votre commentaire. Je suis tout à fait d´accord que ce n´est pas la vocation de l´école de résoudre des problèmes de société en voulant se substituer aux parents (Najat Vallaud-Belkacem dégrade les parents comme « acteurs de la co-éducation »). En revanche l´école publique n´est pas du tout une institution « rabougrie » : elle a des moyens très importants et une influence considérable sur les enfants, donc les générations à venir. C´est donc un levier de pouvoir très important dans les mains d´un gouvernement qui peut complètement en abuser comme le fait le gouvernement actuel.
Au sujet de la laïcité : bien sûr que ce mot a un sens : séparation de l´Eglise et de l´Etat. Pas plus et pas moins. Dans la première partie de cet article j´ai essayé de montrer combien cependant ce mot a perdu tout son sens dans la bouche de Manuel Valls et autres politiciens. Pour plus de clarté je reprends le passage correspondant de la première partie :
" Un deuxième procédé est éclairé par le mot « laïcité ». Au contraire
de « liberté », sa signification est claire : séparation de l’Église et
de l’État, chaque domaine devant être autonome et centralisé sur
lui-même. Mais Manuel Valls ne l’entend pas ainsi. Dans sa définition de
la « laïcité » dans son Abécédaire optimiste,
il fait d’abord effectivement rapidement référence à la loi de 1905 et à
la séparation de l’Église et de l’État, mais développe ensuite de tout
autres significations : « la laïcité est synonyme du vivre-ensemble »,
« du respect », de « la possibilité de croire, de ne pas croire », du
« respect des droits des femmes ». La vraie idée (séparation de l’Église
et de l’État) est donc ensevelie sous des concepts sans signification
(« vivre-ensemble ») ou complètement étrangers (« respect », « droits
des femmes », « possibilité de croire, de ne pas croire »).
Ce phénomène est loin d’être particulier à Manuel Valls : la ministre
de l’Education Najat Vallaud-Belkacem la définira aussi comme « distinguer le savoir du croire », et par exemple le débat sur le port du voile en 2004 à l’Assemblée nationale fut l’occasion d’un extraordinaire florilège de variations sur ce mot.
Le mot « laïcité » est donc complétement détaché de sa signification.
Une nouvelle fois, la réalité des actes politiques de Manuel Valls
confirme parfaitement ce non-sens : lui-même ne respecte pas du tout
l’idée de la laïcité, notamment en participant officiellement à des
cérémonies de l’église catholique de béatification ou de canonisation.
Le deuxième procédé méphistophélique dans le discours de
Manuel Valls consiste à séparer un mot de sa signification et à désigner
ensuite ce mot vidé de son sens comme « valeur ».
"