Bonjour, Dom et Fifi.
Soyons pragmatiques : en politique, ce qui compte, c’est la reconnaissance internationale. Or, le gouvernement de Kiev, bien qu’il soit pour partie composé de fascistes - ce qui est avéré -, a bel et bien été reconnu par la communauté internationale. Ce n’est évidemment pas le cas du « gouvernement du Donbass » sorti d’un vote où les pro-Ukraine n’ont pas pu s’exprimer ; des séparatistes eux-mêmes ont d’ailleurs reconnu que les listes électorales étaient souvent inexistantes ou incomplètes, beaucoup de documents ayant été détruits dans les bombardements de bâtiments officiels.
Que la voix des séparatistes ne soit pas entendue n’en serait pas moins quelque peu choquant si leur parole n’était pas relayée dans le camp russe, ce qui est à l’évidence le cas. Cela dit, Poutine entend ne pas se laisser déborder par les nouveaux maîtres de ces provinces, son objectif n’étant certainement pas de les annexer, mais de parvenir à obtenir pour elles une autonomie aussi large que celle dont disposait la Crimée au sein de l’Ukraine : autrement dit, un Etat dans l’Etat, disposant d’un parlement.
La difficulté majeure pourrait finalement venir, non de Russie ou du bloc occidental, mais de la Rada : si celle-ci refusait de valider un accord établi sur les bases ci-dessus, le conflit pourrait repartir de plus belle, ce qui serait une catastrophe, tant pour l’UE et l’Otan que pour la Russie qui, contre ses propres intérêts, pourrait être contrainte à aller encore plus loin dans le soutien aux séparatistes.