Tout arrive, j’ai relu l’ouvrage de référence.
J’avais attribué à P.-C. Racamier cette phrase : « Si nous
empêchons le pervers d’agir, il reste la pensée perverse. C’est quoi la
pensée perverse ? Prenons la pensée analytique ; retournons là ; et nous
voyons la pensée perverse ».
PV m’avait répondu ceci : ’’ Vous
qui prétendez avoir lu Racamier, pouvez-vous me donner le texte, ou la
page du livre duquel vous tirez cet exemple, car si cette citation est
de Racamier, je l’ai laissé passer. A vrai dire, j’ai beaucoup de doute
sur le fait qu’il ait pu écrire cela, ce n’est absolument pas son style
d’écriture. Que quelqu’un ait interprété sa pensée de la sorte, cela se
peut, mais en l’occurrence, il faut le préciser et ne pas mentir sur
l’origine de la citation et son auteur. A défaut de quoi, il serait
juste de considérer que c’est encore une nouvelle perversion de votre
part. Ce qui ne changerait rien à vos habitudes. Vous êtes constant...
dans votre perversité, car le pervers n’a nul souci de la vérité.’’
De fait, voici les mots exacts de Racamier tels qu’on peut les lire pages 42 et 43, dans son ouvrage, Les perversions narcissiques, édité chez Payot :
’’Retirons
au pervers narcissique ses agissements (c’est possible à la condition
de le soumettre à la pression d’une inhibition externe) il lui restera
la pensée perverse ; peu de chose en vérité, car elle sert
essentiellement à favoriser les agirs. Il serait en vérité vite fait de dire que
la pensée perverse est le contraire d’une pensée créative. Prenons donc
la pensée psychanalytique ; Puis prenons en l’envers : nous aurons du
même coup dessiné les contours de la pensée perverse.’’
Et Racamier ajoute, page 48 : ’’La
pensée perverse est une pensée créativement nulle et socialement
dangereuse. Elle peut être considérée comme un modèle de l’antipensée. ’’
Comme
on le voit, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, le texte original
n’était pas trahi. Le remplacement de pensée analytique en lieu et place de pensée analytique était nécessaire pour tenir compte de cette dernière précision.
Le sens était donc préservé, ce qui n’est pas le cas dans la citation donnée par PV, citation dans laquelle j’ai contesté l’emploi de l’expression ’’déconfiture narcissique’’. J’en veux pour preuve cette phrase de Racamier lue dans l’ouvrage que je viens de citer : ’’Le
pervers narcissique ne peut se repaître d’autre nourriture que du
narcissisme d’autrui. Rien n’est plus blessable qu’un narcissisme non pathologique attaqué par un narcissisme pervers. ’’
Si
les mots ont un sens, Racamier en écrivant ces mots n’aurait pas pu faire
la confusion entre déconfiture narcissique et blessure d’un narcissisme non pathologique, confusion qui en trahirait le sens : par définition, une déconfiture narcissique n’affecte pas un narcissisme non pathologique. Ou dit autrement, la déconfiture narcissique est le propre des narcissismes pathologiques. Voilà pourquoi la formule cité par PV est contestable.