Eh bien, si « Oui, la religion relève de l’espace privé », malgré votre « même si », c’est que vous n’êtes pas dans la laïcité de 1905 : dans ce que vous écrivez il n’y a pas le mot présent dans la loi, à savoir « publiques ». Il suffit d’assumer cette sortie de la laïcité historique et ensuite d’expliquer éventuellement en quoi vous n’êtes pas dans la nouvelle laïcité promue par la droite, l’extrême droite et une partie de la gauche de droite.
Sur ce que vous dites de l’islam et du christianisme (je laisse de côté le judaïsme même si l’alignement du CRIF sur Israël a quelque chose à voir avec un certain envahissement de l’espace public du côté de la Palestine avec des conséquences sur l’espace public ici), vous vous trompez complètement. Si c’est en termes de prétention que la question se pose les Marches contre le mariage pour tous participent d’une prétention décuplée de l’Eglise et donc d’une partie essentielle du christianisme à imposer dans l’espace public des choses qui relèvent du religieux. Et la force des mobilisations sur ce sujet rend étonnante votre cécité et pourrait interroger sur la difficulté de certains laïques français à prendre la mesure de l’offensive catholiciste en cours.
Quant à l’islam, alors là j’avoue que je ne comprends pas comment vous pouver proférer ce que vous écrivez : où sont ces marques de la prétention musulmane à « envahir » (vocabulaire de croisé ?) « notre » espace public ? Les spécialistes les plus sérieux sur le sujet (je ne parle ni de Zemmour, ni de Houellebeq, ni encore de Finkielkraut qui sont des idéologues), comme Liogier, Etienne, Burgat... n’attestent rien de ce que vous avancez et qui participe de ces lieux communs dont je parle, voire de purs fantasmes.