« Vers la capitulation ou vers la rupture avec la bourgeoisie grecque et l’UE
Tsipras est pris dans une contradiction tragique :
-
il ne veut pas rompre avec la bourgeoisie grecque et veut rester à tout prix dans l’Union européenne et l’euro
-
il ne peut pas abandonner tout son programme anti-austérité sous
peine d’être submergé par une vague de contestation qui menace la survie
même de son gouvernement
C’est pourquoi Tsipras n’a qu’une carte à jouer : supplier les
gouvernements européens de faire quelques concessions pour lui donner
quelques marges de manœuvres pour appliquer quelques mesures de son
programme. Parier sur quelques concessions est rationnel car les
gouvernements européens n’ont pas du tout intérêt à la sortie de la
Grèce de l’UE, qui entraînerait un défaut de paiement quasi-total de la
Grèce qui aurait des répercussions difficiles à évaluer sur l’ensemble
de la zone euro. A partir de là, deux issues sont possibles :
-
soit un compromis est trouvé entre Tsipras et la Troïka : Tsipras
renoncera à la plus grande partie de son programme, mais il pourra
néanmoins appliquer quelques mesures pour sauver la face.
-
soit une position intransigeante de l’UE le pousse à son corps défendant en dehors de la zone euro
Ce dernier scénario est le plus improbable mais il ne peut pas exclu à
ce stade, car Tsipras peut difficilement renoncer à tout son programme
aussi rapidement. La pression de la rue est forte. Dans ce cas, la
rupture déboucherait sur une dévaluation de la nouvelle monnaie grecque,
un défaut de paiement, et obligerait probablement Tsipras à
nationaliser le secteur bancaire pour faire cesser la fuite des
capitaux. Ce serait un premier pas en avant, qui ouvrirait une brèche
dans le carcan capitaliste de l’Union européenne. Mais il faudrait
évidemment aller plus loin, et engager un processus de rupture avec
l’ordre capitaliste grec pour pouvoir sortir de l’austérité. Et tout
cela sera impossible sans mobilisation des masses, auto-organisées,
d’abord pour exiger que Tsipras mette en œuvre son programme, mais aussi
dès maintenant pour formuler toutes les revendications répondant aux
besoins des salarié-e-s, même si elles débordent le cadre très étroit du
programme de Tsipras. »
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