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Le compromis de l’Eurogroupe est-il une compromission pour Syriza ?

Finalement, les semaines de tension ont abouti à un accord rapide puisqu’il n’a fallu que quelques heures aux ministres des finances de la zone euro pour trouver un accord, sans même prolonger les négociations tard dans la nuit. Quel est le sens de cet énième accord européen ?

La zone euro se donne quatre mois
 
La première chose qui frappe dans l’accord obtenu vendredi, c’est finalement que les européens ont surtout choisi de ne pas totalement choisir puisqu’en réalité, cet accord ne règle la situation que pour quatre mois et que les échéances de cet été imposeront un nouvel accord… et donc de nouvelles négociations. Comme le résume Romaric Godin, « la Grèce a obtenu un financement pour les 4 mois à venir. Elle pourra constituer son propre programme de réformes, mais la surveillance reste étroite  ». Dans le détail, « le gouvernement grec va demander une extension de quatre mois du programme de financement issu de l’accord de 2012  ». Mais deux échéances de 6,7 milliards d’euros, dues à la BCE en juillet et en août, imposeront une nouvelle négociation. Les palabres vont continuer pendant quatre mois…
 
L’extension est fondée sur « la base des conditions de l’accord actuel  », même si une certaine flexibilité est laissée à Athènes, qui devra présenter un nouveau plan de réformes dès lundi à ses créanciers. Il semble que la contrainte soit adoucie, d’autant plus que l’objectif d’excédent primaire (à 3% du PIB en 2015) sera « réévalué  » en fonction des « circonstances économiques  ». En revanche, l’objectif pour 2016 (4,5%) serait inchangé. La question qui se pose maintenant est le maintien des premières mesures votées, notamment le relèvement du salaire minimum et les embauches de fonctionnaires. Point positif pour la Grèce, c’est son gouvernement qui propose désormais les mesures et non la troïka.
 
Athènes a eu plus peur que Berlin et Bruxelles

Bien sûr, il est encore tôt pour juger. Il faut attendre le programme de mesures qui sera présenté lundi, et surtout l’accord qui sera trouvé sur ce nouveau plan. Puis, il faudra attendre l’accord qui devra être trouvé fin juin pour les échéances de l’été. Bref, on ne peut juger qu’une étape intermédiaire de la négociation. Néanmoins, l’impression qui domine est que c’est la Grèce qui a le plus cédé et que le gouvernement grec prend des libertés, si ce n’est avec la lettre, au moins avec l’esprit de sa campagne. Comme le note Romaric Godin : « Alexis Tsipras n’a pas encore perdu. Mais sa position est clairement difficile (…) le camp de Wolfang Schaüble semble avoir remporté une bataille  ».

Certes, la camisole de la troïka est un peu moins serrée et redonne une lattitude d’action à la Grèce, mais pas de beaucoup et surtout, les créanciers conservent un droit de regard important, même s’il n’est plus qu’a posteriori. Mais surtout, la renégociation de la dette semble être passée aux oubliettes et Athènes n’a pas repris sa pleine souveraineté, loin de là. Ensuite, les négociations des prochains mois se présentent assez mal pour Syriza, qui n’est pas en position de force après avoir tant cédé moins d’un mois après sa victoire. Parce que Tsipras ne semble pas vouloir se donner un plan B au maintien dans l’euro, son programme peut apparaître comme un bluff pour les austéritaires.

Si Syriza venait à trop céder sur la fin de l’austérité et la question de la souveraineté grecque, comme cela semble en prendre le chemin, alors ce serait une terrible déconvenue, même si, dans le lot, le peuple grec gagne quelques améliorations de sa situation. Espérons qu’il s’agisse d’une mauvaise impression.


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18 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 23 février 2015 10:36

    Je crois que finalement, tout ça c’est une question pour les protagonistes, de perdre ou pas, la face.

    Ce matin, l’inénarrable Bernard Guetta glosait sur France Inter que la Grèce aura réussi à démontrer que la croissance et la rigueur pouvaient coexister !

    En effet, la quadrature du cercle est résolue, si l’on accepte que la croissance est un concept économique qui ne concerne que les seuls profits, et que la rigueur est un concept qui n’affecte que les pauvres.

    Quand ils disaient qu’il faut que tout change, pour que rien ne change !


    • lsga lsga 23 février 2015 18:46

      parle tellement vrai qu’il accepte des postes de responsable économique sous Sarkozy l’utra-libéral. 


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 24 février 2015 21:03

      Ce que nous disent les medias - y compris ce site - est parfaitement revu et corrigé sous la gouverne du Pouvoir ... QUI FORME DÉSORMAIS UN BLOC SOLIDE. 


      Ce qui n’empêche pas certains individus d’ètre sinceres, mais leur impact est pris en compte et le résutat n’est pas changé. RIEN ne peut détruire le Systeme, sauf une revolte des INDIVIDUS agissant chacun pour soi. 

      Je crois que cette révolte resultera d’une changement MORAL. Il est possible que, comme souvent dans l’Histoire, ce changement s’appuie sur une idée religieuse. Si c’est le cas, je souhaite que ce soit une idée découlant de la tradition chrétienne. Mais il faut voir avec réalisme que c’est aujourd’hui l’Islam qui mene la course.

      Pierre JC Allard

    • Le p’tit Charles 23 février 2015 10:41

      Le compromis démontre que le dirigeant de la Grèce est un pantin de plus dans le monde politique...


      • tf1Groupie 23 février 2015 11:11

        C’est surtout une terrible deconvenue pour tous ceux qui se sont mis à fantasmer naïvement d’un printemps européen ; une euphorie totalement déraisonnable chez des gens qui n’ont pas les pieds sur terre.

        Pour ceux qui vivent dans le réel l’évolution des choses n’a rien d’étonnant.

        Syriza, comme tous les partis politiques, a fait de beau discours, beaucoup de promesses pour obtenir ses sièges, mais sera forcément obligé de faire des compromis.

        Comment se fait-ce que des gens habitués au déroulement de campagnes electorales continuent-ils à tout prendre au 1er degré ??


        • tRivi 23 février 2015 11:39

          @tf1Groupie

          Pour le moment la seul chose qu’on puisse constater c’est qu’on ne fait que repousser une échéance concernant la dette qui déjà acté. Et ceux-ci malgré les différentes décisions qui seront prises. Quoiqu’il se passe nous allons payer la dette. Je trouve qu’au final on fait beaucoup de bruit autour de la dette grecs alors que certains pays de dimension économique beaucoup plus importantes commence sérieusement à battre de l’aile et dont on ne nous parle pas.

          Il y à le Japon (3eme économie mondial), qui n’en fini plus de faire du « quantitative easing » (il imprime encore plus que les USA...)

          La Chine pour qui il y a une sérieuse fuite de capitaux depuis 1 an, et un fort ralentissement de la croissance.

          Les USA qui vont rentrer en récession dans l’année après la publication des statistiques (je ne parle pas de prévision ou de révision des chiffres !).

          Q1 (quantitative easing) de la BCE qui va faire dégringoler l’euro (ce qui a déjà commencé)

        • logan 23 février 2015 11:37

          Cet article qui se veut en apparences nuancé n’évite pas de tomber dans les interprétations rapides et infondées.
          Il n’y a rien dans cet accord qui aille dans le sens de la thèse de la victoire des dirigeants européens, au contraire ils ont montré que leurs menaces n’étaient pas sérieuses et qu’ils n’étaient pas prêts à faire une croix sur les 300 milliards de créances grecques.
          Cet accord acte la fin de la troïka et des mémorandums, comme voulu par le gouvernement grec.
          Cet accord accepte le principe de la révision des objectifs de surplus budgétaire, comme voulu par le gouvernement grec, qui veut les abaisser à 1,5%.
          Et c’est le gouvernement grec qui va proposer lui-même les réformes qu’il va mettre en oeuvre. D’après les fuites de ce matin, le figaro titre que le gouvernement grec persiste et signe de vouloir appliquer son programme anti austérité.

          Enfin le gouvernement grec obtient l’aide européenne pour pouvoir faire face à l’échéance de sa dette et ainsi gagner du temps.
          Et étant donné que la BCE avait justifié son coup de force par la nécessité d’obtenir cet accord, elle devrait donc ré-ouvrir les vannes.

          Si en contrepartie le gouvernement grec continue d’accepter la surveillance de ses créanciers, de manière concrète cela ne signifie qu’une chose, que les négociations sont repoussées, rien d’autre, car il ne s’agit bien ici que de négociations.
          Entre la mise sous tutelle par des technocrates de la troïka, et le fait qu’ils vont devoir pousser les négociations dans 4 mois, je crois quand même qu’il y a une sacré différence, et parler de surveillance « étroite » me parait mal indiqué.

          Voilà le bilan de ces accords.

          Et ils sont extrêmement favorables au gouvernement grec, qui bien que cela soit insuffisant pour crier victoire, permet d’être optimiste pour la suite.


          • Pascal L 23 février 2015 13:09

            Comme d’habitude, les dirigeants européens ont utilisé toute leur habilité à prolonger un système de prédation qui n’a que trop duré. Avec cet accord, la dette de la Grèce va augmenter et les grecs auront encore plus d’intérêts à payer, mais le pourront-ils ?

            Nous savons que l’issue est la fin de la zone Euro et je suis sûr que les dirigeants européens en sont conscient. Mais en prolongeant le système, ils augmentent encore ce qu’ils peuvent nous prendre. Et tout ce qu’ils auront pris à la fin de ce jeu de cons est gagné.

            • Spartacus Lequidam Spartacus 23 février 2015 13:38

              Tsipras a fait croire à sa population, qu’il pouvait changer changer l’eau de la mer égée en pétrole....

              Çà a juste fait ploufffffff


              • taktak 23 février 2015 13:48

                Oui. Et Manolis Glezoz, résistant, député européen Syriza le reconnait.
                S’excusant d’avoir propagé une dangereuse illusion et appelant à agir pour rétablir la liberté.

                il n’est plus guère possible pour personne d’expliquer qu’il est possible de « renégocier » l’ue pour une europe sociale. C’est cela, c’est comme prétendre transformer du plomb en or, un crocodile en mangeur de salade.

                Ceux qui « à gauche » ou du moins se croyant tel continuent de défendre ce qui est désormais le mensonge éclatant de l’europe sociale (tel le PGE stipendié par la commission européenne) portent à l’évidence la lourde responsabilité de la poursuite de l’euro austérité, de l’écrasement des travailleurs ainsi que de l’alimentation de la vague brune.

                Non, pour une politique de gauche, c’est à dire une politique au service des travailleurs, une politique de solidarité internationaliste, il faut sortir de l’UE et de l’euro. C’est ce qu’expliquent les communistes depuis l’origine de la construction européenne à laquelle ils se sont toujours opposés. Et surtout c’est ce que démontre les faits.


                • Spartacus Lequidam Spartacus 23 février 2015 17:31

                  En fait Syriza a surtout créé la panique, le cahos et la merde pour les Grecs....


                  Il découvrent que le père noël n’existe pas....

                  Les nouvelles sont alarmantes et la moitié du pays qui avait encore de l’argent dans les banques est en train de l’enlever....

                  Une nouvelle question apparaît, les banques Grecques vont avoir assez de cash et jusque quand ? 

                  Les gauchistes vont ils faire comme tous les gauchistes, la terreur par l’état ?
                  Le contrôle des capitaux ?
                  L’interdiction de toucher à son argent ?
                  La spoliation ?
                  Les atteintes aux libertés individuelles ? 

                  Çà finit toujours comme cela avec les gauchistes....

                  • jaja jaja 23 février 2015 18:57

                    « Vers la capitulation ou vers la rupture avec la bourgeoisie grecque et l’UE 

                    Tsipras est pris dans une contradiction tragique :

                    • il ne veut pas rompre avec la bourgeoisie grecque et veut rester à tout prix dans l’Union européenne et l’euro

                    • il ne peut pas abandonner tout son programme anti-austérité sous peine d’être submergé par une vague de contestation qui menace la survie même de son gouvernement

                    C’est pourquoi Tsipras n’a qu’une carte à jouer : supplier les gouvernements européens de faire quelques concessions pour lui donner quelques marges de manœuvres pour appliquer quelques mesures de son programme. Parier sur quelques concessions est rationnel car les gouvernements européens n’ont pas du tout intérêt à la sortie de la Grèce de l’UE, qui entraînerait un défaut de paiement quasi-total de la Grèce qui aurait des répercussions difficiles à évaluer sur l’ensemble de la zone euro. A partir de là, deux issues sont possibles :

                    • soit un compromis est trouvé entre Tsipras et la Troïka : Tsipras renoncera à la plus grande partie de son programme, mais il pourra néanmoins appliquer quelques mesures pour sauver la face.

                    • soit une position intransigeante de l’UE le pousse à son corps défendant en dehors de la zone euro

                    Ce dernier scénario est le plus improbable mais il ne peut pas exclu à ce stade, car Tsipras peut difficilement renoncer à tout son programme aussi rapidement. La pression de la rue est forte. Dans ce cas, la rupture déboucherait sur une dévaluation de la nouvelle monnaie grecque, un défaut de paiement, et obligerait probablement Tsipras à nationaliser le secteur bancaire pour faire cesser la fuite des capitaux. Ce serait un premier pas en avant, qui ouvrirait une brèche dans le carcan capitaliste de l’Union européenne. Mais il faudrait évidemment aller plus loin, et engager un processus de rupture avec l’ordre capitaliste grec pour pouvoir sortir de l’austérité. Et tout cela sera impossible sans mobilisation des masses, auto-organisées, d’abord pour exiger que Tsipras mette en œuvre son programme, mais aussi dès maintenant pour formuler toutes les revendications répondant aux besoins des salarié-e-s, même si elles débordent le cadre très étroit du programme de Tsipras. »

                    http://tendanceclaire.npa.free.fr/a...


                    • lsga lsga 23 février 2015 19:00

                      @jaja

                      mais oui, c’est en sortant de l’UE qu’on va socialiser la BCE.... 
                      n’importe quoi, mais à un point...

                    • jaja jaja 23 février 2015 20:55

                      @lsga

                      @lsga Oh ta gueule Isga !

                      Toi tu ne socialiseras jamais rien, tu n’est nulle part ( avec ton vilain chapeau tricolore de bourge) et tout ce que tu fais c’est de lire MARX DE TRAVERS....  smiley

                      Va lire Antarsya en ce qui concerne la Grèce ça te fera du bien ! Quand je pense que tu oses dire que « les prolétaires français refusent de faire une révolution européenne » alors qu’ils n’arrivent même pas à triompher sur les luttes locales, massivement ignorées par les médias à la botte...

                      De même ils ont beaucoup de mal à exiger la réintégration de leurs camarades licenciés pour faits de grèves comme c’est le cas pour Yann le Merrer postier syndicaliste à SUD et membre du NPA... Tu t’es bougé sans doute pour le défendre ? tu étais samedi dans les manifs contre la répression policière qui ont dégénéré ?

                      Si non tu la fermes avec tes leçons à deux balles....


                    • lsga lsga 25 février 2015 00:10

                      et non, je ne suis pas prêt de la fermer, bien au contraire.

                       
                      Il nous faut une révolution européenne, et la sortie de l’UE des pays les plus pauvres va dans le sens de la contre-révolution. La position contre-révolutionnaire : c’est celle que tu défends, encore une fois, pour changer.
                       



                      • nours77 nours77 23 février 2015 19:55

                        Désoler pour le double post ça a validé un peu vite.

                        Qui parlait de la Grèce comme l espoir europeen déjà ?
                        Comme une révolution, aller peuple grec ... ! Plus rien maintenant, voir on change, évite le sujet ! Bande de Guignole de média...

                        Dommage, mais ça n aura été utilisé que comme un écran de fumé pour passé macron en douce finalement.


                        • TSS 24 février 2015 09:52

                          La Grece devrait quitter l’EU et aller avec le triumvirat-Russie,Inde,Chine-cela ferait une belle

                           epine dans le pied de l’EU et les USA seraient tellement content qu’une base russe

                           s’installe en Grèce... !!

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