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Commentaire de Piotrek

sur Alzheimer et soins palliatifs : un grand défi


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Piotrek Piotrek 28 février 2015 23:59

Pas si simple : le proche peut être en butte à l’agressivité plus ou moins violente d’une personne malade en situation de déni, particulièrement si ce proche, par son regard posé sur la dégénérescence en cours

Ma mère aurait toutes les raisons d’être violente. Elle a été internée de force deux fois par la gendarmerie quand j’étais pas encore là. C’est une question de patience, la volonté de faire ressortir les bon souvenirs contre les mauvaises illusions. On peut calmer ou plutôt faire diversion à la violence : ma mère en est la preuve vivante.

Ma mère ne sait pas qu’elle a Alzheimer, je ne lui ai jamais dit. Elle n’en a pas la moindre idée. Ca fait une peur en moins, une raison de moins pour elle de ne pas s’en vouloir sans se pouvoir se rappeler pourquoi. L’ignorance de la pathologie empêche l’excuse et la dépression, avec un peu de communication, elle devient même une raison de questionnement, un report pour l’inévitable.

C’est pas un diabète ou un cancer, la victime n’est pas obligée de connaître son diagnostic car elle n’a pas de mesures ou de traitement particuliers à respecter pour survivre.

J’ai beaucoup aimé votre article sur le village Alzheimer, qui est totalement dans l’optique de ce que j’essaie de faire avec ma mère. J’avais écrit une longue réponse mais je ne l’ai pas postée. C’est le début d’une idée géniale, mais juste un début, car enfermer ces malades dans un microcosme idyllique, c’est pas suffisant pour leur assurer une fin de vie digne. La famille a son rôle à jouer, on peut pas transformer une responsabilité en confort.

Pas de village Alzheimer pour moi ni pour ma mère. Mais c’est aussi ça la vie.


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