quels que soient leurs différences, le net comme agoravox sont aussi partie prenante dans le système, même si différemment.
ailleurs, d’aucuns s’étonnent du succès de daëch auprès des jeunes, mais il s’agit de comprendre ce qui fut prévu par debord : le système spectaculaire, et la soumission à ce système, non seulement sont tenus à l’innovation (net et smartphones par exemple), mais finissent aussi, avec le temps, par engendrer des générations
entièrement soumises à ce système, dépossédées en amont du politique désormais, dépossédées du temps même, de l’urbanité, de leurs propres vies surtout intégralement archivées en spectacle, et donc de toutes sensations dicibles, ainsi de toute psyché au sens ne serait-ce que du recul ou du temps d’arrêt - loyola c’était qui ? le cousin de sheila ?
daëch est aimé non d’être déhiscence de hollywood, non d’habiter youtube mais d’en être le fruit... et d’apporter du corps, là où la perte de mémoire est dépossession des corps ; le mal est donc profond, il n’est plus seulement une topologie biaisée, une dynamique contrainte, il atteint à l’économique mortifère, d’où le fait qu’il n’y pas à s’étonner que cette maldonne active s’exprime en sympathies encore étranges à ceux dont des lambeaux de corps, vu l’âge, auraient échappé au naufrage terrifiant de cette emprise ; et y’a bien plus de séoudiens avec daëch que de jeunes français non parce que, quand même... sunnites, non non... c’est tout simplement parce que le malaise du jeune séoudien est un mensonge cent fois plus grand.
une idée est horizon, vision, donc saisie, et une saisie est avant tout emprise de la saisie même, l’oeil est une main qui doit se voir pour commencer à penser, mais comment débrancher cela sans les nues soudain, comment renverser le monde sans en sortir ou en sortir sans le renverser, il est si difficile de continuellement prêter attention aux pourquoi de chaque mot, chaque geste, chaque action, chaque humeur ; exercice d’autant plus acrobatique que la fidélité nécessaire au brouhaha instaure des hantises d’icônes et de drames collectifs en lieux même de ce qui a toujours prévalu comme espaces de réception de soi, cette chance d’une lenteur tant plus rapide, voilà le grand perdu, et à cette place surgit le très-rapide qui n’est qu’une incommensurable lenteur, d’un poids (d’)inouï...
nous sommes sortis de l’Homme non pas dans ce constat-jouissance à la foucauld, mais carrément en pratique, au sens des fondamentaux, apparemment négligés ou tenus pour accidents de l’humain, mais qui se sont pourtant dissipés dans l’incendie.
en face, dans l’émmédiat, ils font corps, ils s’associent, ils cèdent de leur liberté et en gagnent retour, et sur l’autre rive, l’extrême liberté, tant qu’elle choisira - oui choisira - son isolement, n’en sortira jamais, à moins que la guerre ne se joue plus selon les vieux modèles de civilisation, dont daëch est la dernière écume, mais guerres nouvelles d’après - et sur - a cassure de plus en plus claire, criante, entre :
ceux livrés au monde
et
ceux rendus à la terre
que risibles à cet horizon les vieilleries droite gauche,
t’es rien contre monde 1
sans aucunement qu’il s’agisse d’une écologie,
sinon au sens politique