@ezzteban
Sachez que je ne suis pas contre la science et la technique qui sont utiles et nécessaires à l’humain pour évoluer, mais en restant des « Humains » et non en devenant des « humanoïdes », mi-homme et mi-machine ! J’apprécie et j’utilise la technique, et à souhait, quand je la trouve pratique, mais je refuse d’être dominé par la technique, ou par des techniques rationalistes pseudo-scientifiques, et quelles qu’elles soient !
Rabelais serait dépassé : certainement pas ! Ouvrez un tantinet votre conscience humaine et vous comprendrez qu’il était visionnaire !
Si vous ne faites pas la différence entre Humanité et humanisme c’est que vous ne vous êtes pas beaucoup interrogé, ceci, en toute conscience, en bonne intelligence… celle de l’entendement en lieu et place l’antagonisme lié à la malignité et non à réelle intelligence.
Les mots en « té » indique un état, en l’occurrence un état de nature, celui de l’humain, quant à ceux « isme », ils indiquent généralement un paroxysme, une doctrine, un dogme, et forcément un simplisme réductionniste et une croyance assez souvent intégriste !
Le « transhumanisme » c’est la fin du principe d’Humanité et la fin de l’Humanité, la fin de l’humain dans toute sa complexité, dans toute son irrationalité au sens technique car l’humain n’est pas une machine. L’humain a le libre-arbitre, il est créateur de son univers, ceci, pour le pire et le meilleur, et c’est ainsi qu’il peut aussi être son propre destructeur ! Quant à l’humanisme, et le rationalisme technique qu’il impose même à l’humain, c’est le chemin vers le transhumanisme. L’humanisme c’est le progrès technique et scientifique à tout prix et à n’importe quel prix, même celui de la négation de la « Nature » et des « états de nature » comme la nature humaine !
Rationalisme n’est plus rationalité mais paroxysme de rationalité ! Une rationalité qui ignore les êtres, la subjectivité, l’affectivité, la vie, est irrationnel et de ce point de vue le rationalisme s’il convient à tout ce qui est artificiel n’est pas intelligence, et ne peut s’appliquer à l’humain qui n’est pas une machine : l’humain n’est pas artificiel !
Entre gagner une décennie ou deux décennies (et dans quel état ?) et vivre mille ans comme le propose le « transhumanisme », il y a là quelque chose qui relève du pur fantasme !
La science oui… le scientisme NON ! La science et la technique sont-elles sans poser problèmes ? Sauf à être un crétin moderniste totalement satisfait, la réponse est : bien sûr que NON ! La science et la technique, sauf à être totalement autiste voire intégriste, posent des problèmes… mais, selon les tenants du scientisme, et du rationalisme, la science et la technique, décrétées pures, dans leur « grande pureté », résoudront elles-mêmes les problèmes qu’elles posent ! N’est-ce pas là ce qu’on appelle un raisonnement circulaire et un véritable cercle vicieux au plan du raisonnement ! Même Descartes savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire. Une morale qu’il voulait à n’en pas douter définitive mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature et des états de nature.
On ne peut pas réduire le savoir à la science et à la technique ! C’est simple, on pourrait même dire simpliste, mais pour notre époque moderne au modernisme, celle du changement pour le changement, véritable paroxysme de modernité et plus simple modernité, la science est devenue générique de savoir et du « SAVOIR » et, il n’y aurait plus de « Savoir » comme d’ailleurs de « valeurs », même de « PRINCIPES », que de nature scientifique et technique ! Au diable l’ontologie, la déontologie, l’éthique et l’altruisme : tous ces acquits intellectuels humains ! Renvoyée aux calendes grecques et aux oubliettes de l’histoire la « métaphysique », cette « épistémologie » première philosophie et première interrogation sensée qui sortait l’humain de l’état de pure croyance religieuse. Une question se pose : sommes-nous plus intelligent avec notre pléthore de savoirs technoscientifiques ? Non, il semblerait que non ; il semblerait même que nous soyons toujours au fond de la caverne avec les ombres qui s’agitent car toujours aussi ignorant de la « Nature », comme des « états de nature » qui ont émergés, dont la nature humaine : nous sommes de plus en plus ignorant de l’humain et du principe d’humanité !
Pour comprendre la science sépare et divise, elle rationalise… ce qi a tout à voir avec le « ratio »des mathématiques, mais rien à voir avec la « raison » celle « raisonnable » qui devrait dominer notre savoir humain. Le problème avec la science, avec l’approche scientifique, c’est qu’elle sépare et divise à l’antagonisme tout ce qui pourtant, le plus naturellement, collabore, participe et s’entretient… et c’est un sacré problème ! L’approche scientifique est incomplète, incertaine et impossible (mes références « les acquits intellectuels du 20 è siècle : « principe d’incomplétude » de Gödel et Chaitin, « principe d’incertitude » d’Heisenberg et « principe d’impossibilité » d’Arrow.
Pour votre info et votre culture personnelle, un des plus grands acquis du XX è siècle a été l’établissement de théorèmes limitant la connaissance, tant dans le raisonnement (théorème de Gödel, théorème de Chaitin) que dans l’action. Il y a aussi le théorème d’Arrow érigeant l’impossibilité d’agréger un intérêt collectif à partir des intérêts individuels comme de définir un bonheur collectif à partir de la collection des bonheurs individuels. Plus largement, il y a impossibilité de poser un algorithme d’optimisation dans les problèmes humains car la recherche de l’optimisation dépasse toute puissance de recherche disponible et rend finalement non optimale, voire pessimale, la recherche d’un optimum. On est amené à une nouvelle incertitude entre la recherche du plus grand bien et celle du moindre mal.
Edgar Morin dans « les sept savoirs nécessaire à l’éducation du futur » nous explique que « Quelle qu’elle soit, quand nous entreprenons une action, ceci par le jeu des interactions et interdépendances complexes et dynamiques (écologie de l’action) des choses qui s’entretiennent, qui se complémentent, notre action commence à échapper aux intentions personnelles qui sous-tendaient notre action. L’action, une fois décidée, entre dans un univers, celui de l’écologie de l’action, et c’est finalement l’environnement qui s’en saisit dans un sens, qui, certes peu-être conforme à l’intention initiale, mais qui, aussi, peut devenir contraire et nous revenir en pleine face ! Prendre en compte l’écologie de l’action, c’est simplement tenir compte de la complexité qu’elle comporte ; une complexité liée aux aléas, hasards, initiatives, décisions, nécessités, imprévus, et qui impose d’être pleinement conscient des dérives et transformations toujours possibles. Tout ceci, toute cette complexité, dans la mesure du possible, nous impose de contrôler l’action, de corriger ses dérives lorsque c’est encore possible, ou encore de pouvoir cesser cette action.
Séparer pour mieux manipuler est vieux comme le monde des humains ; c’est simple, mais on se croirait revenu aux temps des sophistes et des cyniques de l’antiquité grecque !
Même Descartes savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire. Une morale qu’il voulait à n’en pas douter définitive mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature et des états de nature.
Il se trouve, et personne n’y changera rien, que la « matière » existe bien avant la science, ou les sciences, qui entend les étudier car elles sont à postériori. Le problème avec la science, avec l’approche scientifique, c’est qu’elle ne tient pas réellement compte de la complexité, des interactions et des interdépendances complexes et dynamiques, du concept d’émergence qui est à l’œuvre et sur laquelle l’écologie de l’action, en lieu et place de l’actionnisme, nous ouvre l’esprit. Ce qui implique un esprit plus « pascalien » que « cartésien », référence au principe cognitif de Pascal, qui, contrairement à Descartes qui s’interrogeait encore, avait déjà tout compris de la complexité des choses. Le problème de la science actuelle c’est qu’elle est manipulatrice dans l’âme et à l’impossible : elle n’est pas dans la réelle compréhension mais dans la manipulation !
Comme le scientifique Stephen Hawking et l’entrepreneur Elon Musk (PayPal, SpaceX, Tesla), Bill Gates estime qu’il faut aborder les développements de l’intelligence artificielle (IA) avec la plus grande prudence. « Je suis dans le camp de ceux qui s’inquiètent du développement d’une super intelligence », a expliqué le co-fondateur de Microsoft, dans un chat sur le site Reddit. « D’abord, les machines réaliseront pour nous de nombreuses tâches sans être très intelligentes. Cela devrait s’avérer positif si nous les gérons bien. Mais, quelques décennies plus tard, leur intelligence sera suffisamment développée pour devenir un sujet d’inquiétude. Je rejoins Elon Musk et quelques autres et ne comprend pas pourquoi certaines personnes ne semblent pas s’en inquiéter », a écrit le milliardaire en réponse à une question sur le sujet. Autrement dit, Bill Gates pronostique une première étape qui pourrait endormir la vigilance de nos sociétés. « Quand les ordinateurs ou robots parviendront à un niveau où voir ou se déplacer deviendra simple pour eux, ils seront alors utilisés très largement », explique celui qui est redevenu l’homme le plus riche de la planète en 2014.
Je raisonne par moi-même et pour moi, sachez, qu’avant d’être rationnel… il conviendrait d’être raisonnable : rationalisme n’est pas raison !
Au plan de l’enseignement il y a un sacré travail à faire car nous sommes sur une très mauvaise voie qui est celle du rationalisme. Il conviendrait, il serait même grand temps… de passer d’un rationalise simplificateur au simplisme à la complexité, grand temps de passer du rationalisme de Descartes au principe cognitif de Pascal et enseigner en lieu et place d’un rationalisme simplificateur au simplisme cette complexité écosystémique qu’il ébauche !
À bon entendeur : salut !
11/03 21:05 - ddacoudre
@Ecométa merci pour ces explications. il n’y a que quand l’on souffre que nous (...)
11/03 12:07 - Ecométa
@ddacoudre Bonjour, Une science qui ferait de l’humain un « surhomme » comme le propose (...)
11/03 10:13 - Ecométa
@ezzteban Sachez que je ne suis pas contre la science et la technique qui sont utiles et (...)
09/03 19:19 - ddacoudre
@ezzteban bonjour, dans le« trashumanisme » ce qui est inquiétant c’est comme tu (...)
09/03 19:09 - ddacoudre
@Ecométa bonjour, nous ne sommes pas les maitres du monde, et ce qu’il advient (...)
09/03 18:55 - ddacoudre
@Gabriel certainement que pour sortir de la nasse dans laquelle les majorités qui ont gouverné (...)
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