@coinfinger
Sur la diabolisation de Robespierre reprise par Onfray et toute une partie de la classe politique, il ne faut pas être dupe. Ce sont évidemment les idées qu’il portait et qui encore aujourd’hui inspirent les gens qui sont attaquées. Ses idées sur la propriété et l’égalité, contre la spéculation et les dégâts qu’elle engendre, ses idées sur la démocratie et la souveraineté du peuple.
Onfray présente les girondins comme d’innocentes victimes, alors qu’ils voulaient avec le traitre Dumouriez vendre la France à des puissances étrangères, du moment qu’ils pouvaient récupérer le trône et restaurer une monarchie.
Onfray présente la 1ère république comme une dictature, alors que toutes les décisions étaient collectives, que la justice était indépendante, bref alors qu’en réalité c’est le seul régime en France qui respectait réellement la séparation des pouvoirs.
Onfray présente Robespierre comme qqun de sanguinaire alors qu’il militait contre la peine de mort, qu’il a d’ailleurs supprimé la peine de mort dans de nombreuses lois, et qu’il s’est opposé à la poursuite de la guerre, défendant l’idée que la France ne devait que se défendre et ne jamais agresser d’autres peuples souverains, là où ses opposants voulaient en profiter pour envahir l’Europe afin de se « dédommager » des pertes que leurs adversaires avaient provoqué.
Onfray présente Robespierre comme un dictateur, alors qu’au moment où ses ennemis l’ont accusé il s’est simplement rendu. Avez-vous déjà vu un dictateur qui imposait sa volonté sans forces armées, un dictateur par la parole ?
Robespierre était surnommé l’incorruptible car il n’a eu de cesse de protéger la révolution contre ceux qui voulaient profiter de leur position d’élus pour s’enrichir. Il s’est battu contre la spéculation sur les denrées alimentaires alors qu’elles provoquaient des famines.
La principale oeuvre de Robespierre, la constitution de 1793, témoigne de quel homme il était. Il est certain qu’on ne peut justifier à partir de nos valeurs d’aujourd’hui le recours à la peine de mort et à la guillotine de la Terreur. Mais cette Terreur est une décision collective, dans un contexte où il s’agissait de rompre avec l’ancien régime absolutiste, de rompre avec l’arbitraire pour établir un état de droit, et dans un contexte où c’était la vie des uns ou celles des autres, et c’est donc malhonnête de donner le mauvais rôle aux révolutionnaires.
C’est oublier justement que c’est grâce à eux que nous avons des droits.