Bonjour, merci pour cet article.
je n’ai pas votre sens de l’écriture mais voici ce qu’il m’a inspiré (ainsi que mon écoute actuelle d’enregistrement de Deleuze).
L’individuation est un processus, un désir d’être qui trouve des interruptions dans le plaisir, il se dessine alors en une ligne ponctuée de coupures se faufilant dans le dédale du monde.
Contraint par la difficulté à se faufiler dans ce monde, le premier des désirs est sans doute d’en simplifier, d’en faciliter les déplacements aussi bien dans l’espace que dans l’esprit.
Tant que l’arpenter reste en soi un processus suffisamment difficile aux succès rares on peut continuer à en apprécier les finalités de plaisirs sans en atténuer les lignes dessinées.
Mais avec le temps chaque avancé se soustrait mécaniquement à la difficulté initiale jusqu’à ce que le processus, le désir, finissent par supplanter la difficulté propre au monde.
Dés lors le désir n’est plus contraint par le monde, il devient le monde et alors il ne lui reste plus que les plaisirs et donc les coupures pour continuer à modifier la forme de sa ligne.
Notre ligne d’individuation s’estompe, a plus on accède rapidement au plaisir à plus le désir devient indéfini jusqu’à se réduire à des points perdus dans le champ des plaisirs possibles.
A plus le désir est indéfini, à plus la confusion augmente, à plus on a besoin d’indicateur et comme il n’y a plus de nécessité à désirer quoi que ce soit nous créons l’invitation permanente.
La ligne est en quête de forme, soumise aux incessantes invitations elle devient son propre centre de gravité, la ligne s’effondre sur elle même, en spirale, devient nuage de points.
Le besoin de plaisir qui est un fait et donc une fin remplace le cheminement et donc le travail lié au désir qui lui disparait, nous réduisant à une unique coupure, dés-individué.