Étrange comme ce texte me retourne les tripes... Peut être parce que je perçois ce même malaise chaque jours à mes côtés. Ou peut être aussi parce que je me reconnais dans votre dernière liste. La machine à former, tellement « dure » et « exigeante », s’est reconvertie en mâcheuse de formes plus adaptées au mode de vie que l’on a décidé pour nous... et à exiger quoi que ce soit de ces formes on obtient le néant qui se cache derrière ce qui arrange tout le monde, manquerait plus que tout ceci est un sens.
Propos aussi stérile que le sujet, ces contorsionnent n’arriveront plus à cacher que le paradoxe est consommé et la graine vendue... et évidement sa production/consommation sera rationalisée, capitalisée, optimisée et vous n’y pouvez strictement rien. Mais j’oubliais... votre confort est en jeu... ceci justifie surement cela.
Fumer un pétard d’herbe n’a strictement rien à voir avec un shoot d’héroïne, et même si un pétard peut certainement te pourrir le cerveau (j’ai de bon exemple autour de moi) il n’a pas la même puissance d’accroche et c’est bien là le soucis... on a bien compris qu’un toxico souhaite se shooter, il le veut et dans n’importe quelles conditions, jusqu’à utiliser l’eau des chiottes pour sa cuillère... donc évidement que ce seront des lieux où viendront s’échouer les épaves qui n’ont pas les moyens de rester à flot... mais un toxico passe le plus clair de son temps à chercher de la dope et pour ça il est prêt à faire vraiment n’importe quoi et quand il a son truc il ne tarde pas, sa doit vite envoyer du lourd... donc le problème vient également de la manière de se procurer le matériel... alors oui posons la question du pourquoi ne pas légaliser... Vous connaissez beaucoup de produit avec un tel rapport quantité/prix ? juste ça on devrait commencer à avoir un doute sur les bonnes volontés de certains... Ces trucs là sont des passoires émotionnelles, on se donne vaguement le sentiment de s’attaquer au truc, on relâche la pression, on laisse couler... mais le vrais soucis lui ne disparait pas.
On ne pourra jamais empêcher de se droguer, les raisons qui nous y poussent sont parfois trop intimes... mais si on voulait vraiment faire évoluer la situation des toxicos on se pencherait surtout plus sur le moyen d’en sortir comme certains traitements alternatif comme celui à l’apomorphine qui a fait des merveilles sur notre bon vieux Burroughs et qui pourtant n’a jamais vraiment été exploité... tomber toxico est une chose... pouvoir s’en sortir est la solution car si on peut s’en sortir facilement cela relativisera grandement tout le parcours précédent.
Exhibez, Tartinez, insérez , ingérer ce que vous voulez... mais faite le entre vous, ne nous imposez pas vos « visions », on sait bien que tout le monde, les enfants y compris, on accès aux vidéos de ces trucs avec une facilité déconcertantes... mais bordel que ça vous excite est une chose mais permettez nous d’avoir un préjugé sur le fait que vous êtes certainement plus excités par l’idée de tous ces voyeurs plutôt que la pratique elle même et que c’est cet aspect qui est glauque. Donc affirmer qu’on s’en fout de cet aspect de vos vies, qu’on ne veut pas les voir ou en faciliter l’accès à nos proches, plutôt que d’en faire la promotion passive est la seule défense qui nous reste, ceux qui sont réellement intéressés on toutes les clefs à disposition pour vous rejoindre.
Bonjour, merci pour cet article. je n’ai pas votre sens de l’écriture mais voici ce qu’il m’a inspiré (ainsi que mon écoute actuelle d’enregistrement de Deleuze).
L’individuation est un processus, un désir d’être qui trouve des interruptions dans le plaisir, il se dessine alors en une ligne ponctuée de coupures se faufilant dans le dédale du monde.
Contraint par la difficulté à se faufiler dans ce monde, le premier des désirs est sans doute d’en simplifier, d’en faciliter les déplacements aussi bien dans l’espace que dans l’esprit.
Tant que l’arpenter reste en soi un processus suffisamment difficile aux succès rares on peut continuer à en apprécier les finalités de plaisirs sans en atténuer les lignes dessinées.
Mais avec le temps chaque avancé se soustrait mécaniquement à la difficulté initiale jusqu’à ce que le processus, le désir, finissent par supplanter la difficulté propre au monde.
Dés lors le désir n’est plus contraint par le monde, il devient le monde et alors il ne lui reste plus que les plaisirs et donc les coupures pour continuer à modifier la forme de sa ligne.
Notre ligne d’individuation s’estompe, a plus on accède rapidement au plaisir à plus le désir devient indéfini jusqu’à se réduire à des points perdus dans le champ des plaisirs possibles.
A plus le désir est indéfini, à plus la confusion augmente, à plus on a besoin d’indicateur et comme il n’y a plus de nécessité à désirer quoi que ce soit nous créons l’invitation permanente.
La ligne est en quête de forme, soumise aux incessantes invitations elle devient son propre centre de gravité, la ligne s’effondre sur elle même, en spirale, devient nuage de points.
Le besoin de plaisir qui est un fait et donc une fin remplace le cheminement et donc le travail lié au désir qui lui disparait, nous réduisant à une unique coupure, dés-individué.