Pour comprendre la tragédie du Cambodge, il faut au moins remonter au discours de de Gaulle à Phnon Penh du 1 septembre 1966.
A cet époque le Cambodge est en paix et un Etat souverain, depuis la fin du protectorat français intégré à l’Indochine française qui se termine le 9 novembre 1953.
"De part et d’autre, une histoire chargée de gloires et de douleurs, une culture et un art exemplaires, une terre féconde, aux frontières vulnérables, entourée d’ambitions étrangères et au-dessus de laquelle le péril est sans cesse suspendu. Le fait, qu’il y a un siècle, les deux nations associèrent pour un temps leurs destinées a pu, certes, aider le Cambodge à maintenir son intégrité tandis que la France y trouvait un très utile concours. Mais, ensuite, ayant, d’un commun accord, séparé leurs souverainetés et donné comme base à leurs rapports une amicale coopération, voici que l’estime et l’affection que se portent mutuellement les deux peuples sont aujourd’hui plus grandes que jamais."
A ce moment de Gaulle dénonce la menace qui pèse sur la stabilité du pays, du fait de l’ingérence US et son intervention militaire au Vietnam :
"Au lendemain des accords de Genève de 1954, le Cambodge choisissait, avec courage et lucidité, la politique de la neutralité, qui découlait de ces accords et qui, dès lors que ne s’exerçait plus la responsabilité de la France, aurait seule pu épargner à l’Indochine de devenir un terrain d’affrontement pour les dominations et idéologies rivales et une sollicitation pour l’intervention américaine. C’est pourquoi, tandis que votre pays parvenait à sauvegarder son corps et son âme parce qu’il restait maître chez lui, on vit l’autorité politique et militaire des États-Unis s’installer à son tour au Viêt-Nam du Sud et, du même coup, la guerre s’y ranimer sous la forme d’une résistance nationale. Après quoi, des illusions relatives à l’emploi de la force conduisirent au renforcement continuel du Corps expéditionnaire et à une escalade de plus en plus étendue en Asie, de plus en plus proche de la Chine, de plus en plus provocante à l’égard de l’Union Soviétique, de plus en plus réprouvée par nombre de peuples d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine, et, en fin de compte, de plus en plus menaçante pour la paix du monde.«
On peut y voir une revanche contre Washington qui dénoncait la politique coloniale de la France et la guerre d’Indochine. A son tour, depuis les accords de Genève et d’Evian, la France prend parti pour la défense du droit international, pour la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et de non-ingérence dans les affaires intérieures.
»Bref, pour longue et dure que doive être l’épreuve, la France
tient pour certain qu’elle n’aura pas de solution militaire.
A moins que l’univers ne
roule vers la catastrophe, seul un accord politique pourrait donc
rétablir la paix. Or, les conditions d’un pareil accord étant bien
claires et bien connues, il est encore temps d’espérer. Tout comme celui
de 1954, l’accord aurait pour objet d’établir et de garantir la
neutralité des peuples de l’Indochine et leur droit de disposer
d’eux-mêmes tels qu’ils sont effectivement, en laissant à chacun d’eux
la responsabilité entière de ses affaires.«
»Les Américains, premiers visés par l’allocution, ne témoignèrent qu’un
léger agacement et ne modifièrent en rien leur position sur la guerre au Viêt Nam.
La période qui suit correspond à une perte progressive de l’influence
de Sihanouk sur les affaires du Cambodge. Alors que la présence des
troupes du Việt Cộng
se faisait de jour en jour plus sentir à l’est, les élites
pro-américaines prenaient une importance croissante à Phnom Penh,
jusqu’à déposer le prince en 1970, choisissant l’alignement sur
Washington qui allait déclencher un engrenage précipitant le pays dans
la guerre« http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_Phnom_Penh
Donc ceci donne raison à l’auteur quand il signale l’effet de l’ingérence US et intervention militaire au Cambodge sur une population fragile sur laquelle on va s’acharner. Et ceci en balayant tous les projets de développement économique et culturel envisagés par le prince Norodom Sihanouk au profit d’une stratégie extrémiste élaborée au Pentagone et à Langley.
En poussant de simples paysans à la guerre à outrance ce sont donc les USA qui portent en premier chef la responsabilité de la solution extrémiste Kmer Rouge. Ils en récoltent surtout le bénéfice idéologique puisqu’ils pourront diaboliser »le communisme« en lui imputant les excès d’une faction inculte et abreuvée de haine , tout en occultant dans les médias les raisons objectives de son émergence et leur implication calamiteuse (sans tenir compte des »avertissements que Paris a depuis longtemps
multipliés à l’égard de Washington quand rien encore n’avait été commis
d’irréparable") dans l’histoire Kmer.
26/03 23:53 - Jean Allemand
@Michel Maugis Comme il est réjouissant de voir annoner par ses fanatiques à oeilléres les (...)
26/03 22:59 - Jean Allemand
@Michel Maugis Sniper compulsif des idéologies sectaires , des adeptes du totalitarisme (...)
23/03 13:20 - lsga
je ne suis pas trotskistes, mais Marxiste, et la Révolution Permanente, c’est Marx, pas (...)
23/03 13:17 - CN46400
@lsga Le trotskisme des estrades professorales camoufle derrière la « révolution permanente » (...)
23/03 12:44 - simir
@Julien30 Vous pouvez raconter n’importe quoi de toute façon vous ne prouvez rien. Moi (...)
23/03 12:07 - lsga
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