@Jean-Pierre Petit
Merci d’avoir pris la peine de me répondre.
J’ai travaillé au service de physique théorique de Saclay, comme thésard, sur des problèmes de mécanique quantique, puis à Limeil sur la fusion par laser, et en fin de carrière à Cadarache sur la modélisation des accidents nucléaires. Quand j’étais sur la fusion laser (c’est là que j’ai rencontré messieurs Laval et Pellat qui travaillaient à l’école polytechnique), j’ai montré que l’on ne pouvait pas espérer obtenir l’allumage thermonucléaire (un simple point chaud, très loin du break even) avec un laser de moins de 300 kilojoule.
Je n’ai pas une grande confiance dans l’avenir du confinement inertiel, ni dans celui de la filière tokomak. Cependant, si une des deux filières a des chances d’aboutir un jour, il me semble que c’est la filière tokomak, même si les chances sont minimes.
Qu’il y ait un jour un design qui soit enfin le bon, avec des critères de stabilité atteignables, je l’espère comme vous. Vous remarquerez que notre mère nature, qui ne se trompe jamais et fait toujours pour le mieux, a choisi le confinement inertiel.
Ma réaction à votre article est due au fait que je suis consterné de voir un physicien comme vous avancer des arguments dignes de radio zinzine ou des chroniques écolos sensationnalistes.
Pour commencer, le coût du projet. Vous savez très bien que ce coût est dérisoire devant celui de la politique politicienne (centaines, voire milliers de « conseils supérieurs » de ceci et de cela, commissions bidons, adjoints et chargés de mission, financement de la délinquance et des juges socialistes, parlement européen,commission européenne, émoluments pharamineux des députés et de leur staff, sénateurs et leur grand train, éducation nationale franc-maçonne qui est la plus grande machine de destruction de l’histoire après la wermarcht et l’armée rouge, centaines de milliers de vampires qui nous sucent le sang).
On accepte tout ce vol de la nation, des nations, et on va taper sur ce pauvre ITER ! Et si ITER prend une partie non négligeable du budget de la recherche, c’est que celui ci est scandaleusement pitoyable. Comment pouvez vous, vous le physicien, associer votre voix à celle des ânes agoravoxiens qui disent que les chercheurs sont des « gugusses qui ne servent à rien (sauf les chercheurs sur les éoliennes, bien sûr) !
Ainsi, même si ITER ne donne pas les résultats promis, ce qui me semble déjà acquis, puisque les hommes politiques ne peuvent pas s’empêcher de faire des promesses inconsidérées, il me semble que le simple fait de démontrer que la filière tokomak n’est pas la voie vaudra l’argent dépensé. De plus, vous savez très bien que tout projet de haut niveau technologique apporte des retombées industrielles qui couvrent largement la dépense (le projet Apollo a rapporté, ne serait-ce qu’en électronique, plus que ce qu’il a coûté). Les blabla sur le »coût pharaonique" sont les péroraisons habituelles des écolos de comptoir à l’heure du pastis. Ne vous associez pas à eux !
Je reviens sur le chantier et son retard. Un responsable communication d’ITER m’a dit : c’est la tour de Babel, chacun fait ce qu’il veut !
Je compare au projet Manhattan. En dehors d’idées générales, on ne savait rien.
On ne savait même pas enrichir l’Uranium
on avait des connaissances rudimentaires en neutronique et on ne savait même pas produire du Plutonium : ce sont Fermi et Feynman, et d’autres, qui ont fait le travail
on ne connaissait rien sur les ondes de détonation ni sur les explosifs rapides : c’est le prix Nobel Hans Bethe qui a tout fait en partant pratiquement de rien
d’autres, comme Eward Teller, Fuchs, on apporté une pierre
David Oppenheimer a eu le mérite de faire travailler tout le monde ensemble
Tout a été réalisé de A jusqu’à Z en deux ans !
Je me dis que, s’il y a un jour une réelle tension sur l’approvisionnement en énergie, s’il y a une réelle volonté, la fusion pourra aboutir beaucoup plus rapidement qu’on ne croit.
En attedant, continuons ITER !
Cordialement