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Commentaire de Hamed

sur Une « déflation en Occident nécessaire » nonobstant les souhaits des économistes et prix Nobel


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Hamed 1er avril 2015 13:12

@Daniel Roux

Bonjour Daniel,

 

J’ai lu votre article « Le véritable enjeu politique de 2012 ». J’y vois une véritable prise de conscience et je suppose qu’elle est l’apanage de tout intellectuel économistes ou non qui s’intéresse ou plutôt cherche à comprendre les difficultés que vivent les Européens, et les Français en particulier, sur le plan économique et social.

 

Je reprends quelques points de votre analyse de 2012. « Ceux qui sont pour la mondialisation, l’Union Européenne, le remplacement du modèle Français par un modèle type américain sont reconnaissables dans leur façon plus ou moins adroites d’éviter tout débat sur le sujet de la mondialisation, du libre échange et de la dérégulation financière. Ce sont eux qui occupent tous les médias avec les petites phrases, les leurres en tout genre, les faux débats sur le pouvoir d’achat, la fiscalité, le chômage qu’ils ont tous en commun de ne jamais traiter au fond. Tout est fait pour vous persuader qu’eux seuls sont sérieux, qu’eux seuls peuvent résoudre les problèmes, qu’eux seuls méritent vos suffrages et que les autres, tous les autres, sont des rigolos, extrémistes, révolutionnaires, ignorants, incompétents et tutti quanti.

[…]

La France a une position stratégique dans les centres de décisions mondiaux dans la mesure où elle est une nation influente dans l’Union Européenne, première économie du monde. C’est parce que le modèle français représente une alternative séduisante à celui des anglo-saxons que la classe dominante anglo-saxonne tente de le détruire depuis tant d’années, de le marginaliser et de le dénigrer avec la complicité d’alliés intéressés et de collaborateurs félons. Les électeurs français détiennent les clés de leur avenir. Leur responsabilité est engagée vis-à-vis de leurs enfants.

De votre choix de 2012 dépend la réussite ou l’échec du processus de marchandisation générale des activités humaines. Ne votez plus pour vos ennemis.
 »

 

Evidemment votre analyse se tient. Et on peut croire que vous avez raison dans toute la ligne. Cela cependant paraît qu’en apparence. Et je regrette de vous contredire. Vous mettez tout sur les politiques la responsabilité sur le phénomène de la mondialisation, mais vous omettez le plus important, le mouvement de l’Histoire. La différence entre ce que vous dîtes et l’Histoire est celle-ci. Pourtant, la France, un tout petit pays de quelques 500 000 km2 sur la planète a rayonné sur peut-être un quart voire un tiers de l’humanité. Et le Royaume-Uni tout autant voire plus. Evidemment, il y a des forces historiques qui ont joué, qui ont commandé serait plus juste, dans tous les domaines de l’évolution de l’humanité. Et si comme vous dîtes « La France a une position stratégique dans les centres de décisions mondiaux dans la mesure où elle est une nation influente dans l’Union Européenne, première économie du monde. », c’est que l’Histoire du monde an a décidé, en a voulu ainsi, je veux dire par les forces de l’Histoire.

 

Aujourd’hui, le monde a changé et ne se raisonne pas comme vous le faîtes « en des politiques qui sont pour la mondialisation et d’autres qui sont contre ». Ce phénomène mondialisant dépasse les États. C’est un peu comme si vous disiez « en des politiques qui sont pour la décolonisation et ceux qui sont contre  ». De la même façon, les Chinois qui diront « Les Occidentaux profitent de leur puissance monétaire alors que nous qui produisons plus qu’eux, et nos monnaies sont toujours dépendantes de leurs monnaies, par conséquent nous devons les rattrapper aussi dans ce domaine et les dépasser ». Et probablement beaucoup de Chinois doivent le penser.

 

 Non Daniel ! Le raisonnement sur l’évolution économique tant pour une nation, un groupe de nations ou pour l’humanité entière ne se raisonne par des politiques pour ou contre, mais s’analyse en prenant ces réalités nouvelles comme nécessaires, et entrant comme des séquences de l’histoire. Et surtout voir où celles-ci mènent les peuples.

 

 Et ne pas voir seulement la France, ou l’Allemagne, ou la Chine, etc., mais les voir ensemble à la fois séparément et collectivement sur ce qui peut en ressortir à court, moyen et long terme. Et c’est cela le plus intéressant. Moi aussi, à un certain moment de mes analyses, je voyais, par exemple, l’Allemagne comme un pays qui non seulement prenait les emplois des autres pays de la zone euro mais ne faisait rien pour aider. Bien plus, elle enfonçait les autres pays de la zone surtout ceux du Sud, dans la désolation, le chômage et la mal-vie.

 

 Mais, à force de réflexion, je ne pouvais me suffire de cette gratuité et égoïsme de l’Allemagne. Et je me suis rendu compte que l’Allemagne n’échappe pas aux problèmes sensibles auxquels fait face l’humanité. Et que sa politique est dictée précisément par d’autres forces qui sont toujours là et divisent le monde. Et l’Allemagne elle-même sait qu’il y a des nuages qui pèsent sur l’Europe et pas seulement l’Europe.

 

Enfin pour revenir « Ne votez plus pour vos ennemis ». Regardez seulement ce qui s’est passé il y a quelques jours. La gauche en France a perdu, la droite a gagné. Et pourtant ce qui changera, c’est certainement le pouvoir en France qui doit prendre acte du vote-sanction des Français. Et ce n’est pas avec des réformettes que la France pourra s’en sortir, et renouer avec la croissance. Il faut que les politiques disent la vérité aux Français comme vous le dîtes vous-même dans un certain sens. Plus d’égalité de chance entre les Français, et la crise n’est pas seulement pour le peuple, mais pour tout le monde.

 


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