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Commentaire de jean-jacques rousseau

sur Jésus : un phénomène étonnant qui néanmoins s'explique dans son contexte historique


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jean-jacques rousseau 15 avril 2015 02:28

@Emile Mourey

Si vous voulez vous en tenir à Flavius Josèphe et s’il n’en tient qu’à cela, vous ne pouvez ignorer qu’il parle de Jacques comme du frère de Jésus :
"Ayant appris la mort de Festus, l’empereur envoya Albinus en Judée comme procurateur. Le roi enleva le pontificat à Joseph le grand-prêtre et donna la succession de cette charge au fils d’Anan, nommé lui aussi Anan. [198] On dit que le vieil Anan fut très heureux, car il avait cinq fils qui tous eurent la chance d’être grands-prêtres de Dieu et il avait lui-même rempli cette charge pendant très longtemps ; or, cela n’arriva jamais à aucun autre de nos grands pontifes. [199] Arian le jeune, qui, comme nous l’avons dit, reçut le grand-pontificat, était d’un caractère fier et d’un courage remarquable ; il suivait, en effet, la doctrine les Sadducéens, qui sont inflexibles dans leur manière de voir si on les compare aux autres Juifs, ainsi que nous l’avons déjà montré. [200] Comme Anan était tel et qu’il croyait avoir une occasion favorable parce que Festus était mort et Albinus encore en route, il réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ (*), et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la loi, et il les fit lapider.« (**)

Votre spéculation n’est pas isolée. Elle fait partie de la thèse mythiste, »une théorie selon laquelle la personne de Jésus de Nazareth n’a pas de caractère historique : le personnage de Jésus serait une création mythique ou mythologique. [...] La thèse de l’inexistence historique de Jésus, apparue à la fin du XVIIIe siècle, restée marginale au sein de la recherche historique académique, complètement rejetée par les spécialistes universitaires du christianisme ancien depuis la fin des années 19301, a néanmoins continué d’être reprise régulièrement par des auteurs en dehors du milieu académique, se diffusant notamment sur internet2. Elle a été popularisée dans les médias au début des années 2000, aux États-Unis par Earl Doherty, et en France par Michel Onfray lequel a repris les thèses de Paul-Louis Couchoud et Prosper Alfaric. (***)

Or cette relecture extravagante de l’histoire et de la tradition chrétienne est plus que minoritaire chez les chercheurs. Il y a quasi-unanimité parmi les érudits que Jésus a existé historiquement. « There is near unanimity among scholars that Jesus existed historically » (****)
Il serait furieusement intéressant que vous ayez à nous soumettre une réfutation ou du moins l’ébauche d’une tentative de réfutation de ce consensus.
Dans le cas contraire consentez, sans vous offenser, que l’on parle d’élucubration fantaisiste à propos d’un texte aussi ambigu qu’inutile.


(*) Jacques, frère de Jésus (Jacques le Mineur, dans la tradition catholique) ; cf. saint Paul, Epitre aux Galates, I, 19. [On a contesté à tort l’authenticité du passage où est mentionné ce frère de Jésus ; voir Schürer, I, p. 546 - S. R.].
(**) Antiquités judaïques, XX, 197-203
(***) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Thèse_mythiste
(****) http://en.wikipedia.org/wiki/Historicity_of_Jesus


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