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Commentaire de Emile Mourey

sur Jésus : un phénomène étonnant qui néanmoins s'explique dans son contexte historique


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Emile Mourey Emile Mourey 15 avril 2015 18:12

@jean-jacques rousseau


Mon article n’est qu’un extrait des livres que j’ai publiés en 1996 et dans lesquels je développe plus complètement mon argumentation en citant mes sources.

De quel côté est la folie ? Est-ce du côté de ceux qui, comme moi, s’entêtent à dire qu’il est impossible, scientifiquement, qu’un corps d’homme, fut-il incarné de Dieu, puisse ressusciter en chair et en os et qui pensent qu’il faut comprendre autrement les textes évangéliques ? La folie n’est-elle pas plutôt du côté de Paul qui reconnaît lui-même, et plusieurs fois, sa folie ? « Nous prêchons, dit-il, un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Co.23)... et ressuscité ?

Je vous réponds pour Tacite comme pour Flavius Josèphe. Le problème est celui de la collecte des informations. Quand il existe un texte comme les Actes des Apôtres rédigé comme n’importe quel texte apparemment digne de foi, pourquoi ne pas le croire sur certains points ? Quand une multitude de gens - comme aujourd’hui - le confirme, pourquoi ne pas signaler le fait ? L’important pour Tacite n’était pas de vérifier le dit fait, puisque, justement, il s’appuie sur lui pour condamner la superstition qui en est sortie ? Il est sur la même longueur d’onde que Suétone et Juvénal, Pline étant plus réservé.

Oui, tout paraît vraisemblable vu que les auteurs de l’évangile ont fait en sorte que cela soit ainsi. C’est non seulement vraisemblable mais c’est certainement vécu ainsi par tous les membres de la communauté essénienne qui ont été arrêtés, interrogés, condamnés, crucifiés, et cela suivant un processus bien réglé et immuable connu de tous. Et les états d’âme de Pilate, voilà un évangéliste bien informé !

Mais ce qui est beaucoup plus probant, c’est que Jean, dans sa premier épître, écrivant après l’événement, se contente de parler de « manifestations (de Jésus) » et non du phénomène de la résurrection, n’espérant qu’en la venue de Dieu tout puissant que l’on verra enfin, semblable à nous. Le plus probant est l’évangile de Matthieu, dernier et conclusion, qui laisse certes au fidèle la liberté de croire (en esprit) mais en attendant que le Fils de l’homme vienne...avant que passe sa génération (Mt 10, 23. 16, 28. 24, 15. 24, 44. 25, 1« . 25, 31.) Quant au Jésus de l’apocalypse auquel Jean dit : »Viens, seigneur Jésus« , il n’est pas venu sauver les Juifs de la guerre de Jérusalem.

En ce qui concerne Barabas, le message est clair. À l’issue des troubles et de l’arrestation des meneurs, d’après l’évangéliste, Pilate »aurait voulu« apaiser le peuple par une mesure de clémence, mais le peuple »aurait préféré" qu’on libère des Zélotes plutôt que des Esséniens. Un rassemblement du peuple sur la place publique pour statuer entre deux meneurs, c’est une très belle scène mais peu vraisemblable. Il me semble plutôt que dans cette image, l’évangéliste ait voulu surtout mettre en exergue l’iniquité et l’absurdité de Pilate (et de la populace) qui préfère composer avec un parti zélote violent anti-romain qu’avec un parti essénien pacifique.

Jacques, frère de Jésus, pourquoi pas s’il se désignait, ou si on le désignait ainsi ? On ne peut pas demander à Tacite de perdre son temps à vérifier l’état-civil de chaque citoyen d’autant plus que Jésus semble avoir été un nom commun que même des prêtres ont porté.


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