A Covadonga722
Difficile à bien orthographier votre nom !
Il n’y a ni vilain occidentaux ni orientaux tarés, il y a l’homme un point c’est tout ! Personne n’a fait de commentaire sur le père qui enterre un morceau de chair « comme si c’était son fils ». Je suppose que cela a bêtement échappé à la sagacité aux snippers embusqués sous des prête-noms derière leurs ordi et ils dictent au nom de leur destinée manifeste la norme ; Le bien , le mal. Quand un jeune se fait exploser , pensez vous que c’est moral que par désespoir il s’accorche à un hypothétique paradis, du fait que son temporel est derrière lui. A ceux qui mettent sur le même plan tout le monde, je les invite à lire cette contribution
Pour Grégoire Chamayou,
chercheur en philosophie au Centre national de la recherche scientifique (Cnrs)
à Lyon, « L’usage de ces engins sans pilote, qui bouleverse les règles de la
guerre, ne suscite pas de rejet massif dans l’opinion en Occident, alors que
les attentats-suicides apparaissent comme le sommet de la barbarie. Le
philosophe Walter Benjamin, poursuit-il, a réfléchi sur les drones, sur les
avions radiocommandés que les penseurs militaires du milieu des années 1930
imaginaient déjà. Ce qui les distinguait à ses yeux était moins l’infériorité
ou l’archaïsme de l’une par rapport à l’autre que leur « différence de
tendance » : « La première engageant l’homme autant que possible, la seconde le
moins possible. L’exploit de la première, si l’on ose dire, est le sacrifice
humain ; celui de la seconde, s’annoncerait dans l’avion sans pilote dirigé
à distance par ondes hertziennes. »
D’un côté, les techniques du sacrifice, de
l’autre, celles du jeu. D’un côté, l’engagement intégral, de l’autre, le désengagement total. D’un
côté, la singularité d’un acte vivant, de l’autre, la reproductibilité
indéfinie d’un geste mécanique. D’un côté, le kamikaze, ou l’auteur
d’attentat-suicide, qui s’abîme une fois pour toutes en une seule explosion, de
l’autre, le drone, qui lance ses missiles à répétition comme si de rien
n’était. Alors que le kamikaze implique la fusion complète du corps du
combattant avec son arme, le drone assure leur séparation radicale. Kamikaze :
mon corps est une arme. Drone : mon arme est sans corps. Les kamikazes sont les
hommes de la mort certaine. Les pilotes de drone sont les hommes de la mort
impossible. (...) kamikaze et drone, arme du sacrifice et arme de
l’autopréservation, ne se succèdent pas de façon linéairement chronologique,
l’un chassant l’autre comme l’histoire la préhistoire. Ils émergent au
contraire de façon conjointe, comme deux tactiques opposées qui historiquement
se répondent.(..) Drone et kamikaze se répondent comme deux motifs opposés de
la sensibilité morale. Deux ethos qui se font face en miroir, et dont chacun
est à la fois l’antithèse et le cauchemar de l’autre. »[1]
Dont acte
Professeur Chems Eddine Chitour