Il est toujours bon d’éclairer le présent
par le passé - rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir - et d’extrapoler le
futur en analysant les forces dominantes en présence.
Que Jean Mairoboda soit remercié pour cet éclairage même si je n’en partage pas toutes les affirmations et notamment sur l’organisation de la famine : je pense qu’elle fut plutôt la conséquence d’une ineptie politique ( un dégât collatéral comme on se défausse aujourd’hui ) que sciemment décrétée comme la propagande occidentale anti-communiste en a fait état.
Afin de maintenir le flou sur les
motivations profondes des ingérences étrangères en Ukraine, s’abriter
derrière le résultat des élections ( dont on ne sait dans quelle mesure elles
furent réellement libres mais où se manifestent de toute manière des
comportements moutonniers inhérents à ce genre d’exercice ) est de bon ton pour
délégitimer le message de ceux qui se font l’écho d’informations sur le rôle
dominant de certains groupes miliciens ouvertement néo-nazis ( pourquoi néo après tout ? ) dans les jeux de pouvoir à l’oeuvre à
Kiev.
Ils sont l’architecture que l’UE ne veut pas voir du pays légal et dominent par l’intimidation le pays réel.
On peut volontiers imaginer que tous les
Ukrainiens ne portent pas une affection démesurée à leur grand voisin, certains
ont souffert des rigueurs du stalinisme mais beaucoup ont aussi affronté
l’envahisseur nazi dans les rangs des partisans avec les soviétiques et cela
aussi tisse des liens par-delà les générations.
Mais ce qui est plus que plausible, c’est
qu’une majorité des Ukrainiens - s’ils étaient mis dans les conditions de pouvoir réfléchir sereinement - ne devraient pas apprécier de servir de valetaille
à des intérêts géo-stratégiques qui sont une insulte non seulement à la logique
géographique mais aussi à la simple complémentarité économique.
Derrière les palinodies de l’U.E agissent
des groupes agro-alimentaires, américains pour la plupart, qui ne rêvent que de constituer à l’échelle de l’Ukraine des exploitations industrielles où ils
pourraient à la fois déverser semences, engrais et dominer dans un monopole commercial les ressources alimentaires de centaines de millions d’humains.
Avec les conséquences que l’on devine en
matière de gouvernance sous tutelle pour toute une kyrielle d’états non auto-suffisants.
Indépendamment du fait que Poutine ne peut
tolérer sans déchoir ce coin atlantiste enfoncé dans son flan, il me semble que les
Ukrainiens ne peuvent accepter cet asservissement programmé d’une nouvelle
division internationale du travail et devenir sans réagir des supplétifs sans réelle envergure, des pions mineurs dans un grand échiquier mondial.