@Jean Keim
Je ne suis qu’en partie d’accord avec vous. Car quand vous dites "Pour tenter de comprendre Jésus il nous faut s’ouvrir à son message et là rien de compliqué, pas d’histoire alambiquée [...] Nous pouvons nous intéresser au message et nous pouvons également nous
perdre dans des considérations toutes autres et ne rien capter
d’essentiel.« ; pourquoi donc ensuite faire le contraire en suppossant qu’ »un « Jésus actuel » parlerait d’ego au lieu de démons, etc.« ? Ne craignez-vous pas dès lors de tronquer ce »message« et même en allant plus loin de le priver de son contexte religieux ?
Soit, vous n’avez »jamais compris même quand j’étais enfant élevé dans un milieu
catholique, le besoin qu’on les gens de vouloir absolument le rattacher à
une tradition antérieure.« Mais si vous ne l’avait »jamais compris« cela veut-il dire que vous ne le comprendrait jamais ?
Bien sûr il y a une part évidente de déconditionnement dans le message de Jésus et vous en faites à juste titre une qualité importante, une condition nécessaire à notre compréhension »c’est se libérer de ce qui nous conditionne.« Mais est-ce pour autant une condition suffisante en elle-même ?
Je ne pense pas qu’isoler dans le message de Jésus, ce qui vous semble proche de l’universalité pour rejeter le reste désigné comme »contexte culturel et religieux de son époque« soit acceptable en terme de compréhension. Puisque vos critères de sélection et d’acceptabilité viennent en fait interférer dans votre approche cognitive. Cette universalité telle que nous la concevons depuis notre »modernité", c’est à dire un discours sur le déconditionnement, la liberté créative, la recherche intérieure, l’autonomie de la volonté, l’intelligence personnelle, etc. ne serait-elle pas un autre conditionnement culturel et néo-religieux ?
Lorsque Jésus se soumet au rite de purification baptismale de Jean le Baptiste fils de
grand-prêtre et héritier de la tradition des prophètes d’Israël, lorsqu’il dit au tout début de sa vie publique « je ne suis pas venu abolir la loi, mais l’accomplir », lorsqu’à douze ans on rapporte qu’il répond à ses parents qui le cherchaient et le retrouvent dans le Temple à discuter avec les scribes : « je m’occupe des affaires de mon père », lorsqu’il est reconnu par les uns comme « le Messie », par les autres comme « le Christ » : n’avez-vous pas l’impression qu’il assume indirectement et directement la tradition religieuse hébraïque ?
Je considère que ce milieu catholique avec « ce besoin qu’on les gens de vouloir absolument le rattacher à une tradition antérieure » n’est pas une entreprise de reconstruction ou une falsification totale de l’authenticité du message de Jésus. Au contraire. Cela pose alors une interrogation d’une grande acuité, une question fondamentale : Et si Jésus était la perle qui ne peut être mieux visible que grace à l’écrin de la doctrine religieuse hébraïque ? Ainsi que le souligne l’Evangile de Jean « La Loi nous a été donnée par Moïse, la grace et la vérité par Jésus-Christ. » Ce qui ferait de la révélation messianique l’aboutissement de la tradition judaïque, dans un corpus indissociable.
Et c’est dérangeant. Cela invaliderait la construction universaliste sur l’autonomie de la volonté ou la liberté par exemple : « Je ne suis pas venu faire ma volonté mais celle de mon père », « Que ta volonté soit faite et non la mienne », « que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel », etc. Cela affecterait notre sens de l’histoire comme une suite d’évènements fortuits pour un faire un projet divin et messianique à partir duquel l’humain n’aurait à exercer son libre arbitre que pour se positionner entre l’alternative du Bien divin ou de l’opposition maléfique. Grand malaise !
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