@Abou Antoun
En Suisse c’est un unilinguisme local. Chaque région a sa langue.
Le bilinguisme, c’est deux langues parlés par une même personne, et si toute une population fait cela, ce n’est pas stable.
Bruxelles est un exemple typique, l’évolution « unilingue flamand/bruxellois » => « bilingue avec le français » => « unilingue français » a fait basculer lingustiquement la ville en moins d’un siècle.
On peut avoir un « territoire billingue » où l’on voit de manière stable des populations unilingues avec à la marge un nombre conséquent de bilingues. Mais si le bilinguisme est étendu à l’essentiel de la population alors l’une des deux langues finira, plus ou moins vite, par réduire l’autre au rang de folklore.
La stabilité linguistique dépend aussi, à l’ère moderne, de l’appui que peut avoir une langue.
En Suisse, le français a le poids de toute la France située à côtée ; l’italien celui de toute l’Italie. Le romanche, sans soutien aucun, est petit à petit effacé, grignoté par l’allemand, ses isolats se réduisant de manière naturelle.
C’est pour cela que l’anglais n’est pas menacé au Québec, il a le poids de tout le Canada anglophone sans parler des Etats-Unis. Puisque ils sont dans une culture ressentie forte, ils ne l’abandonneront pas.
Le français est dans une situation bien plus délicate.
Son poids déclinant au sein de l’ensemble canadien tend d’ailleurs à aggraver la situation.