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Commentaire de Tosc

sur Les Chevènementistes tendent la main à Nicolas Dupont-Aignan...


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Tosc Tosc 1er mai 2015 17:00

@Tythan
 
 « Bonjour à vous aussi et merci d’adopter un ton plus constructif que vos deux comparses, auquel bien entendu je me garderais de vous assimiler. »
 
Je vous en prie, c’est bien normal. D’ailleurs, j’ai vu qu’à la fin de votre réponse vous avez glissé du vouvoiement au tutoiement. Je vais conserver le vouvoiement mais ça ne me dérange pas de vous dire « tu ».
 
 «  Je remarque tout d’abord que vous semblez supposer chez DLF soit un manque de courage soit un manque de connaissance pour expliquer le fait que nous ne parlions pas outre mesure des traités. Je crois que cela montre bien chez vous l’a priori négatif qu’a réussi à vous inculquer François Asselineau à notre égard, tout ça parce que nous avons le malheur de ne pas nous prendre pour des professeurs de droit : non seulement ce n’est pas la sujet, mais ça évite aussi de raconter n’importe quoi. »

 
Pas du tout. Mon ralliement à DLF entre 2011 et 2014 s’est opéré parce que je trouvais que NDA semblait être le plus sincère sur la scène politique. Néanmoins, j’ai toujours eu l’impression qu’il y avait un manque de clarté dans ses positions et des imprécisions (voir fin de ma réponse). Et puis, alors que je trouvais qu’il élevait le débat au début, je me suis finalement résigné en constatant qu’il ne sortait pas du lot et que ces sorties médiatiques n’étaient pas dignes du courant idéologique qu’il voulait défendre. J’ai découvert ensuite l’UPR. Alors, peut-être que depuis, François Asselineau a davantage renforcé mon a priori négatif. Je ne le nie pas. Les imprécisions d’un projet quant à sa mise en œuvre et l’utilisation de slogans (sur lesquels chacun peut trouver midi à sa porte, c’est pour cette raison que j’ai toujours abhorré les slogans, bien avant de m’intéresser à la politique) ne me convainquent pas et me font trop penser aux méthodes du reste de la classe politique.
 
«  Vous faites l’erreur classique de François Asselineau en confondant moyens juridiques et volonté politique. Alors que ce sont deux concepts très différents qui ont des interférences mais ne sont pas identiques. La volonté politique, c’est la question de sortir de l’euro ou pas, de vouloir rester dans l’UE actuelle (c’est à dire l’UMPS, centristes et écologistes), de vouloir l’améliorer (Parti de gauche et de manière un peu confuse MRC), de vouloir sortir de la logique actuelle pour refonder une nouvelle Europe (DLF et FN) ou de sortir pour ne rien refonder derrière (UPR). »

 
Je distingue pourtant les deux. Je dis simplement la chose suivante : la volonté politique est de sortir de l’UE. Le moyen d’accomplir cette volonté se trouve être juridique : l’utilisation de l’article 50. Le processus de sortie de l’UE impliquera ensuite un certain nombre de démarches que l’UPR a détaillées.
 
« Les moyens pour y arriver, c’est en premier lieu de convaincre les électeurs français de ces solutions (étape que l’UPR oublie allègrement), »

 
Je ne comprends pas lorsque vous dîtes que l’UPR oublie allègrement de convaincre les électeurs français. L’UPR ne cesse d’expliquer aux citoyens et de les convaincre que l’UE est la cause de beaucoup de leurs maux, que cela ne s’arrangera pas, et que la sortie de l’UE est la seule solution. A mon avis, vous avez voulu dire autre chose, mais je n’ai pas compris.
 
« ensuite de négocier avec nos partenaires européens et d’éventuellement sortir de l’UE en invoquant le fameux article 50 dont FA fait une fixette ou tout simplement en dénonçant les traités. »
 
Quel est la différence entre mettre fin à nos liens avec l’UE par l’article 50 et dénoncer les traités ? Vous semblez supposer qu’il y a une nuance et que dénoncer les traités seraient plus simple.
 
« Il est complètement faux de penser qu’il serait impossible de convaincre les 27 autres Etats de réformer l’UE dans un sens plus respectueux des souverainetés nationales. »
         
Dans les années 60/70, De Gaulle d’abord puis le gaullisme, force politique puissante à l’époque, n’ont pas réussi à changer quoi que ce soit à la CEE (sauf à imposer la PAC). Et pourtant, il n’y avait que 6 puis 9 pays. Vous n’arriverez pas à me faire croire que DLF arrivera à convaincre 27 autres États, la quasi-totalité ayant des dirigeants pro-européens.
 
«  Le calcul de François Asselineau sur les probabilités (niveau 2nde, ce n’est pas la peine de convoquer les polytechniciens) est d’ailleurs totalement ridicule, oubliant qu’il ne s’agit pas de mathématique mais de négociations. »

 
C’est aussi un problème mathématique ! Mais vous avez raison de le souligner, un problème de négociations vient s’ajouter ! Je prends l’exemple de l’extrême-gauche en France. Ils sont divisés comme jamais et n’arrivent pas depuis maintenant des lustres à se mettre d’accord. Idem pour les gaullistes au passage, ou les écologistes. Expliquez-moi comment un pouvoir communiste en France pourrait convaincre, imaginons 12 gouvernements de droite libérale, 7 gouvernements de gauche sociale libérale, 3 gouvernements du centre, 2 gouvernements de gauche, 1 gouvernement d’extrême-droite, 1 gouvernement écologiste et 1 gouvernement souverainiste. Même s’il y avait 27 autres gouvernements communistes, cela serait compliqué. Idem pour le cas gaulliste. Et encore, je ne parle que de gouvernement. Mais les changements que DLF propose peuvent aussi être mis en question auprès des populations par des référendums, selon le choix des pays. Et les populations, même si elles ont un gouvernement souverainiste peuvent très bien se prononcer contre. Enfin bref, c’est littéralement impossible.
 
« S’il était vrai, comment l’UE aurait-elle été créée ? »
 
Je vous invite à relire vos cours d’histoire. Il n’y a jamais eu de négociations. Il y aurait peut-être un fédérateur, comme disait l’autre. Mais il ne serait pas européen.
La construction européenne commence avec la déclaration Schuman, rédigée par Monnet sans aucune concertation avec les gouvernements, et à plus forte raison avec les citoyens (cf. le site officiel de la commission européenne), qui prévoit la création de la CECA notamment. En quelques jours, c’est plié. La CECA et la construction européenne débuteront en 1952.
 
Et puis ensuite, a-t-on jamais eu de réelles négociations ? Sans doute un peu, mais toujours dans l’ombre et par quelques-uns seulement. Et certainement pas par la voix des peuples.
 
«  Reste que, à la différence de la Grèce, lui arrivera à la table des négociations avec une feuille de route solide et crédible (pas forcément dans le détail, mais cohérente dans l’ensemble). A la différence de la Grèce encore, notre pays reste très puissant en UE, à la fois de par son économie, son histoire, sa position géographique. Nous aurions un pouvoir de négociation d’autant plus fort que nous aurions une arme nucléaire : avec l’élection de NDA, personne ne douterait que la France serait prête, en cas d’échec des négociations sur les points que nous jugeons essentiels, de quitter l’UE. »

 
La France peut-être. Encore faut-il que le peuple soit consulté dans ce cas là à l’initiative du président NDA. Et je n’ai jamais entendu NDA dire qu’il veut sortir de l’UE.
 
« De plus, DLF possède des alliés puissants dans l’UE qui sont parfois au pouvoir (Grèce) ou et qui ont la capacité d’infléchir les décisions des gouvernants (Royaume-Uni, Finlande, Allemagne, et même Italie bien que je déteste Beppe Grillo). De nombreux pays seraient très favorables à la mise au pas de la bureaucratie bruxelloise qui n’irrite pas seulement les Français...  »
 
Votre allié puissant en Grèce est un petit parti politique, les Grecs Indépendants, avec lequel Syriza s’est allié pour avoir une majorité, rien d’autre. Résultat, le chef des Grecs Indépendants est ministre de la Défense (poste au combien essentiel dans la situation actuelle de la Grèce). C’est une alliance de circonstances avec un parti politique dit de gauche radicale qui se plie à Bruxelles, trahissant des millions de grecs, comme c’était prévu. Dans un communiqué, NDA avait assimilé l’arrivée de Syriza au pouvoir à la chute du mur de Berlin. C’est exactement ce que je dénonçais plus haut.
Le UKIP ? Oui, j’étais au théâtre du Gymnase en 2012. Je sais qu’il y a des amitiés, mais le UKIP souhaite la sortie de l’UE, tout simplement. Quant au M5S, il propose des choses intéressantes mais reste dans un cadre européen qui l’empêchera d’appliquer son programme. Il ne remet pas en cause l’UE , l’euro et l’Otan.
 
Bref, il n’y a pas eu beaucoup d’inflexions de toutes manières.
 
«  J’observe également que, quand bien même vous souhaitez quitter et détruire l’UE, ses institutions et son droit, vous en restez finalement prisonnier sur la base d’une vision totalement erronée du droit actuel. »
 
Détruire l’UE ? Non, loin de l’UPR cette idée. La France en sort. Mais si les autres pays veulent continuer l’aventure, pas de problème. Ils sont libres de leur choix. Quant à la deuxième partie de votre phrase, je ne l’ai pas comprise.
 
« Plus je lis votre commentaire, et plus je vois que tu es finalement totalement imprégné des idées absurdes de François Asselineau, en assimilant par exemple tous les autres hommes politiques à des européistes, ce qui est ridicule. Il n’y a rien de commun dans les idées européennes de Juppé ou de NDA par ex. »

 
Je suis d’accord que Juppé n’a rien à voir avec NDA. Ou que NDA n’a rien à voir avec Placé, ou Laurent, ou Bayrou. Je n’assimile pas et je n’assimilerai jamais NDA à un européiste tant qu’il maintient ses positions actuelles. Et je ne dis pas que tous les hommes politiques sont européistes. Beaucoup sont eurosceptiques, mais beaucoup ne veulent que d’une autre Europe : union, fédération, confédération, que sais-je encore. Je pense qu’il ne doit pas y avoir plus que des relations économiques et politiques entre États souverains en Europe.
 
« De même, je déplore que tu en sois encore à rechercher une vérité, qui en politique n’existe pas. Tu peux me convaincre de la justesse de tel ou tel argument, éventuellement pointer quelques incohérences dans mes idées, mais jamais tu ne pourras convaincre qui que ce soit que ce que dit Asselineau est la Vérité. Tout simplement parce que ce n’en est pas une, que cela ne peut en être une. »
 
Quand je parle de vérité, ce n’est pas sur les choix politiques. C’est sur le diagnostic et la mise en lumière de ce qu’est vraiment la construction européenne. Quand l’UPR dit que l’article 63 interdit toutes les restrictions aux échanges de capitaux, et que cela est la cause principale des délocalisations, il ne ment pas. C’est un fait. C’est la vérité. Donc, en écartant les choix politiques auxquels la question de la vérité ne peut pas s’appliquer, je ne comprends pas de quoi est-ce que vous parlez exactement.
 
« Bref, j’ai un seul conseil à te donner : pense par toi même et exerce ton esprit critique sur ce que dit François Asselineau (dont par ailleurs tout n’est pas à jeter).  »
 
Ce n’est pas toujours facile, c’est certain. J’essaye néanmoins. D’ailleurs, je vous fais le même conseil pour NDA.
 
A ce propos, je viens de tomber sur une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=bor12joiDy8
 
Je crois qu’elle illustre notre désaccord. Au final, je ne comprends rien à ce que NDA veut faire.
Il veut dénoncer les traités, c’est-à-dire rompre un contrat, autrement dit ne plus être lié aux obligations qu’il implique. Et rompre les traités qui lient la France, c’est finalement sortir de l’UE. Mais il n’aime pas le mot sortir. Il veut transformer le truc, en étant au cœur du système. Donc il n’y a rien à dénoncer en fait.
 
« Si la France n’y est plus, il n’y a plus rien. » Ce sont ses mots, les mêmes que tous les défenseurs de l’UE (sur ce point là, je ne dis pas qu’il est européiste, je constate juste que cette excuse est utilisée par les défenseurs de l’UE). Donc si la France sort du système de l’UE, c’est le néant, le chaos, l’apocalypse, the end ?
 
Et puis il parle d’imposer aux autres la vision de la France. Sur ce point, je suis en total désaccord. De quel droit irions-nous imposer quoi que ce soit aux autres pays ? « Au nom d’une conscience politique ». Je ne sais pas bien ce que ça veut dire. Bref, il prend ensuite des exemples de révolutions. Donc, il se sert de ça comme modèle ? Alors qu’on peut utiliser un moyen juridique qui nous est offert pour nous retirer de l’UE légalement, sereinement, comme des grands ? Il préfère faire une révolution démocratique par une consultation des français, pour reconstruire un truc, pas pour sortir (soi-disant nous échapper, fuir, nous isoler). Et puis, il veut les consulter sur quoi exactement ? Un référendum c’est oui ou non. Sortir de l’UE ? Ce n’est pas ça qu’il propose. Une autre Europe ? Que vont dire les français ? Oui ? Et donc ? Et les autres peuples, on les consulte pour reconstruire une autre Europe ?
 
Tout cela est complètement confus et je n’arrive pas à faire confiance à un tel discours. Quand on propose une politique, on sait de quelle manière on va la mettre en œuvre. Si on dit que ça n’a pas d’importance et qu’on verra ce qu’on fera, c’est lancer des idées et promettre des choses sans mesurer si cela est réalisable. Il y a un fond d’irresponsabilité dans un tel comportement.
 
 
Dans l’attente de votre (ta ?) réponse.


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