« Non. Cela n’a rien à voir,
cf. mes explications dans mon commentaire précédent. »
Quelles
explications ?
« Le pb mathématique que pose
FA n’a rien à voir avec la question posée, qui est de savoir si différents pays
sont capables de se mettre d’accord sur un compromis. Le seul pb qui existe,
c’est la négociation, les mahts n’ont rien à y faire et il est ridicule d’en
parler. »
Quand
95% des gouvernements des pays de l’UE sont européistes, je vois mal comment
vous arriverez à un compromis. On vous dira de vous la boucler, avec les
pressions substantielles qui vont avec. Or comme il sera impossible d’avoir 100%
de gouvernements prêts à faire des compromis avec DLF (il faudrait pour cela
qu’ils ne soient ni de droite libérale, ni de gauche libérale, ni de gauche
radicale, ni du centre, ni écolo, ni communiste), c’est bien aussi d’un
problème mathématique dont il s’agit.
« La seule chose que dit l’ex
pris par FA, c’est qu’il est impossible que tous les pays aient exactement
l’Europe qu’ils veulent. ça d’accord, mais personne ne l’a jamais contesté et
personne à DLF n’imagine dicter exactement le traité alternatif proposé aux
autres pays européens... »
Donc
finalement, vous savez déjà que l’Europe que vous voulez, vous ne l’aurez pas.
Je suis d’accord avec toi : il est impossible d’avoir un programme politique
qui convienne à 28 peuples différents. Je ne comprends donc pas pourquoi on se
casse la tête à vouloir réfléchir à un truc qui n’arrivera jamais à convenir à
tout le monde, pourquoi on s’acharne à créer un truc commun au-dessus des
nations, alors qu’on pourrait déjà s’occuper de faire un truc qui nous convient
à nous, et uniquement pour nous. Adoptons une politique nationale qui défend
nos intérêts, et que chaque pays fasse de même et ce sera parfait. Toute
construction européenne est vouée à ne donner pleine satisfaction à personne
(je reprends vos propos). Et si on veut quand même une construction européenne,
on l’impose (comme c’est le cas aujourd’hui), piétinant la démocratie, les
droits de l’homme et la liberté des peuples. Je dis donc non merci.
« Si le pouvoir en question
se cantonne à des questions d’organisation des structures de l’UE, sans
chercher à imposer une politique communiste, ce n’est pas impossible.. »
Donc
si je comprends bien : on élit des gouvernements qui ne s’occuperaient de ne
changer que l’organisation des structures de l’UE, mais qui par contre ne
modifieraient absolument pas la politique menée ? On continue à fond dans
l’ultralibéralisme même si on est communiste, gaulliste ou écolo ? Donc
finalement, on ne change rien.
« Mais pas de pbs. S’il est
possible de répondre à certaines préoccupations en aménageant les traités, on
le fait. et sinon, ils ne viennent pas et nous, à DLF, nous avons toujours
souhaité respecter la volonté populaire. »
Donc
si quinze pays veulent conserver la Commission Européenne telle qu’elle est,
vous allez aménager les traités pour satisfaire aux exigences de ces autres
peuples ? A quoi cela aurait-il servi de voter pour DLF qui avait promis la
suppression de la Commission ? (Je prends volontairement un exemple grossier
mais vous êtes en train de m’expliquer que vous seriez prêts à brader vos
propositions, et donc à trahir les électeurs français qui vous auraient mis au
pouvoir.)
Et
si les points ne sont pas négociables, alors les pays ne rentrent pas ? Ok,
logique. Mais finalement, vous vous retrouverez tout seul. Autant faire une
politique nationale directement qui puisse satisfaire pleinement nos intérêts.
« Attention, on sent que tu
t’es basé sur les dossiers de FA dont la valeur historique est nulle. »
Et
qu’est-ce qui te permet de dire cela ? Serais-tu historien sur le sujet ?
« Attention sur le fédérateur
extérieur. »
Attention
? Pourquoi donc ? Attention Monsieur le Président de la République, vous dîtes
des énormités ?
« Mais que ce soit vrai ou
pas, plus bas, tu reconnais qu’il y a eu des négociations ensuite, ce qui
valide donc ce que je disais. »
Ça
ne valide rien du tout de ce que tu disais, pardonne-moi. Les négociations que
j’ai évoquées ont été faîtes en catimini, dans le secret des cabinets, dans la
pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice (pour citer
Monsieur Séguin). Il n’y a qu’à regarder la presse de l’époque. On annonce la
signature d’un traité mais on ne sait pas qui a négocié. Tout a été fait dans
le silence et la discrétion. Acte unique, Traité de Maastricht, d’Amsterdam, de
Nice, etc. Quelques personnes seulement prenaient part aux négociations, et
certainement pas les parlementaires ou les responsables politiques plus
généralement. Et comme par hasard, l’Europe depuis 1957 n’a été que davantage
dans la même direction. Ceux qui rédigeaient les traités les faisaient
conformes à leurs intérêts.
« Tu te trompes :
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/10/nicolas-dupont-aignan-je-propose-de-quitter-l-union-europeenne-dans-sa-forme-actuelle_1682904_1471069.html  ; »
Ok,
je me suis trompé. Il l’a dit. Comme il a dit que ce que j’ai rapporté en vous
mettant le lien de la vidéo.
Il
l’a dit. Mais pourquoi ça ne réapparaît pas dans son programme politique ? Ou
dans sa profession de foi de 2012 ? En finir avec l’Europe bureaucratique pour
passer à une Europe des Nations à la
carte ? Le FdG aurait pu dire : En finir avec l’Europe bureaucratique pour
passer à une Europe sociale qui met l’humain à la première place ? L’UMP aurait
pu dire : En finir avec l’Europe bureaucratique pour passer à une Europe
efficace, courageuse et concrète ? C’est là une formule floue qui permet à
toute ambiguïté d’exister. En finir, ça peut vouloir dire tout et son
contraire. Le problème, c’est que les paroles s’envolent, mais les écrits
restent. J’espère pour toi que tu ne seras pas lésé si NDA arrive au pouvoir.
« Anel est au pouvoir avec
Syriza, c’est un fait et l’avènement de Syriza a été un tremblement de terre,
il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître même si certains officiels
européens font la moue. »
Je
n’ai pas senti une seule secousse. Et vous ? L’Europe est toujours ce qu’elle
est et continue toujours dans la même direction. La Grèce ne fait juste que
négocier son prochain versement. Elle attend 7 milliards environ, mais si elle
veut les avoir, il faut qu’elle entame de nouvelles réformes, réformes qui
n’étaient pas au programme de Syriza.
« Peut-être que Syriza va
plier, ça semble le plus logique compte tenu des forces en présence, d’autant
que Syriza rêvait éveillé pendant longtemps. Mais peut-être pas et peut-être
qu’ils vont obtenir ce qu’ils souhaitaient. A voir, je ne suis pas au courant
de tout mais on ne peut pas comme ça, d’un revers de la main, balayer ce parti. »
Soit.
Attendons encore quelques mois. Je t’accorde le bénéfice du doute.