@velosolex
Si cette solidarité perdure, si elle est ce que vous dîtes, et que je comprends, alors elle existera quand il sera question de sauver notre pays des griffes des profiteurs et de leur pouvoir qu’on ne peut plus nommer arbitraire tant on sait où ils vont.
Cette histoire de charlie possède deux niveaux :
au niveau humain, j’adhère, j’ai compris ce ressenti, mais pour être franche, ce qui me gêne, au niveau humain, c’est que c’était facile, plutôt tendre, plutôt festif même si la fête n’était pas de gaie débauche, elle était de chaud réconfort.
Et il y a le niveau politique ; au niveau politique elle n’avait aucun sens, or le politique est tapi, à chaque coin de rue, et la politique actuelle, la nôtre, celle de notre « camp », gâche la fête, et j’ai ressenti plus violemment ce gâchis, comme je le ressens pour tant d’autres choses, comme si toute « innocence » ou du moins spontanéité était forcément dévoyée : la preuve, cette scission, ces bagarres de mots...
Vous ne m’ôterez pas de l’idée que seuls les « privilégiés » de notre système pouvaient se payer cette innocence. En tout cas, moi, je ne le pouvais pas ! Et c’est là que se dessine la fracture, chère à Sarko ou à je-ne-sais-qui ; nous sommes rendus dans un monde où le patriotisme n’a plus cours et je n’ai aucune envie de voir ce qu’il adviendrait en temps de guerre !
Imaginez que la France s’embringue dans une guerre contre la Russie, où serait « le peuple » ?
Quand aux coupables, j’ai idée, et bien avant cela, que les jeunes qui n’ont pas possibilité de donner leur énergie, leur courage ou leur désir « d’héroïsme » dans une carrière ou dans une défense de leur pays, quand tout est mou, confort pour ceux qui l’admettent et le trouvent, ne trouvent comme faille où s’engouffrer pour assouvir ce besoin, que la parole de quelques gourous du djihad, en prison ! Cela je le comprends fort bien, et j’ai idée que le gouvernement le comprend aussi qui va embaucher à l’armée plus de cent mille jeunes ! on parlait même de remettre le service militaire obligatoire. Ça n’a l’air de rien, mais c’est très juste d’un certain point de vue ; j’ai toujours pensé que ces Kouachi et Coulibary auraient été des héros s’ils avaient fait montre de leur courage ( oui, bon, on peut discuter, drogue ? endoctrinement..) pour la bonne cause ! Après tout, on peut imaginer que peu importe la cause, pour eux, c’était se dépasser qui importait.
Mais les US eux-mêmes n’ont quasi plus d’armée à force d’envoyer la sienne sur des causes ignobles et qu’ils sont obligés d’avoir affaire à des privés !
La liberté, ils ne l’avaient pas, juste devant un avenir morose.
Il faut quand bien garder en tête que ce qu’ont fait les Kouachi, c’est ce que font tous les soldats encensés, au Moyen-Orient, en Libye, pour tuer Kadafhi,etc. C’est exactement la même chose, notre monde n’est douillet que pour les civils qui gagnent leur croûte ; partout ailleurs, c’est pire que l’enfer !
Ainsi, dans les banlieues, les petits ou grands dealers ne sont que la réplique des traders, commerciaux et autres publicitaires, qui n’ont que le pognon comme objectif. Les Kouachi n’ont pas fait cela, comme Mérah, j’en suis sûre, ils voulaient être héros ! Or, notre société ne laisse à personne l’occasion d’être héros...
J’ai vu ce dédoublement de la personnalité, comme elle existe chez tous ceux qui racontent leurs faits d’armes, même dans la guerre d’Espagne, pour la bonne cause, qui a fait que ces gamins français ont laissé descendre le chien de la voiture et n’ont pas tué tout ce qui bouge dans leur fuite ! L’adrénaline avait quitté leur corps, ils en ont oublié leurs papiers !
Nous sommes les héros de notre camp ; aujourd’hui, le camp ce n’est plus la nation, ce n’est plus la défense des libertés, alors même que nous en aurions grandement besoin !