@philouie
En même temps vous êtes un peu saoulant avec votre volonté un rien frivole de « ne pas être Charlie ». Bon, on a compris, vous êtes un rebelle, un antisystème, un pourfendeur de« moutons » et de « Charlie ». Sérieusement, vous n’avez pas d’autre centre d’intérêt dans la vie à part les quenelles et « ne pas être Charlie » ? Je ne sais pas, un travail, un hobbie... Vous n’avez pas l’impression de tomber dans le même type d’excès que celui que vous dénoncez ? Vos propos sont caricaturaux, outranciers et manichéens. Et un rien sectaire :
Je parle d’autre chose. Je parle de ceux qui ne sont pas Charlie.
Qui
ne sont pas Charlie et qui ne sont pas une frange marginale,
négligeable, rééducable, mais des millions de Français qui ne sont pas
Charlie. Pas de ceux qui sont des « Charlie mais », je parle de ceux qui
ne sont pas Charlie.
Ceux qui ne sont pas Charlie et à qui on ne donne pas la parole. Ceux qui ne sont pas Charlie et qu’on fait taire.
Donc les manifestants étaient « inconsciemment » des nazis antidreyfusards et « inconsciemment » des petits pions de l’OTAN soutenant des meurtres de masse. N’en jetez plus ! Ils sont vos « ennemis » irréductibles, même sans le savoir. Désolé mais là on est dans le délire total ; le crime d’arrière-pensées est typique des mentalités inquisitrices et fascistes.
Assez de réduction dialectique infantilisante, il n’y a pas des charlie et des anti-charlie, des eux et des nous, des moutons abrutis - qui paient accessoirement des impôts - et des « dissidents » éclairés qui passent (peut-être) trop de temps sur internet.
Je cite ici le propos subtil de Yves Roucaute, philiosophe, au sujet de « Charlie »
Manuel Valls n’a pas saisi le problème né des
manifestations, préférant plaquer une vision rassurante pour son
gouvernement et sa vision restrictive de la laïcité. Il n’a pas vu les
effets pervers produits par le fameux « Je suis Charlie » sur lequel je
m’étais autorisé un article de mise en garde dans Atlantico au lendemain
des manifestation En particulier sur les effets d’exclusion des
démocrates musulmans qui ne pouvaient évidemment manifester en disant «
je suis Charlie », l’odieuse négation des meurtres des juifs qui ne
pouvaient être réduits à un crime contre la liberté d’expression et le
problème posé pour de nombreux citoyens, chrétiens ou athées, qui ne
pouvaient accepter de réduire leur protestation à un soutien à un
journal dont ils ne partagent pas les convictions.
Mais il n’a pourtant pas tort de dénoncer certains «
intellectuels » qui vivent dans l’imposture en vendant des réflexions
simplistes dignes du café du commerce. Ainsi, cette prétendue analyse de
Emmanuel Todd sur sa « honte » des manifestations, sur « le
catholicisme zombie », et les manifestations antimusulmanes et vichyste.
A l’évidence, son livre est un gros article, bâclé en quelques jours
pour faire « un coup » sans aucune étude de terrain.