@ Stephan Hoebeeck
Comme je vous l’ai dit dans mon commentaire à votre précédent article, Claude Tresmontant - linguiste aux qualités unanimement reconnues - est certainement le plus grand connaisseur de l’origine écrite des évangiles. Arguments à l’appui, il a clairement expliqué, peu de temps avant sa mort, que les quatre évangiles ont été rédigés avant la guerre de Jérusalem.
Il s’ensuit que les miracles attribués à Vespasien par Suétone et Tacite ont eu lieu après les évangiles. Ce qui s’accorde d’ailleurs avec le fait que pour Flavius Josèphe, il fallait deviner que le sauveur annoncé était Vespasien (et non Jésus) : « Mais ce qui les avait surtout excités à la guerre, c’était une prophétie ambiguë trouvée pareillement dans les Saintes Écritures, et annonçant qu’en ce temps-là un homme de leur pays deviendrait le maître de l’univers[39]. Les Juifs prirent cette prédiction pour eux, et beaucoup de leurs sages se trompèrent dans leur interprétation ; car l’oracle annonçait en réalité l’empire de Vespasien, proclamé pendant son séjour en Judée (guerre des Juifs, livre IV, V, 4).
Sachant que pour les Juifs, Dieu s’exprime dans les textes sacrés sous une forme cachée, et même hermétique, il est tout a fait logique qu’ils aient cherché à en extraire ce qui leur semblait être sa parole inspiratrice qui devait les guider.
D’où vos remarques sur les »reprises" puisées par les évangélistes dans des textes précédemment inspirés, tels que le livre d’Enoch, la Règle de la Communauté, l’évangile qui précède le suivant. Ce n’est pas du simple copié/collé mais une recherche d’une toujours meilleure interprétation de la parole de Dieu, sur le fameux chemin que Jean Baptiste a voulu continuer à tracer.