Quelques exemples de rédactions tronquées dans les évangiles
Avant d'aborder l'identité de Jésus, nous abordons quelques copier-coller du Nouveau Testament, nous aborderons dans l'article suivant les strates rédactionnelles : certains passages des évangiles montrent que Jésus est un converti au judaïsme, d'autres montrent qu'il est un prêtre, d'autres encore en font un rabbi pharisien descendant du roi David, certains passages montrent que Jésus remet en question le sabbat, d'autres qu'il l'observe, certains passages montre qu'il défend le point de vue sadducéen contre la loi orale des pharisiens... ces différentes facettes de Jésus correspondent à des époques rédactionnelles que nous tenterons alors de déterminer.
On est habitué à la division des évangiles en chapitres et en versets, néanmoins ceux qui les étudient les divisent aussi en péricopes.
Une péricope contient une narration similaire s’étendant sur un ou plusieurs versets, certaines péricopes sont plus connues que d’autres, celle de la femme adultère ou de la samaritaine.
On sait qu’il y a quatre évangiles. Ceux de Matthieu, de Marc et de Luc sont appelés synoptiques parce qu’ils ont de nombreux points communs. Celui de Jean est assez différent et ne permet pas le même suivi qu’entre les synoptiques.
Les péricopes qui regroupent donc quelques versets sont parfois divisées en sous-péricopes. C’est assez rare.
Et dans les synoptiques nous trouvons même une sous-péricope inversées dans l’épisode de la tentation au désert.
Et cette sous péricope inversée permet de comprendre que les évangiles sont des faux.
Nous montrons la comparaison dans l’image qui ci-dessous :
Il est impossible d’expliquer par la source Q cette inversion.
Dans le cadre d’un faux, elle est très facile à expliquer :
CEUX QUI RÉDIGÈRENT LES ÉVANGILES (SOUS LES PSEUDONYMES DE MATTHIEU, DE MARC ET DE LUC) TRAVAILLAIENT ENSEMBLE, ILS DEVAIENT DISPOSER DE CERTAINS DOCUMENTS EN PLUSIEURS EXEMPLAIRES, ET D’AUTRES EN UNE SEULE COPIE.
QUAND LE PSEUDO-MATTHIEU COPIAIT CE QUI DEVIENDRA LES VERSETS 5 À 7 DE SON ÉVANGILE,
LE PSEUDO-LUC COPIAIT CE QUI DEVIENDRA LES VERSETS 5 À 8 DE SON ÉVANGILE
ENSUITE ILS S’ÉCHANGÈRENT LEURS ORIGINAUX
C’EST ALORS QUE LE PSEUDO MATTHIEU COPIA CE QUI DEVIENDRA LES VERSET 8 À 10 DE SON ÉVANGILE (QUI CORRESPONDENT AUX VERSETS 5 À 8 DE L’ÉVANGILE DE LUC)
ET QUE LE PSEUDO-LUC COPIAIT CE QUI DEVIENDRA LES VERSETS 9 À 12 DE SON ÉVANGILES ET QUI CORRESPONDETN AUX VERSETS 5 À 7 DE L’ÉVANGILE DE MATTHIEU
…
LES COPIER-COLLER DES ÉVANGILES
Mais on peut aussi étudier les autres sources, certains miracles de Jésus par exemple :
Plusieurs miracles de Jésus ont été faits aussi par l’empereur Vespasien, qui guérissait des aveugles, des boiteux et des hommes aux mains paralysées.
Voyons d’abord ce que dit Suétone dans La Vie des Douze Césars (Vespasien, §7) :
Cependant personne n’avait introduit ce Basilidès, que la goutte empêchait depuis longtemps de marcher, et que tout le monde savait être fort éloigné de là. Aussitôt arriva une lettre qui annonçait que les troupes de Vitellius avaient été défaites à Crémone, et qu’il avait été tué à Rome. Vespasien, prince nouveau et en quelque sorte improvisé, manquait encore de ce majestueux prestige qui appartient au souverain pouvoir : il ne se fit pas attendre. Deux hommes du peuple, l’un aveugle et l’autre boiteux, se présentèrent devant son tribunal, le priant de les guérir, sur l’assurance que Sérapis leur avait donnée pendant leur sommeil, que l’un recouvrerait la vue, si l’empereur voulait imprégner ses yeux de salive, et que l’autre se tiendrait ferme sur ses jambes, s’il daignait le toucher du pied. Vespasien, n’augurant aucun succès d’une telle cure, n’osait pas même l’essayer. Ses amis l’encouragèrent. Il fit donc l’une et l’autre expérience devant le peuple assemblé, et réussit. Vers le même temps, sur l’indication des devins, on déterra à Tégée, en Arcadie, des vases antiques qui étaient enfouis dans un lieu consacré, et l’on y reconnut la vivante image de Vespasien.
Nous trouvons aussi dans Tacite, Histoires, Livre IV, §81 :
Pendant les mois que Vespasien passa dans Alexandrie, pour attendre le retour périodique des vents d’été et la saison où la mer devient sûre, plusieurs prodiges arrivèrent, par où se manifestèrent la faveur du ciel et l’intérêt que les dieux semblaient prendre à ce prince. Un Alexandrin, homme du peuple, connu pour avoir perdu la vue, se jette à ses genoux et implore en gémissant un remède à son mal. Il se disait envoyé par une révélation de Sérapis, la principale divinité de cette nation superstitieuse, et il conjurait l’empereur de daigner lui humecter les joues et les yeux avec la salive de sa bouche. Un autre, perclus de la main, demandait, sur la foi du même dieu, que cette main fût foulée par le pied de César. Vespasien les repoussa d’abord avec moquerie. Comme ils insistaient, le prince hésita : tantôt il craignait le reproche d’une crédule présomption, tantôt l’ardeur de leurs prières et les flatteries des courtisans lui donnaient de la confiance. Enfin il ordonne aux médecins d’examiner si le mal qui prive l’un de ses yeux, l’autre de son bras, peut être vaincu par des moyens humains. Les médecins, après des raisonnements divers, répondirent « que la force visuelle n’était pas détruite dans l’aveugle, et qu’elle reviendrait si on écartait l’obstacle ; que la main de l’autre, jetée hors de sa position naturelle, y pouvait être rétablie par une salutaire pression ; que peut-être c’était la volonté des dieux, et qu’ils avaient choisi le prince pour instrument de leurs œuvres ; qu’après tout, si le remède opérait, la gloire en serait à César ; s’il était vain, le ridicule tomberait sur ces misérables. » Vespasien, plein de l’idée que tout est possible à sa fortune, et ne voyant plus rien d’incroyable, prend un air satisfait, et, au milieu d’une foule attentive et curieuse, il exécute ce qui est prescrit. À l’instant la main paralysée est rendue à ses fonctions, et le jour brille aux yeux de l’aveugle. Ces deux prodiges, des témoins oculaires les racontent encore aujourd’hui que le mensonge est sans intérêt.
Ces miracles sont attribués à Jésus dans les évangiles. Nous avons une guérison de deux aveugles en Matthieu 9, 27-31, mais le miracle est attribué à la foi. Les autres guérisons d’aveugles sont décrites en Marc 8, 22–27 et en Jean 9, 1–41. Dans Marc, nous trouvons le passage suivant :
Ils se rendirent à Bethsaïda ; et on amena vers Jésus un aveugle, qu’on le pria de toucher. Il prit l’aveugle par la main, et le conduisit hors du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains, et lui demanda s’il voyait quelque chose. Il regarda, et dit : J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et qui marchent. Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux ; et, quand l’aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement.
Similaire à Jean, qui écrit :
Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie “envoyé”). » Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair.
Il existe d’autres points de comparaisons flagrantes
L’onction à Bethanie s’articule en trois versions, celle de Matthieu (26, 6–13) et de Marc (14, 3–9) qui sont similaires, et celle de Jean (12, 1–11) qui diverge
Mais toutes sont proches de Pétrone, Satiricon, cap 77–78.
Notons que le Satyricon de Pétrole paraît avoir inspiré l’histoire du coq de Saint Pierre (comparer Matthieu 26, 69–75 ; Marc 14, 66–72 ; Luc 22, 56–62 ; et Jean 18, 17–18 et 25–27 AVEC satiricon, chapitre 74) ou les répugnantes paroles de Jésus qui recommande que l’on mange sa chair et que l’on boive son sang qui se retrouvent au chapitre CXLI du Satiricon, où nous lisons :
« J’ai trouvé, dit Eumolpe, un bon moyen de tenir en haleine nos coureurs d’héritages. » Et tirant son testament d’un sac, il nous lut ses dernières volontés : « Tous ceux qui sont couchés sur mon testament, à l’exception de mes affranchis, ne pourront toucher ce que je leur laisse qu’à la condition, après avoir préalablement coupé mon corps en morceaux, de le manger en présence du peuple assemblé. Pour qu’ils ne s’effrayent pas plus qu’il ne convient, qu’ils sachent que c’est une coutume observée chez certains peuples de faire manger les défunts par leurs proches, et cela est si vrai que l’on conjure souvent les moribonds de se hâter d’en finir pour ne point trop, gâter leur viande. Ceci pour encourager mes amis à ne pas me refuser ce que je demande, mais à déguster ma chair avec un zèle égal à celui avec lequel ils souhaitent : le départ de mon âme pour le royaume des ombres. »
Notons encore les comparaisons que l’on peut faire entre les crucifixions-résurrections décrites dans le chapitre 111–112 du satiricon (la Matrône d’Éphèse), ainsi qu’avec plusieurs passages provenant du Roman de Chairéas et de Callirhoé composé par Chariton d’Aphrodise.
Comme nous le constatons la littérature profane fut utilisée comme inspiration de plusieurs passages évangéliques…
Mais il y a aussi d’autres influences comme le livre d’Henoch :
Hénoch 98, 3 : « Leur esprit sera jeté dans une fournaise de feu. »
et
Matthieu 13, 42 et 50 : « Ils les jetteront dans la fournaise ardente. »
Hénoch 62, 5 : « Quand ils verront le Fils de l’homme assis sur le trône de sa gloire. »
et
Matthieu 19, 28 : « Lorsque, au jour du renouvellement, le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire. »
Hénoch 2, 4 : « Tous (les justes) deviendront (ou : seront) des anges dans le ciel. »
et
Marc 12, 25 : « Ils sont comme les anges dans le ciel. »
Hénoch 69, 27 : « La somme du jugement a été donnée au Fils de l’homme. »
et
Jean 5, 22 : a II a donné au Fils le jugement tout entier. »
Hénoch 48, 4 : « Il (le Messie) sera la lumière des peuples. »
et
Jean 8, 12 : « Jésus leur parla de nouveau, disant : Je suis la lumière du monde. »
Hénoch 39, 5 : « Là mes yeux virent leurs habitations (des justes) au milieu des anges de sa justice. »
et
Jean 14, 2 : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père..., je vais vous y préparer une place. »
Hénoch 53, 6 : Le Messie est appelé « le Juste ».
et
Actes des Apôtres 3, 14 : « Le Christ est appelé “le Juste” ».
Hénoch 38, 2 : « Il eût mieux valu pour eux qu’ils ne fussent pas nés. »
et
Matthieu 26, 24 : « Mieux vaudrait pour lui que cet homme-là ne fût pas né. »
etc.
Un des plus importants textes de Qumran est la Règle de la Communauté
Voici aussi quelques comparaison textuelles :
voir image
Les discours de Jésus dans l’Évangile de Jean s’inspire du Discours des deux Esprits contenu dans la Règle de la Communauté, avec une différence, dans la Règle, l’homme a en lui deux esprits, l’Esprit de Vérité et l’Esprit de Perversion, et l’homme doit choisir entre ces deux natures qu’il a en lui, tandis que les réécritures de l’évangile de Jean présente le choix entre suivre Satan et croire en Jésus…
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