@Emile Mourey
Claude Tresmontant est parti d’une analyse logique visant à démontrer la véracité du texte évangélique. Il s’est dit : « Si les textes chrétiens sont vrais, ils sont fatalement des traductions de l’hébreu, réalisée à une époque précoce après la mort de Jésus. »
Il a donc retroversé le texte grec en hébreu... et il a retraduit ce texte en français... sa traduction est très belle... mais je ne vois pas où il y a une once de preuve là-dedans... à moins que l’exotisme de sa traduction doivent être considéré comme une preuve.
Sa traduction du prologue de Jean :
au commencement était le parler
et le parler était à dieu
et dieu il était le parler
lui il était au commencement à dieu
tout par lui a été créé
et sans lui rien n’a été créé
de ce qui a été créé
en lui était la vie
et la vie était la lumière des hommes
et la lumière dans la ténèbre a resplendi
et la ténèbre ne l’a pas reçue
Ma traduction du prologue de Jean
La Liturgie du Logos ou des Mystères
Le Prêtre. [v. 1.]
Au commencement était le Logos, [pause]
et le Logos était auprès de Dieu.
Le Chœur. [v. 2.]
Il était au commencement auprès de Dieu. [pause]
Le Prêtre. [v. 3.]
Toutes choses ont été faites par Lui,
Le Chœur.
et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Lui. [pause]
Le Prêtre. [v. 4.]
En lui était la vie,
Le Chœur.
et la vie était la lumière des hommes. [pause]
Le Prêtre. [v. 5.]
La lumière luit dans les ténèbres,
Le Chœur.
et les ténèbres ne l’ont point reçue. [pause]
Le Prêtre. [v. 10.]
Elle [la lumière] était dans le monde, [pause]
et le monde a été fait par elle [la lumière],
Le Chœur.
et le monde ne l’a point connue. [pause]
Le Prêtre. [v. 11.]
Elle [la lumière] est venue chez les siens,
Le Chœur.
et les siens ne l’ont point reçue. [pause]
Jean 1, 1–5 & 10–11.
La proximité de Dieu exclut l’identité à Dieu, cette proximité correspond à l’atziluth des Qabalistes, aussi appelé « monde de l’Émanation ou de la proximité divine », il s’agit des dix sephirôth. Il est d’ailleurs étonnant que les qabalistes chrétiens identifièrent assez instinctivement Jésus ou le Logos aux dix sephirôth.
La partie finale du verset 1 : et le Logos était Dieu, nous paraît être une interpolation.
Comme vous voyez pour moi, le Logos, c’est le Logos et pas le parler, la traduction de Tresmontant élude ce que ce passage a de philonien ou d’hermétique... Je ne suis d’ailleurs pas convaincu de l’origine chrétienne de cette liturgie, elle me semble plus probablement issue des textes hermétiques avec laquelle elle offre de nombreuses comparaisons...
Sa rétroversion dut par contre convaincre de nombreux chrétiens de la véracité du message de Jésus.
Tresmontant fut d’ailleurs accueilli par un silence de mort au sein de l’Église catholique, tout simplement parce qu’à l’époque de ses premiers écrits, l’Église considérait comme un dogme que les évangiles avaient été rédigés en grec par les apôtres sur base de l’Esprit Saint.
Aujourd’hui, les travaux de Tresmontant et de Boismard, et de d’autres encore, sont toujours étudiés, mais ils sont considérés comme erronés...
La plupart des spécialistes, et nous-mêmes qui ne sommes qu’un modeste dilettante, admettent que certains passages du NT furent rédigés en hébreu ou en araméen et traduits en grec... mais des dizaines de passages furent rédigés en grec et ne furent jamais composés en hébreu ou en araméen, et s’ils le furent les réécritures poétiques grecques rendent spéculative les rétroversions en hébreu