@Fabien Celse
Bonjour.
À ma connaissance, P. Merieu
ne s’est pas encore officiellement exprimé sur les programmes, notamment ceux du
primaire. D’où l’emploi du conditionnel dans le titre (n’y coirait pas).
Mais l’idée
nodale, exprimée à travers cette réflexion, consiste à montrer que puisqu’il
dit ceci :
« C’est pourquoi l’obsession
de compétences nous fait faire fausse route. Elle relève du
« productivisme scolaire », réduit la transmission à une transaction et
oublie que tout apprentissage est une histoire... »(Le Monde / Idées du 02.09.2011, par Nicolas Truong « Contre
l’idéologie de la compétence, l’éducation doit apprendre à penser »).
Ou encore dans le site www.cafépédagogique.net :
« Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une «
théorie de l’apprentissage. »
« Ma position, c’est qu’on n’apprend pas « par compétences », même
quand on acquiert des compétences. « Apprendre par compétences », c’est
réduire l’apprentissage au couple « objectif/évaluation » indéfiniment
multiplié. C’est écraser complètement l’historicité des apprentissages et
oublier la manière dont les histoires singulières s’approprient les savoirs.
C’est abolir la notion de « situation d’apprentissage », comme cadre
structurant de contraintes et de ressources au sein duquel un sujet s’engage
dans l’aventure d’apprendre. « Apprendre par compétences », c’est tourner le
dos à toute la pédagogie « active », à tout ce qu’on a pu nommer –
maladroitement, je l’avoue – la « pédagogie de projet ». « Apprendre par
compétences », c’est la version technocratique de l’illusion qui fonde l’éloge
aveugle du « cours traditionnel » : l’énoncé des savoirs suffirait à leur
acquisition. En réalité, « apprendre par compétences », c’est évacuer, en même
temps, la question du désir et celle de la culture. C’est faire l’impasse sur
la transmission proprement dite, qui est, précisément, la « reliance » du désir
et de la culture. »
que peut-il alors, dans un souci de cohérence, penser de ces nouveaux
programmes qui font de cette notion de « compétence » la pierre
angulaire de leur logique ? Les soutenir le ferait logiquement tomber dans une
aporie.
Cordialement.