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Accueil du site > Tribune Libre > Les nouveaux programmes ? Même P. Meirieu n’y croirait (...)

Les nouveaux programmes ? Même P. Meirieu n’y croirait pas

Dans la perspective d’une expression résolument critique à l’égard des nouveaux programmes de l’école élémentaire, la rencontre -une fois n’est pas coutume- avec un certain nombre de remarques de P. Merieu, à travers les méandres de la Toile, a permis, tel un deus ex machina, au présent billet de prendre corps et à la modeste pensée qu’il tente d’exprimer de se préciser. En voici les principaux aspects.

 

Une liberté pédagogique illusoire

 

Le texte du projet stipule que « Les projets de programmes n’entrent pas dans le détail des pratiques de classe, des démarches des enseignants ; ils laissent ces derniers apprécier comment atteindre au mieux les objectifs des programmes en fonction des situations réelles qu’ils rencontrent dans l’exercice quotidien de leur profession. » Les intentions sont louables, mais la possible confusion entre une absence de détails en matière de pratiques de classe et l’absence de ceux relatifs aux contenus disciplinaires, comme principe fondateur de la liberté pédagogique, est à portée de pensée. Dès lors, quelle crédibilité peut-on sérieusement accorder à l’idée que l’absence de contenus détaillés serait garante d’une quelconque liberté pédagogique ?

Ce qui semble paradoxal, c’est que les nouveaux programmes se targuent de laisser une marge suffisante à l’initiative du professeur et au respect de sa liberté pédagogique, mais n’hésitent pas à lui enjoindre de se conformer à une approche pédagogique bien déterminée –celle de l’élève au centre du dispositif pédagogique- et bien déterminante quant à l’option qui sera, in fine, mise en œuvre dans les méthodes d’apprentissage, une approche parmi d’autres faut-il le rappeler ?

Parmi les aspects de cette orientation qui ne dit pas son nom, on peut évoquer :

  • l’élève au centre du dispositif pédagogique et acteur de ses apprentissages ;
  • un rôle de l’enseignant, réduit à un simple animateur, amené à s’effacer progressivement (dans le « langage oral » !) (L'étayage du maître, fort en début de cycle, diminuera en fonction des compétences acquises par chacun) ;
  • le primat des compétences (il explore, se familiarise, commence à établir des listes, découvre,…) au détriment des connaissances, au lieu d’une parité garante d’un certain équilibre entre ces deux pans de l’apprentissage. Ainsi, dans l’esprit de ces nouveaux programmes, les connaissances ne sont plus un but en soi, mais un « outil » au service d’un « attendu ». Dans cette perspective, peut-on faire mieux en matière d'utilitarisme pédagogique ?

Sauf que, à y réfléchir de près, s’il l’on accepte l’idée selon laquelle une compétence c’est la mobilisation d’un certain nombre de connaissances et de savoirs pour résoudre un problème ou étudier une question donnés, et que la compétence n’est rien d’autre que la connaissance en action, alors ne pas reconnaître à cette dernière une certaine prééminence est une aporie. Autrement dit, si l’on admet que c’est la maîtrise, ou non, d’une connaissance qui détermine l’acquisition, ou non, d’une compétence, n’est-il pas primordial, d’un point de vue logique, de connaître d’abord les propriétés du carré, savoir par exemple qu’il possède des angles droits (connaissance) avant de se lancer dans sa construction (compétence) ?

Rappelons, à cet égard, les propos de Ph. Meirieu :

« C'est pourquoi l'obsession de compétences nous fait faire fausse route. Elle relève du "productivisme scolaire", réduit la transmission à une transaction et oublie que tout apprentissage est une histoire... » (Le Monde / Idées du 02.09.2011, par Nicolas Truong « Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser »).

Ou encore dans le site www.cafépédagogique.net :

« Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une « théorie de l’apprentissage. »

«  Ma position, c’est qu’on n’apprend pas « par compétences », même quand on acquiert des compétences. « Apprendre par compétences », c’est réduire l’apprentissage au couple « objectif/évaluation » indéfiniment multiplié. C’est écraser complètement l’historicité des apprentissages et oublier la manière dont les histoires singulières s’approprient les savoirs. C’est abolir la notion de « situation d’apprentissage », comme cadre structurant de contraintes et de ressources au sein duquel un sujet s’engage dans l’aventure d’apprendre. « Apprendre par compétences », c’est tourner le dos à toute la pédagogie « active », à tout ce qu’on a pu nommer – maladroitement, je l’avoue – la « pédagogie de projet ». « Apprendre par compétences », c’est la version technocratique de l’illusion qui fonde l’éloge aveugle du « cours traditionnel » : l’énoncé des savoirs suffirait à leur acquisition. En réalité, « apprendre par compétences », c’est évacuer, en même temps, la question du désir et celle de la culture. C’est faire l’impasse sur la transmission proprement dite, qui est, précisément, la « reliance » du désir et de la culture.  »

Mais un véritable respect de la liberté pédagogique ne serait-il pas celui qui se contente d’indiquer le « ce que  » en matière d’enseignement (ce qu’il faut enseigner) et qui n’influence aucunement le choix du « comment » reconnaissant, par-là, à l’enseignant sa capacité de juger de la pertinence de telle ou telle démarche pédagogique, en fonction du savoir à enseigner ?

Ainsi, la reconnaissance d’une réelle liberté pédagogique ne saurait faire l’économie de l’appel suivant : « Dites-moi ce que je dois enseigner et permettez-moi de choisir comment y parvenir », au lieu de laisser croire que l’absence de détails dans les contenus disciplinaires est garante d’une quelconque liberté pédagogique. N’est-ce pas dans la possibilité de choisir un « comment » et non dans celle de définir un « ce que » que réside une véritable liberté pédagogique ?

 

Vraiment allégés ces programmes ?

 

Par ailleurs, le fait que l’informatique n’apparaisse plus, dans un intitulé propre, comme une discipline proprement dite pourrait laisser croire que la tendance est à l’allègement dans les nouveaux programmes. Mais lorsqu’on lit « […] Il apprend à utiliser les fonctions simples d’un traitement de texte, il manipule le clavier. », ou encore « Dès le CE1, les élèves peuvent coder des déplacements à l’aide d’un logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera en fin de CE2 à la compréhension, et la production d’algorithmes simples. » (rien que ça) cet allègement n’est en réalité qu’un mirage. Il est difficile de croire, en effet, à un quelconque allègement si l’on songe au caractère chronophage que représente l’enseignement de ces compétences, qui plus est, à des élèves de CE1 / CE2.

 

Quelle progressivité dans une logique de cycle ?

 

Si la présence de quelques repères de progressivité dans les nouveaux programmes est louable, elle s’apparente néanmoins à une petite obole puisqu’elle n’en rend pas moins incontournable la nécessité d’une « négociation » avec ses collègues du même cycle, en vue de l’élaboration de progressions plus complètes et plus fines à l’échelle de l’année scolaire. Non qu’il faille minimiser l’importance du travail d’équipe, mais cette perspective n’en demeure pas moins génératrice d’un certain nombre d’écueils, au premier rang desquels une éventuelle perturbation de la scolarité des enfants qui seront confrontés à un nouveau programme à chaque fois qu’ils changent d’école.

En outre, en cas de mobilité des équipes pédagogiques, l’éventuelle « re-négociation » des progressions, chaque début d’année, s’avère être une situation qui ne plaiderait guère en faveur d’une stabilité et une sérénité nécessaires à la réussite des élèves.

Certes, on pourra toujours rétorquer que ce genre de situation peut être résolu par une intervention de la hiérarchie, sous forme de note administrative ou de circulaire interne, etc., favorisant les programmations faites par les anciennes équipes. Or, un tel ajustement ne ferait que renforcer le sentiment d’une liberté pédagogique cousue de fil blanc (le fait de faire accroire que l’initiative laissée aux enseignants dans les programmations est garante de leur liberté pédagogique). Dans ce cas, et même en donnant son assentiment à cette prétention, il faut avoir présent à l’esprit que l’intervention hiérarchique, tout au mieux, ne ferait qu’entériner une liberté pédagogique à deux vitesses : tout en reconnaissant celle de ceux qui ont déjà mis en place une certaine programmation (les anciens), elle refuse cette même liberté aux arrivants. Mais, si la hiérarchie estime que son intervention est salutaire pour répondre à un objectif de stabilité et de cohérence dans les écoles, pourquoi s’arrêterait-elle en si bon chemin ? Pourquoi n’assumerait-elle pas ses prérogatives jusqu’au bout en définissant des programmations annuelles pour tout le monde, comme c’était le cas dans les programmes de 2008 ? N’y va-t-il pas de la crédibilité du sens de l’épithète « Nationale » accolée à « Éducation » ?

Il nous est par conséquent incompréhensible de constater que cette programmation par cycle -nonobstant les quelques repères de progressivité- soit la seule réponse apportée à nos souhaits. Faut-il rappeler, à cet égard, que la communauté des enseignants avait exprimé une appréciation favorable envers la programmation annuelle des programmes de 2008, lors de la consultation nationale sur l’évaluation de ces derniers ?

Par conséquent, l’évocation de ces propos de P. Meirieu doit être comprise, non comme une simple appropriation d’une caution intellectuelle pour étayer les cris d’orfraie exprimés dans la présente tribune, mais comme l’occasion de souligner le fait que le paradigme d’un référentiel de compétences nous paraît comme un parti pris pédagogique, qui cohabite mal avec la notion de liberté pédagogique. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard -on s'en sera douté- que les réflexions de P. Meirieu sont ici invoquées. Chantre emblématique du pédagogisme, que d’aucuns pourraient accuser de retournement de veste, se présente plutôt, à nos yeux, comme celui qui a su faire preuve d’un discernement salutaire à toute honnêteté intellectuelle mue d’abord par une quête du vrai.

Alors, à quand un minimum de considération à l’égard des enseignants, en cessant de les prendre pour incapables de comprendre ce que des tournures lexicales peuvent cacher et de saisir le caractère illusoire d’un « catéchisme programmatique » prétendument modernisant et d’apparence respectueux de leur liberté pédagogique ?


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31 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 18 mai 2015 12:32

    Cette loi sera pour la ministre la reconnaissance que les fondamentaux que l’on doit savoir pour entrer au collège sont absents...Il faut les apprendre au collège ?...donc l’école ne veut plus rien dire..Un échec cuisant...Elle ne s’en rend même pas compte...Son incompétence est totale.. !


    • non667 18 mai 2015 15:41

      liberté pédagogique = éclatement du caractère national des programmes =autonomie des établissements (vielle lune socialiste de 1985 mise en échec par les trotskistes infiltrés dans f.o. !) = in fine but : privatisation de l’e.n.


      • non667 18 mai 2015 16:40

        @joraclette
        Souhaitiez vous ?

        bien sûr que non ! au contraire je dénonce toutes les réformes depuis la transformation du ministère de l’instruction publique en éducation nationale ! qui sous couvert de démocratisation/progrès /égalité des chances n’ont en réalité qu’un but démolir l’e.n. pour que les sans dents n’en aient jamais !


      • Ouallonsnous ? 18 mai 2015 17:08

        @joraclette

        « Les projets de programmes n’entrent pas dans le détail des pratiques de classe, des démarches des enseignants ; ils laissent ces derniers apprécier comment atteindre au mieux les objectifs des programmes en fonction des situations réelles qu’ils rencontrent dans l’exercice quotidien de leur profession. »

        Ce n’est pas d’atteindre les objectifs des programmes qui est la mission des enseignants, mais d’instruire les élèves en tout ce qui est nécessaire à leur évolution vers l’age adulte !

        Il est patent que les programmes mis en oeuvre, réforme après réforme, et ministre de l’EN aprés ministre de l’EN n’ont pas cet objectif, et même souvent l’ignore !

        Nous avons a faire à du sabotage d’état de l’éducation de nos enfants, réagissons radicalement, les « politiques » à la porte de l’EN, occupons nous nous même de nos enfants !!


      • tf1Groupie 18 mai 2015 19:02

        @non667
        Vous débarquez : la liberté pédagogique est déjà la norme à l’EN et ce depuis longtemps.
        Et l’éclatement des programmes n’a pas eu lieu, n’est-ce pas ?

        Donc vos fantasmes sur la privatisation de l’EN vous pouvez les remettre au placard


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 mai 2015 21:15

        @Ouallonsnous ?
        L’avenir de l’ école publique, c’est la privatisation, comme tous les services publics. C’est dans les directives de la Commission européenne.


        La méthode est au point au moins depuis 1996. C’est l’ OCDE qui l’a formulée :
        « L’apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants, mais doit être assurée par des prestataires de services éducatifs.
        Les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population non rentable. »

        « On peut réduire les crédits, mais pas la quantité de services et le nombre d’élèves. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription, mais pas à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. »

        C’est l’ Europe qui veut en finir avec les services publics.
        ll faut en sortir et inscrire l’ Éducation et la Santé comme secteurs stratégiques non privatisables dans la Constitution, comme le propose l’ UPR dans son programme.

      • Crab2 18 mai 2015 16:07

        Najat Vallaud-Belkacem trébuche. Habituellement prudente, elle a entamé la défense de sa réforme par une incroyable bourde. En qualifiant de « pseudo-intellectuels » Pierre Nora, Luc Ferry, Michel Onfray et les autres contempteurs de sa réforme, elle a commis une faute de débutante. Une lourde erreur qui a révélé son sectarisme.

        http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/05/les-lumieres.html

        ou sur

        http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/05/12/les-lumieres-5620621.html

        Suite 2 :

        Enseigner le fait athée ! Par Michel Onfray

        http://atheisme.org/onfray.html


        • R_o_n_r_o_n 18 mai 2015 16:29

          Bonjour,

          Je suis entièrement d’accord avec tout ça ! Juste une chose à rajouter : 
          Que nous préparent-ils comme avenir ? 
          Ce qu’il faut savoir, c’est que tous ces décideurs et politiques mettent leurs enfants à eux dans les meilleures écoles privées. Ceux-là vont donc avoir droit à une éducation de qualité. (J’invite tout ceux qui douteraient de ce fait à me prouver le contraire, le plus simplement du monde). 
          Les autres (nos enfants à nous) auront une école et une scolarité au rabais (cela commence déjà à se voir, cf la news sur le niveau des collégiens en math). 
          De cette façon, ce système de caste inique va pouvoir perdurer, puisque ce sont leurs enfants à eux qui vont pouvoir escroquer et exploiter les nôtres dans le futur, devenir grands patrons, politiques, décideurs et autres. Les nôtres ne seront plus rien, quasi analphabètes et incapables de compter de tête correctement. Ils deviendront donc : chômeurs, où ouvriers spécialisés pour les meilleurs d’entre eux, ou pire encore. . A mon avis, c’est le seul et unique but de toutes ces réformes, qui ont lieu depuis longtemps, et qui ne sont pas l’apanage d’un seul parti, mais d’une seule caste (si vous suivez). 
          J’ai commencé à enseigner moi-même la lecture et les maths à mon fils de 5 ans, et je vous conseille de faire de même pour ceux qui en ont. Il faut absolument stopper leur plan diabolique. Ceux qui croient toujours naïvement que l’école est un facteur de réussite sociale pour les enfants du peuple se fourrent le doigt dans l’œil. C’est comme ça depuis longtemps, et toutes ces réformes ne font qu’aggraver le phénomène. Ce qui est plutôt salutaire, puisque cela permet de s’en rendre compte. Merci donc. Décidément, ce gouvernement est réellement mauvais en tout, même en dissimulations. 
          Cordialement, 

          • Allexandre 20 mai 2015 17:51

            @R_o_n_r_o_n
            Bonjour,

            Sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela ?
            Les écoles privées sont à 90% des établissements confessionnels (la plupart catholiques) sous contrat. Ce qui veut dire qu’ils sont tout autant concernés par la réforme. Les profs sont rémunérés par l’EN et les élèves de ces écoles ne pourront pas être mieux lotis. Il faut arrêter d’opposer de façon manichéenne les deux écoles. Les enfants privilégiés , vous les retrouverez dans les grands collèges élitistes du privé et du public. Et idem au lycée. Entre un lycée privé moyen et Henri IV, je pense que les familles choisiront Henri IV !!

          • blablablietblabla blablablietblabla 18 mai 2015 20:23

            j’aime bien le p’tit Charles, dans tous les articles il est le premier qui commente , moi monsieur moi monsieur en levant le doigt preuve d’une intelligence sans égale , pauvre p’tit charles ! 


            • Pere Plexe Pere Plexe 20 mai 2015 22:02

              ...symptômes d’une scolarité difficile ?


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 mai 2015 20:59

              J’ai bien écouté dimanche Attali, notre grenouille météo de la pensée orientée de l’ Empire, conseiller tous terrains de tous les Présidents...
              Il a attiré l’attention sur quelque chose qui m’avait échappé.
              Il a dit que l’important, c’était les 20% du temps mis à disposition des établissements.


              Ce qui signifie le début de la fin des programmes identiques sur tout le territoire. Avec quelle conséquence à long terme ? Attali ne l’a pas dit, mais on peut supposer que la fin de l’unité des programmes signifie la fin de la collation des diplômes nationaux...

              Si ces 20% du temps font métastase par la suite, il deviendra impossible de faire passer les mêmes examens à des millions d’élèves qui n’auront pas eu les mêmes programmes....
              Qu’en pense l’auteur du billet ?

              • gabin 18 mai 2015 21:57

                @Fifi Brind_acier
                Bonjour, malheureusement les programmes n’ont qu’un apparence illusoire, l’égalitarisme vertueux prôné par nos politiques n’a jamais vraiment existé, l’École et ce dès la primaire est victime d’une sélection fondée sur l’argent et non sur la méritocratie. Si cette tendance s’est fortement accrue depuis la fin des années 70, les écarts au niveau des apprentissages a toujours existé au collège. Et je n’aborde même pas le cas des lycées ou des grandes écoles. Bien sûr, il y a toujours des exceptions qui feront croire que l’école française reste un tremplin mais la réalité au jour le jour est bien différente, les écarts se creusent de plus en plus entre pauvres et riches ; l’école française n’est que le reflet d’une politique éducative qui avalise des modèles pédagogiques obsolètes et qui ne forment plus les enseignants aux nouveaux enjeux de la société.
                De plus,comme pour tout ce qui touche aux services publics, la propagande mondialiste est à pieds d’œuvre : dénigrement, concurrence, productivité, fermeture,...
                Enfin, la vulgarisation de la psychanalyse mettant en place l’enfant-roi, la destruction de l’autorité des enseignants et l’apparition du tittytainment entraîne une dévalorisation fondamentale de la culture et de l’enseignement. 


              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 mai 2015 07:49

                @gabin
                Ce n’est pas le fait de « localiser » les diplômes qui va arranger les choses...


              • averoes 19 mai 2015 18:30

                @Fifi Brind_acier

                Bonjour.

                M’étant tout juste libéré des contraintes professionnelles quotidiennes, je viens de voir votre commentaire. En réponse à celui-ci, je vois que votre remarque va tout à fait dans le sens de l’interrogation suivante : « N’y va-t-il pas de la crédibilité du sens de l’épithète « Nationale » accolée à « Éducation » ?  ».

                En effet, je ne sais pas si ces accointances avec la notion de « teritorialisation » ne vont pas finir par sonner le glas du caractère national de l’éducation et, par voie de conséquences, celui des diplômes. C’est pour cette raison que d’aucuns se sont déjà insurgés contre les PEDT (projets éducatif territoriaux) que renferme la réforme de l’école mise en branle par V. Peillon.

                Cordialement.


              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 mai 2015 18:37

                @averoes
                Merci pour votre réponse, qui va dans le sens de la fin des Etats Nations, par éclatement avec les euro-régions, directement sous la tutelle de Bruxelles. 


              • Crab2 19 mai 2015 07:32

                Dans ’’ Libération ’’ ( daté du 17 / 05 / 2015 ) le premier ministre se fait le défenseur de l’école républicaine. «  La République a fait l’école. Et l’école a fait la République, en formant les citoyens, en leur permettant d’acquérir les connaissances nécessaires, en leur donnant les moyens d’une pensée libre et indépendante. »
                Il fait également référence aux « hussards noirs », terme inventé par Péguy pour le dévouement des instituteurs de la Troisième République
                Comment Manuel Valls peut-il le dire, sans que cela ne lui écorche la bouche, quand son Gouvernement ne décide pas de mettre fin au détournement de l’argent public - sans abroger le Concordat ni supprimer les subventions accordées aux écoles confessionnelles pour rétablir la laïcité dans notre pays ?

                Suite

                http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/05/les-gros-fantasmes-de-la-gauche.html

                ou sur

                http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/05/les-gros-fantasmes-de-la-gauche.html


                • Aldous Aldous 19 mai 2015 10:20

                  Cette réforme doit passer coûte que coûte car elle fait partie du modèle de société orwellien que le gouvernement européen (puis mondaliste) veut imposer et a commencé à implanter notamment en Finlande. Dans ce pays eurolâtre, la ministre de l’éducation veut supprimer l’enseignement de l’écriture cursive, des mathématiques et en fait de toutes les matières en tant que telles. A la place on proposera aux écolier des cours thématiques comme « métiers de la restauration » ou « Union Européenne ». Le dernier, qui fleure bon le formatage intellectuel à la Mao, on pourra s’interesser à la géographie, l’histoire, l’économie, aus langues étrangères, mais uniquement dans une persective européaniste.

                  Quand aux métiers de la restauration, on comred qu’il s’agit de former des gammas, selon la nomenclature d’Orwell, et non des Hommes cultivés selon l’idée de la renaissance. La ministre reconnait naïvement cet objectif purement utilitaire.

                  Et n’oublions pas l’enseignement précoce de la sexualité, sous toutes ses formes, homosexualité, bi, trans, masturbation infantile etc. selon le principe défini par l’ONU du « droit au savoir » qui interdirat aux parents de preserver l’innocence des enfants.



                  • Pere Plexe Pere Plexe 21 mai 2015 09:56

                    @Aldous
                    Il y a pire modèle que la Finlande !

                    En dépit d’un léger recul ces dernières années elle pointe largement devant nous ! 
                    Son école produit moins d’élèves en perdition, de citoyens mal dans leur peau.
                    L’enseignement de l’écriture cursive est un vrai sujet. Au nom de quoi devrions nous éluder le débat ?
                    Quand à l’enseignement précoce de la sexualité il semble qu’il produise moins de déséquilibrés qu’en France...

                  • Beauceron Fabien Celse 19 mai 2015 12:48

                    Si le gourou Meirieu et ses carcans pédagogiques sont opposés à la réforme, alors vive celle-ci ! Meirieu et son baratin de sophiste ont été les fossoyeurs de l’école, voir mon article sur ce personnage...


                    • averoes 19 mai 2015 18:49

                      @Fabien Celse


                      Bonjour.

                      À ma connaissance, P. Merieu ne s’est pas encore officiellement exprimé sur les programmes, notamment ceux du primaire. D’où l’emploi du conditionnel dans le titre (n’y coirait pas).

                      Mais l’idée nodale, exprimée à travers cette réflexion, consiste à montrer que puisqu’il dit ceci :
                      «  C’est pourquoi l’obsession de compétences nous fait faire fausse route. Elle relève du « productivisme scolaire », réduit la transmission à une transaction et oublie que tout apprentissage est une histoire... »(Le Monde / Idées du 02.09.2011, par Nicolas Truong « Contre l’idéologie de la compétence, l’éducation doit apprendre à penser »).
                      Ou encore dans le site www.cafépédagogique.net :
                      « Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une «  théorie de l’apprentissage. »
                      « Ma position, c’est qu’on n’apprend pas « par compétences », même quand on acquiert des compétences. « Apprendre par compétences », c’est réduire l’apprentissage au couple « objectif/évaluation » indéfiniment multiplié. C’est écraser complètement l’historicité des apprentissages et oublier la manière dont les histoires singulières s’approprient les savoirs. C’est abolir la notion de « situation d’apprentissage », comme cadre structurant de contraintes et de ressources au sein duquel un sujet s’engage dans l’aventure d’apprendre. « Apprendre par compétences », c’est tourner le dos à toute la pédagogie « active », à tout ce qu’on a pu nommer – maladroitement, je l’avoue – la « pédagogie de projet ». « Apprendre par compétences », c’est la version technocratique de l’illusion qui fonde l’éloge aveugle du « cours traditionnel » : l’énoncé des savoirs suffirait à leur acquisition. En réalité, « apprendre par compétences », c’est évacuer, en même temps, la question du désir et celle de la culture. C’est faire l’impasse sur la transmission proprement dite, qui est, précisément, la « reliance » du désir et de la culture.
                       »

                      que peut-il alors, dans un souci de cohérence, penser de ces nouveaux programmes qui font de cette notion de « compétence » la pierre angulaire de leur logique ? Les soutenir le ferait logiquement tomber dans une aporie.


                      Cordialement.


                    • eric 20 mai 2015 12:14

                      Il reste deux raisons progressistes de se réjouir quand même :

                      Dans le privé sous contrat, tous le monde ne résistera pas à la réforme et certains établissements, même cathos, iront vers vers la même médiocrité que le public. Enfin, quand même pas tout à fait, mais compte tenu des coûts, cela devrait aider à maintenir certains parents, moins motivés par l’excellence scolaire, dans le public.

                      Dans le privé hors contrat, les parents payeront deux fois : une fois la gabegie EN par leurs impôts, une fois pour que leurs enfants soient instruits. Certes, à terme, cela assurera à leurs gosses les meilleures places dans la société, mais c’est à long terme où nous seront tous mort. A court et moyen terme, surtout si ils ont pas mal d’enfants, et compte tenu du racket fiscal et allocataire exercé par le pouvoir socialiste sur les familles nombreuses, l’enseignant progressiste pourra se réjouir d’une certaine paupérisation de « ces familles là ».


                      • Pere Plexe Pere Plexe 20 mai 2015 19:42

                        Comme il est simple le monde d’Eric
                        Privé=bien public=mal...
                        Ça va tout le monde suit ?
                        Bon on ne va pas vous embrouiller avec le fait que les résultats supérieurs du Privé sont essentiellement dues au fait qu’ils ont un public majoritairement plus aisé.
                        Ce n’est pas parce qu’on défend l’élitisme qu’on ne doit pas faire dans le simplisme !
                        Quant à l’enseignement Privé hors contrat vous êtes priés de croire qu’il est aussi performant qu’il est marginal...à quoi bon vérifier ?


                      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 mai 2015 18:40

                        @Pere Plexe
                        Vous oubliez que le privé se débarrasse en cours d’année ou en fin d’année de tous les élèves dont ils ne veulent plus. Alors que le public est obligé de scolariser tous les élèves.


                      • Pere Plexe Pere Plexe 20 mai 2015 12:48

                        Un énième article sur le sujet.

                        Au moins celui ci ne fait il pas dans le procès d’intention ou la propagande UMPiste de base.
                        Reste qu’on est proche de l’exégèse de quelques propos, qui sortis de leurs contextes prouveraient l’incohérence du projet.
                        Je ne suis pas de ceux qui sont en extase devant une réforme par militantisme béat.
                        Reste que dans la situation du Collège je trouve cette réforme comme étant un moindre mal.
                        Les pourfendeurs du projet sont d’une part ceux qui ont détruit l’enseignement public à coup de coupe drastique dans les effectifs et d’autres part ceux qui sont préoccupés par le sort fait au prof d’allemand et de latin.
                        Préoccupation paradoxale tant les mêmes nous expliquent que la maîtrise de ces matières est un atout majeur dans notre monde...Au pire ils ne devraient pas peiner à trouver des postes mirifiques en dehors de l’EN.
                        Le Collège auquel mes enfants étaient rattachés (il y a 5 ans que le cadet l’a quitté) pourtant classé en ZEP n’offrait que trois langues (anglais,italien,allemand).
                        Sachant que l’italien n’était pas enseigné au lycée auquel ils étaient rattachés !.
                        C’est ça la réalité bien loin des débats théoriques.:un manque de moyens et de cohérence.
                        Dans ce contexte un recentrage des programmes est logique.

                        • soi même 20 mai 2015 13:19

                          Cette réforme n’a jamais été une réforme, c’est simplement un retuilage, une économie d’échelle comme pour la réforme de l’age de la retraite où l’on repousse l’age de la prise de la retraite à 66 ans sans tenir compte des pratiques du monde de l’entreprise qui à par les cadres de très haute volé , l’on vire les hommes en masse de leurs emplois, quand ils ces rapprochement de 55 ans ..
                          .


                          • TSS 20 mai 2015 18:38

                            La destruction et le nivellement par le bas de l’enseignement suivent leur cours !!

                             Grace au conditionnement et à l’acculturation le contrôle des sans dents n’en sera

                            que plus aisé... !!

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