@benevole
Chacun arrive dans son petit coin avec sa petite solution qu’elle est vachement géniale et que les zôtes y sont trop bêtes pour y penser. Ben oui. Le problème, cher monsieur, est qu’aucun avantage sectoriel ne peut faire changer quoi que ce soit.
Je ne discute pas ici du fond de votre proposition, je l’ai à peine survolée et elle ne m’intéresse pas. Basée sur un gadget technologique, elle est par nature d’une extrême fragilité. Aucune technologie n’est suffisamment résiliente pour qu’un nouveau modèle social puisse être fondé sur son emploi. Les modèles sociaux basés sur l’énergie bon marché, qui ont forgé les 150 années passées, vont disparaître parce que l’énergie bon marché va disparaître - et pas pour des raisons écolo-mécano-technocratoïdes, mais simplement parce qu’elle l’énergie bon marché est de nature entropique (qui favorise les initiatives faiblement consommatrices d’information, à laquelle pourrait se rattacher la vôtre) alors que les cercle de pouvoir sont par nature structurants (et ne survivent que par un parfait contrôle de l’information. Ne cherchez pas ailleurs l’engouement pour les réseaux sociaux : ils sont un de ces mécanismes par lesquels les proprio ré-organisent cette entropie à leur profit). Tout ce dont nous avons besoin pour approcher du pouvoir devient hors de notre porté avant que ne puissions penser à l’utiliser. Faut pas prendre nos proprios pour des cons. Ils ont toujours trois coups d’avance.
LA solution, pour changer de société, est tellement simple, tellement évidente, tellement à notre portée, qu’elle parait utopique à tout le monde. Elle consiste à partager ce que nous avons avec ceux qui ont moins que nous sans attendre que ceux qui ont plus se mettent à partager. L’alliance du bac+17 cadre hyper supérieur à Bercy avec le boucher chevalin du coin de la rue, du bonnet rouge désencarté avec le cégétiste de la SNCM. Nous ne pouvons nous en sortir qu’ainsi, par un sursaut moral d’une intensité supérieure à toutes les tensions clivantes qui déchirent la société.
Les puissants jouent au go. C’est sur ce terrain qu’il faut gagner.
Un jour, tout paraîtra perdu, le jeu n’aura plus que quelques cases blanches mais ce sont elles qui suffiront à tout inverser. Parce que ce sera ce sursaut ou la mort.
Ce jour-là, vous laisserez tomber votre bazar. Il est déjà trop gourmand en informations et en énergie et représente un vrai boulet pour une (r)évolution.