Les causes de la défaite de 40 sont multiples et variées.
Peut-on dire pourtant qu’il s’agissait d’un complot ? Pas vraiment.
Plusieurs notions sont à garder en mémoire
- la société française de l’époque était très majoritairement pacifiste. La boucherie de 14-18 était très fraîche encore dans les mémoires. Pas étonnant que les Français aient acclamé Daladier à son retour de Munich qui dépeçait la jeune Tchécoslovaquie. Tout plutôt que de recommencer.
-le désastre de l’invasion de la Sarre a fortement entamé l’image et la crédibilité du pays à l’international. Pour récupérer trois francs, le pays s’est aliéné de précieux alliés, ce dont les politiques se sont rendu compte, les poussant à laisser les militaires plus longtemps dans les casernes.
- l’ Etat-major n’a pratiquement pas été renouvelé. Les généraux sont demeurés en place alors que la stratégie militaire a radicalement évolué avec la guerre d’ Espagne et les prémisses de la Blitzkrieg. Aucune leçon ne fut tirée et le matériel militaire resta en grande partie celui de 1918.
-les mauvaises personnes furent placées au mauvais endroit. Ministre de la Guerre, Pétain va bloquer toute initiative de modernisation du matériel et des tactiques. Même après 1918, Pétain ne croyait pas en l’aviation. Pour lui, les appareils allaient devenir comme les cuirassés : de plus en plus gros, lourds, massifs et difficiles à diriger, devenant inutiles de fait et trop précieux pour être risqués sur les champs de bataille.
- la France ne pouvait agir seule contre la Wehrmacht. Il lui fallait l’appuis anglais mais le souvenir de 14-18 y était encore plus présent, ce qui a permis aux régimes fascistes de l’époque de faire ce qu’ ils veulent en Espagne et en Ethiopie.
Une fois la guerre commencée par l’ invasion de la Pologne, il était trop tard pour réagir et changer les stratégies. La seule réussite du début du conflit fut la prise de Narvik, par ou transitait le fer suédois dont le Reich avait absolument besoin. Mais la ville fut évacuée deux jours après pour rapatrier les troupes en raison de l’ invasion de la France. Décision inepte et représentative de la faiblesse du commandement français.