L’une des origines des guerres qui ensanglantent le Congo ex-Zaïre depuis 1996 – peut-être sa
principale cause – est la non arrestation par les militaires français des auteurs du génocide des
Tutsi au Rwanda en 1994, lors de l’opération Turquoise et le soutien que la France n’a cessé
d’accorder à ces criminels.
À cette occasion elle a rétabli le dictateur zaïrois Mobutu, qui,
totalement discrédité par ses crimes, n’osait plus apparaître à Kinshasa et avait été mis au ban de
la communauté internationale. La France a défendu le criminel Mobutu jusqu’au bout.
Les forces françaises qui contrôlaient les points de passage au Zaïre à Goma et à Cyangugu ont laissé passer l’armée rwandaise, impliquée dans le génocide, avec toutes ses armes lourdes. « Ces éléments des ex-FAR ont été détectés franchissant la frontière entre le Rwanda et le Zaïre, en ayant conservé une partie de leurs matériels, comme leurs canons montés sur des véhicules à roues, des automitrailleuses légères Panhard et jusqu’à quelques hélicoptères du temps où la France livrait des armes à Kigali en vertu des accords d’assistance militaire.
Là où ils stationnent, ces éléments n’ont pas été désarmés par les Zaïrois. »
L’ancienne armée rwandaise (ex-FAR) va pouvoir se réorganiser, se rééquiper et s’approvisionner en armes grâce à l’aide française comme l’établissent deux rapports.
L’ancienne administration rwandaise responsable du génocide prend le contrôle de ces camps organisés par le HCR et ravitaillés par le Programme alimentaire mondial (PAM). Les tueurs y font régner la terreur pour empêcher ceux qui voulaient rentrer au Rwanda de le faire.