@Luc-Laurent Salvador
La France a soutenu le Maréchal Mobutu malgré les massacres qu’il a suscités dans les années 1990 pour se maintenir au pouvoir, en pratiquant la stratégie du chaos. Alors qu’il est persona non grata pour les Belges, les Britanniques et les Étatsuniens, Mobutu est invité au 5e sommet de la francophonie à l’île Maurice en octobre 1993.
Pendant le génocide de 1994, il soutient le Gouvernement intérimaire rwandais en lui fournissant des armes, et en offrant son territoire comme base pour les troupes françaises. Jacques Foccart, Michel Aurillac et Robert Bourgi vont à Gbadolite le 24 avril 1994 discuter des modalités de ces petits services. Foccart y retourne le 8 août.36
Bruno Delaye, conseiller de François Mitterrand pour les affaires africaines, estime le 29 avril qu’ « il faudrait traiter le Zaïre de façon différente. Je vais horrifier par mes propos, mais on a besoin de Mobutu : il faut le sortir de son relatif isolement. »
Mobutu joue ainsi un rôle important dans la négociation d’un cessez-le-feu au sommet de l’OUA à Tunis, le 14 juin. Le 8 novembre, il est invité au sommet franco-africain de Biarritz. Il est totalement réhabilité par la France pour son aide aux génocidaires.