Je réagis certes un peu tard et juste à l’image, qui ne me semble pas refléter la réalité de ce qu’est réellement le TAFTA.
Le voir comme « l’Amérique qui baiserait l’Europe » c’est se méprendre sur l’objectif réel.
En définitive, le TAFTA n’organise pas la suprématie des USA sur l’Europe (c’est déjà le cas), mais celle des entreprises - plus précisément des multinationales - sur les états.
En clair, c’est permettre aux grandes entreprises de faire des procès contre les états si ils mettent en place des législations qui « nuiraient aux intérêts » des entreprises.
Exemple très clair : le gaz de schiste. Aux USA c’est permis, en France c’est interdit. Le TAFTA donnerait la possibilité à une multinationale spécialisée dans l’extraction la possibilité d’attaquer en justice et de faire condamner la France au préjudice subi par cette interdiction. Et bien évidemment, l’appréciation du préjudice étant à la seule charge de l’entreprise s’estimant lésé, les « dommages » qui pourraient être ainsi extorqués se chiffreraient très rapidement en dizaines de milliards.
On comprends alors fort bien que ce traité est un formidable outil à casser toute législation protectrice, à niveler par le bas toute protection environnementale - et aussi sociale. Dès lors qu’il y aura un moins-disant quelque part dans le monde, il servira de prétexte à aligner les réglementations dessus.
Et à ce titre là, le peuple Américain - qui souffre autant de ces conneries que nous et même peut-être plus - ne veut pas plus le TAFTA que n’en veut le peuple Européen.
Le TAFTA n’est pas USA contre Europe, mais c’est le capitalisme contre le peuple. Voilà la vraie dimension de la chose.